Loeuk... Tchong Kraoy est un roman qui a une signification toute particulière pour moi : c'est le premier Service de Presse que je reçois de la part d'une maison d'édition depuis la création de mon blog il y a un peu plus d'un an. Il a également une valeur unique pour sa maison d'édition, les Editions VPS, car c'est le premier ouvrage qu'ils publient depuis la création de la maison en janvier 2014. Sans compter que c'est le premier roman de l'auteur, Phiseth Srun, c'est donc un livre pour qui il a donc, on s'en doute, un attachement qui lui est propre.
Loeuk... Tchong Kraoy est un livre synonyme de la première fois pour nous trois (l'auteur, l'éditeur et votre fidèle servante) mais c'est également le récit d'une première fois pour Zsunara, le personnage-narrateur de l'histoire. Contraint de fuir son pays, le Cambodge, qui est aux mains des Khmers Rouges, ainsi que sa famille et ses amis, Zsunara parcourt un long périple dans l'Asie du Sud-Est pour rejoindre des amis de sa famille établis au Laos. Loeuk... Tchong Kraoy est le récit de ce voyage fondateur où Zsunara va apprendre à devenir un adulte et à appréhender le monde avec maturité et expérience. La majeure partie du récit nous dévoile la vie quotidienne dans ces pays (Cambodge, Thailande et Laos), aux travers des yeux assez candides de Zsunara, dans un contexte politique plus que troublé par les révolutions communistes des années 1970.
On découvre ainsi, en tant qu'occidental, un mode de vie totalement différent. On est confronté à une autre culture, à une autre civilisation, comme si nous étions nous-même à la place de Zsunara, à la découverte de tous ces pays étrangers. L'immersion, telle qu'elle nous est proposée par Phiseth Srun est totale et de bonne facture. On voyage loin sans bouger de chez soi. On ressent un sentiment d'apaisement, d'exotisme, alors que sous nos yeux, nous assistons à la montée violente au pouvoir des rebelles communistes.
Ce sentiment contradictoire est ce qui fait la particularité de ce récit. alors que l'Histoire nous a transmis le récit des différents crimes perpétrés par les Khmers Rouges, le long voyage de Zsunara se déroule calmement et sans la moindre encombre. J'aurais aimé que son voyage, qui est la partie principale du livre, soit plus riche en péripéties et en évènements, qu'il confronte plus souvent son expérience à celle des autres. J'ai eu l'impression durant ma lecture que Zsunara n'était pas acteur de son voyage mais simple observateur. Il est souvent en retrait des évènement, à l'image des descriptions qui émaillent le récit.
Si les descriptions m'ont conquises en m'enmenant à l'autre bout de la planète, je dois cependant avouer que les dialogues m'ont laissée de marbre. Je les ai trouvés très plat et parfois sans intérêt pour la suite de l'histoire. L'ensemble ne faisait pas "vrai", on sentait que ce n'était pas naturel. J'ai eu l'impression de lire quelque chose de très scolaire. Ils sont, fort heureusement, peu nombreux et ne gâche pas le plaisir de la lecture.
Loeuk... Tchong Kraoy est un livre que je n'aurai sans doute jamais pu lire si je n'avais pas eu mon blog de lecture. Je remercie par ailleurs très chaleureusement les Editions VPS d'avoir pensé à me contacter pour faire parler de leur livre sur Internet. Grâce à eux, j'ai pu passer un bon moment de lecture dans l'ensemble malgré les quelques défauts que j'ai pu mentionner ci-dessus. Je conclurais ce billet de lecture en souhaitant une longue vie dans le paysage éditorial français aux jeunes Editions VPS qui en sont à leur première année d'existence !
Ce billet est une nouvelle participation au challenge estival de Métaphore "Ma PAL fond au soleil".