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Xenia : le bonbon acidulé de Panos H. Koutras

Publié le 04 juillet 2014 par Tempscritiques @tournezcoupez

Jolie surprise cannoise, Xenia a emballé nos cœurs en mai dernier. Un vrai rafraîchissement et un film qui s’impose, à nos yeux, comme l’un des plus beaux de l’année.

Xenia panos h koutras

Il existe des films dont on estime leur valeur minime, mais qui, finalement, enivrent d’émotions. Distribué en France en seulement  cinquante copies, Xenia méritait pourtant d’être éclairé, mis en lumière, dévoilé à un public plus vaste et plus nombreux que celui, restreint, auquel il est destiné aujourd’hui. Le réalisateur grec Panos H. Koutras expose ici un film "hybride", partagé entre le road-movie aux allures de parcours initiatique, le feel-good movie onirique, et le drame parental. Et comme dans les autres œuvres de Koutras, le thème de la famille reste la colonne vertébrale de l’oeuvre, même s’il dévoile implicitement d’autres thèmes. Suite à la mort de leur mère, deux frère que tout oppose en apparence, se retrouvent et partent à la recherche de leur père, de leurs origines, et de leur véritable identité, au-delà des obstacles et du regard des autres.

Si l’on semble tant exalté devant  le charme de Xenia, c’est parce qu’il distille une large palette d’émotions. On rit de l’humour émanant du modelage des protagonistes, on est ému par la force dramatique du jeu d’acteur (Kostas Nikouli et Nikos Gelia impressionnent par leur talentueuse prestation), et parfois on tremble, lorsque Koutras explique par exemple la gangrène de la discrimination et la haine bornée et sans limite de la différence. Il installe donc ses deux personnages, portés par un mal être plus ou moins enfouis, dans un monde impitoyable, où réaliser ses rêves et vivre ses choix prend la forme d’un véritable chemin de croix. Grâce à un scénario cohérent et solide, le spectateur est emmené dans cette course fraternelle, et se retrouve conquis par la puissance de la mise en scène du réalisateur, surnommé l’Almodovar grec, à la fois fraîche, revigorante, idéalement rythmée et très bien pensée. On y retrouve toute la force et l’envergure du cinéma d’auteur que l’on aime, qui plus est, gorgé d’une bande-son dynamisante en accord avec le ton général insufflé par le cinéaste. Xenia est donc ce petit bonbon acidulé imprégné de magie, où le charme des images opère, et grâce auquel on a enfin le droit de s’évader de la morosité des temps qui courent.

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