Magazine Cyclisme

Kwiatkowski champion du monde. La Pologne a l’honneur pour la première fois

Publié le 28 septembre 2014 par Jeanpaulbrouchon

Caramba ! Encore raté pour Fabian Cancellara qui a dû observer de derrière le sacre de Michal Kwiatkowski à l’arrivée du championnat du monde sur route.

Une petite seconde d’avance sur Gerrans, Valverde et les premiers poursuivants et sept sur l’avavant-garde du peloton et le reste des prétendants. Un chef d’œuvre de la part du jeune Polonais (24 ans) qui a surpris tous les cadors à 6 kilomètres de la ligne et qui a réussi l’exploit de résister magnifiquement pour offrir à la Pologne le premier titre professionnel de son histoire !
Un sacre historique, une journée inoubliable qui fera date quand on sait l’attachement des Polonais à leur champions cyclistes. Jadis ils faisaient la loi chez les amateurs avec les Allemands de l’Est, les Tchécoslovaques et les représentants de l’Union soviétique, entre autres. En 1973, à Barcelone, le puissant Ryszard Szurkowski, grand spécialiste de la Course de la Paix, était devenu champion du monde devant son compatriote Szozda ;  puis en 1974, à Montréal, Janusz Kowalski devant Szurkowski ! En 1985, à Giavera del Montello, ce fut au tour de Lech Piasecki. Enfin en 1989, à Chambéry, succès pour Joachim Halupczok.


Avec Michal Kwiatkowski, la Pologne se découvre un champion en devenir qui s’affirme au fil des saisons et des épreuves. Déjà très en évidence chez les juniors (il est notamment double champion d’Europe et du monde chrono et route 2007 et 2008), il n’a cessé de progresser depuis son passage chez les professionnels (2010 Caja Rural, 2011 RadioShak, 2012 Omega-Pharma-Quick Step), s’affirmant comme un coureur complet aussi à l’aise contre la montre que dans les courses par étapes. Et avec des qualités de grimpeur qui lui permettent aussi d’être à l’aise sur les terrains accidentés. En attendant les grands cols ?
Vainqueur du prologue des Trois Jours de Flandre occidentale et 2ème du Tour de Pologne 2012, il s’est notamment illustré en 2013 en étant le dernier à résister au retour des favoris Cancellara et Sagan dans le final du Tour des Flandres. Classé 5ème de la Flèche wallonne et 4ème de l’Amstel, champion de Pologne sur route, il a ensuite fini 11ème de son premier Tour de France cette année-là après avoir été à la lutte avec le Colombien Quintana pour le maillot de meilleur jeune. Sans oublier le titre de champion du monde chrono par équipes avec Omega Pharma-Quick Step, à Verone.
Une affirmation mais aussi une révélation pour le grand public de juillet qui l’a vainement cherché parmi les protagonistes cette année (28ème)*. Sans doute la conséquence d’un début de saison très chargé (trop ?): vainqueur du Tour d’Algarve devant Contador (deux succès d’étape dont le chrono devant Malori et Toni Martin !) et aussi du Paris-Roubaix italien, les Strade bianche, avec des portions en terre battue, devant Sagan ; 18ème de Tirreno-Adriatico après avoir été leader et longtemps à la lutte avec Contador pour la victoire finale ; encore 2ème du classement final du Tour du Pays basque derrière Contador. Il a ensuite enchaîné les Classiques ardennaises (5ème de l’Amstel, 3ème de la Flèche wallonne, 3ème de Liège-Bastogne-Liège)) et le Tour de Romandie dont il a gagné le prologue, à Ascona. Présenté comme l’un des favoris, il a été distancé lors de l’étape de montagne Le Bouveret-Aigle et a abandonné. Sans doute le prix à payer pour sa grande débauche d’énergie.
Il lui aura fallu une période de récupération et un Tour de France « en dedans » pour que Kwiatkowski retrouve les bonnes sensations et entre dans le cercle restreint des favoris du Mondial espagnol. Bien remis en jambes et en selle par le Tour de Grande Bretagne (2ème), il a confirmè ses qualités et son talent. Mais aussi son instinc de gagneur sur le circuit de Ponferrada où il était difficile de faire la sélection. Incontestablement, Kwiatkowski a réussi son pari et l’avenir lui tend les bras.

Bertrand Duboux
* Kwiatkowski effacé cette année, le Tour de France 2014 a révélé son compatriote Rafal Majka, (25 ans). Déjà sixième du Giro en mai, Majka a enlevé deux étapes de montagne, dont celle de Pla d’Adet, et a ramené à Paris le maillot de meilleur grimpeur. Il a ensuite remporté le Tour de Pologne.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jeanpaulbrouchon 535 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines