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Robert Plant & The Sensational Space Shifters - Bataclan, Paris, le 22 juin 2014

Publié le 22 juin 2014 par Concerts-Review

Mitch ZoSo Duterck

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Robert Plant and The Sensational Space Shifters - 2012.06.22 - Bataclan, Paris.

01.Babe, I'm Gonna Leave You
02.Tin Pan Valley
03.Spoonful
04.Black Dog
05.Rainbow (unreleased track)
06.Going To California
07.The Enchanter
08.Little Maggie (unreleased track)
09.What Is And What Should Never Be
10.Fixin' To Die
11.Whole Lotta Love / Who Do You Love
12.Satan, Your Kingdom Must Come Down
13.Rock And Roll

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Il y a des jours comme çà, des jours où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, ce 22 juin en fait définitivement partie. A peine 14 jours après sa brillante prestation au Pinkpop Festival de Landgraaf sous les acclamations d'un public aux consonances linguistiques trachéiques majoritairement bataves (ils ont des olifants!), je remet le couvert outre-Quiévrain.
Comme on dit dans le métier, je monte à Paris. Pour être plus exact, je monte à Bruxelles Midi et je descends à Paris Nord. Métro ligne 5, direction Porte d'Italie et exit à la Station Oberkampf. Je traverse et remonte allègrement le boulevard des filles du temple qui ne devaient pas être bien gaies car aucune de celles que je croise ne sourit. Qu'il est bien loin le temps des filles de joie... Le reste de ma journée ne vous intéressera point, j'en suis certain, passons donc au jour J.
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Il est presque 10.00 du matin lorsque ma petite balade de santé me conduit devant le Bataclan, boulevard Voltaire. L'endroit grouille déjà de roadies mâles et femelles qui vaquent à leurs occupations in et extra-muros dans un ballet incessant de flight cases et de matériel divers. Renseignement pris, le soundcheck aura lieu l'après-midi, ce qui ne m'étonne pas le moins du monde. La prochaine fois, je ne poserai plus la question. Si la réponse est à la hauteur du niveau de crue cérébrale atteint en ce matin ensoleillé çà ne sert à rien.
Et puis tout à coup, qui vois-je avec un grand sourire? Ce bon vieux Spykes Jones, mais oui, c'est l'ingé-son que j'ai rencontré aux deux derniers concerts de Jonathan Wilson et avec qui j'ai moultement sympathisé. On se congratule (malgré la première syllabe, non, ce n'est pas un gros mot) on prend des nouvelles l'un de l'autre et je me vois invité à passer le concert à la table de mixage. Héhé, pas mal mais dilemme, j'ai un reportage à assurer moi! Bref, je m'installe en terrasse du Café Bataclan qui jouxte la salle du même nom et décide d'y patienter. N'ayant pas d'autres tâches à accomplir céans, c'est sur le mien que je repose pour attendre que le temps passe, ce qu'il fait très bien sans moi. Repas de midi composé d'une salade Périgord aux accents de magrets de canard, foie gras (moi aussi) et salade of course, vous suivez ou quoi?
Les fans commencent à arriver dès midi et chacun a sa petite histoire à raconter. Je fais la connaissance d'une famille normande dont les réponses données à mes questions seront quoi qu'on en pense, sans équivoque. Papa, Maman et les deux fifilles ont fait le voyage depuis Condate (voir Astérix pour le nom actuel) et se réjouissent de voir Robert pour la première fois, sauf le père qui, bombant fièrement le torse sous les yeux émerveillés de son trio de ladies, m'annonce que lui, c'est la deuxième fois! Ils manquent de s'étrangler tous les quatre quand, répondant à la question "Et vous?" tant redoutée, je leur glisse un modeste "oh, une bonne trentaine de fois environ" l'air de ne pas y toucher. Les voisins qui tendaient l'oreille discrètement, le cou l'était déjà façon femme-
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girafe, manquent eux aussi de peu la crise d'apoplexie. Imaginez-vous un instant cette scène digne de la série "Absurde n'est-il pas" où tout le monde s'écroule en entendant ma réponse. Obligé de re débarquer tout ces cadavres en Normandie 15 jours après les cérémonies commémoratives du 6 juin, çà ferait mauvais genre sur les plages aux chevaux de frise, qui ne sont pas pour autant néerlandais malgré leur nom (cfr. vos atlas si la pièce ne tombe toujours pas).
Je passe donc un interrogatoire volontaire et me prête au jeu avec la bonne humeur qui me caractérise quand je devise par devers moi de sujets de la plus haute importance.  

Deux vans se garent alors devant la salle, les portes latérales s'ouvrent et les musiciens de Robert Plant en descendent Billy Fuller en tête. Justin Adams que j'ai déjà rencontré à plusieurs reprises se fend d'un sourire et on devise (en Euros) un peu ensemble. Séance photos sous les yeux des fans qui n'osent point s'aventurer et franchir les 4,78 mètres qui les séparent de nous. Ils ne mordent pas que diable! Ces mecs sont sympas. Et Robert me demande-t-on? Eh bien les enfants, je tiens de source sûre que l'ange blond ne viendra pas cet après-midi, il fait l'impasse sur le soundcheck donc... Ne soyez pas déçus, avec le monde présent dehors, il n'aurait pas pu tailler une bavette avec chacun.
18.20, ouverture des portes et chacun se rue à sa place. Pour moi, c'est le balcon; très mal foutu, presque perpendiculaire à la scène, je crois que je vais me résoudre à descendre à la table de mixage près de Spykes. Je balaie mon champ de vision côté gauche, le droit ne m'offre qu'un mur aveugle et, Oh surprise, un couple grisonnant et chevelu me fait des signes ponctués d'un grand sourire. Ce sont des potes de Lille et, miracle pour un concert sold-out, leur voisin de droite n'est pas venu, donc le siège est libre. Me voilà installé comme un roi au premier rang avec un point de vue imprenable, ce qui est toujours le propre d'un point de vue contrairement aux points stratégiques ou encore aux points "G" qui sont d'habitude pris d'assauts répétés.
 

Première partie assurée par les North Mississippi Allstars et comme à chaque fois c'est ambiance assurée. Ces trois Ricains sont des fous furieux et ils savent y faire en matière de blues.

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20h20, le voila enfin celui que tout le monde attend, Robert Plant entre en scène sous les accords de "Babe I'm Gonna Leave You". D'emblée on sent qu'il est en pleine forme et comme à chaque fois qu'il se produit à Paris, le golden god se fend de commentaires en français pour le plus grand plaisir d'un public déjà conquis, c'est bien connu : "les conquis t'adorent". Un puissant "Tin Pan Valley" suivi d'un "Spoonful" d'anthologie viennent parachever le tiercé de tête gagnant. Apparition de Juldeh notre griot gambie, et ça nous fait grand bien, pour donner à "Black Dog" un côté encore plus... noir (non elle n'était pas préparée non plus cette vanne-là juré). Et puis nous voilà transportés tout à coup somewhere, over the... "Rainbow" une chanson du nouvel album qui sortira en septembre, c'est donc un... un... I-né-dit !
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bravo à toi qui suit ma prose, mon prose je m'en occupe, touche-pas à mon prose !
On retrouve alors la magie du dirigeable avec ce magnifique "Going to California" interprété uniquement par le trident Plant-Adams-Tyson" c'est magique je vous assure.
Vient ensuite "The Enchanter" un morceau sombre et envoûtant qui s'apparente vraiment à un "No Quarter" moderne. Second inédit avec "Little Maggie" un autre titre du nouvel album à paraître. Une chanson où il est beaucoup question de femmes je vous le rappelle (cfr. ma revue du concert du 08.06 dernier).
Petit passage obligé par Led Zeppelin II avec l'imparable "What Is And What Should Never Be" autrement dit "Je t'aime et on ne devrait plus jamais se quitter". Il a raison Robert, quand on aime, on ne compte pas, sauf les jours. Encore?!
"Fixin' To Die" est ultra puissant, du hard rock de haute facture. Mais que dire alors du medley qui monte des profondeurs abyssales et nous prend à la gorge, cette pièce maîtresse (tiens encore une...) qui va faire hurler une assemblée médusée (carpée ou brochetée ne font pas le même effet, bizarre ces odeurs de poissons) "Whole Lotta Love / Who Do You Love" assassinent les derniers à être encore vivants.

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Il y en a même qui étaient restées assises jusque là qui se lèvent comme un seul homme et dandinent du popotin (fort joli d'ailleurs) dans un déhanchement Kenzo du plus bel effet. Les balcons (fort généreux eux aussi) offrent certains avantages sinon des avantages certains.
On passe aux rappels avec "Satan, Your Kingdom Must Come Down" suivi de "Rock And Roll" qui parachève l'oeuvre de ce diable d'homme qui ne laisse jamais indifférent. Ils nous fixe rendez-vous à Cognac, c'est le 5 juillet (j'y serai) et nous quitte tout sourire sur un "Salut mes potes, à la prochaine" du meilleur effet.
Il ne me reste plus qu'à rejoindre mon hôtel et à revoir les photos et les chansons que j'ai filmées avant de faire une sélection et, un peu à la manière d'un Jacques Offenbach, de vous pondre ma revue Parisienne.


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