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Petronille : le cru 2014 d'Amélie Nothomb pétille

Par Filou49 @blog_bazart

28 août 2014

petronille
Pour ma seconde chronique de roman de la rentrée littéraire de septembre, après 3 courtes chroniques de romancières peu connu,  j'ai choisi  de changer de cap avec un roman d'un auteur belge qui fait parler d'elle tous les ans et qui continue, avec une bien belle constance, à truster les tops de vente à chacune de ses parutions, je veux bien sûr parler d'Amélie Nothomb qui sort en cette rentrée 2014, Pétronille, son 23e livre en 23 ans, tant une rentrée littéraire sans Amélie Nothomb n'est pas une vraie rentrée.

Comme je l'avais dit dans un récent article sur  Amélie Nothomb, d'elle, j'ai beaucoup aimé ses 2-3 premiers romans, notamment son tout premier "Hygiène de l'assassin". J'étais, comme beaucoup d'autres, charmé par son univers baroque et déjanté si reconnaissable entre tous, mais après, je vous avouerai que je m'en suis assez vite et assez fortement lassé, trouvant que la machine tournait vachement à vide, et que le personnage médiatique (ses chapeaux, son addiction pour les fruits pourris, son coté foldingue et excentrique) l'emportait sur l'écrivain.

Heureusement j'ai retrouvé avec plaisir l'univers d'Amélie Nothom avec "Barbe Bleue", lu en livre de poche il y a quelques mois, dans lequel Nothomb nous livrait une vision toute personnelle et jubilatoire du fameux conte de Charles Perrault,  et ce  plaisir fut largement prolongé en cette rentrée avec ce "Pétronille" où l'on retrouve le sens de la formule et le style si particulier de la miss Nothomb mais mélangé ici une autofiction, un conte autobiographique, genre auquel elle nous avait rarement habitué.

Le livre commence par une fort pertinente éloge du champagne par la narratrice du livre qui s'avère être vite Amélie Nothomb elle même du champagne, et cela nout vaut de bien belles phrases sur l'ivresse ("Boire en voulant éviter l'ivresse est aussi déshonorant que d'écouter de la musique sacrée en se protégeant contre le sentiment sublime").Mais comme la narratrice refuse de boire ce breuvage  non accompagnée, décrétant que le champagne ne se buvant pas seul, elle va partir à la rencontre d'un compagnon de beuverie, qui sera d'ailleurs une compagne, en la personne de cette mystérieuse Petronille.Car en voilà une bien étrange jeune femme, apprentie romancière, de parents communistes, et qui se moque des conventions et des usages.Evidemment, j'ai voulu, après avoir lu le livre en savoir plus sur cette énigmatique jeune femme, et il semblerait d'après ce que j'ai pu lire, ici et là, que cette Pétronille, soit la romancière Stéphanie Hochet dont je vous ai récemment parlé à travers son essai sur les chats.On imagine bien que tout n'est pas vrai dans cette relation si particulière entre les deux romancières (la fin, assurément ne l'est pas), mais c'est ce mélange entre fiction et réalité qui fait tout le sel de cet excellent cru 2014, empreints d’un grand sens de l’autodérision que je ne soupsonnais pas forcément chez la romancière.

Certains passages sont d'ailleurs particulièrement jouissifs, notamment ceux dans lesquels Amélie Nothomb rencontre à Londres, pour une interview à un magazine féminin, une Viviane Westwood particulièrement abjecte ou bien encore les tentatives assez malheureuses pour l'auteur belge de revenir sur des skis, trente après un dernier essai, à l'âge de 4 ans!!

Alors certes, comme souvent chez Nothomb, le livre donne un sentiment de baclé sur la fin - on a toujours cette impression que l'auteur finit vite pour que son roman puisse finir dans les délais- , mais pour continuer sur les métaphores sur le champagne, disons que Petronille n'en demeure pas moins un roman (?) savoureux et surtout pétillant en diable!!


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