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Le train d'enfer de soumission du PS à la finance

Publié le 17 juin 2014 par Despasperdus

J'ai tendance à penser, à tort peut-être, que ce qui différencie un citoyen de gauche d'un citoyen de droite, ou d'un gouvernement de gauche d'un gouvernement de droite, c'est que les premiers ont tendance à écouter, comprendre et soutenir les grévistes contrairement aux seconds.

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Sans remonter à la préhistoire, je pense que les avancées sociales du Front populaire ont eu besoin d'un vrai gouvernement de gauche et d'un puissant mouvement social pour être imposées au Capital.

Évidemment, cet axiome n'est vérifiable qu'à la seule condition que la réalité du clivage gauche-droite ne soit pas biaisée et travestie par des faussaires qui ont tous comme dénominateur commun d'être encartés au parti socialiste.

Aussi, il m'est intolérable de lire certaines déclarations de membres du gouvernement Valls. Ainsi, Frédéric Cuvillier qui ose twitter :

« Je ne comprends pas les arguments invoqués par grévistes. »

Cucuvillier, le ministre en charge du dossier qui obéit à Valls qui obéit à Hollande qui obéit à la commission de Bruxelles dénigre les grévistes, à l'instar des adeptes de l'idéologie dominante. D'ailleurs, dans une récente interview au journal de révérence, il a fait cette déclaration qui me semble révélatrice de la ligne politique du PS :

« La concurrence est inéluctable. »

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Grocuvillier a dit l'essentiel !

Sa réforme détruira à terme le monopole public ferroviaire pour nourrir la rapacité de la finance. [1] Et que le PS ne vienne pas me chauffer les oreilles en évoquant la transition énergétique ou la lutte contre la pollution atmosphérique : la finance qui gouverne le capitalisme est l'instrument d'une oligarchie qui n'agit qu'en fonction de ses intérêts particuliers et qui ne pense qu'à court terme.

Bien entendu, Petitcuvillier enrobe sa déclaration avec un charabia en langue de bois sur le service public qui ne doit tromper personne, à moins d'être doté de la mémoire d'un poisson rose évoluant en Solférino troubles. Ainsi, 20 ans après la moderne, l'indispensable et l'inéluctable réforme Quilès et Rocard des PTT, le service public des télécommunications a été réduit à néant et celui de la Poste à la portion congrue.

A l'instar des précédentes réformes néolibérales, la réforme de la SNCF se fera au détriment de l'intérêt général ! En d'autres termes, les conditions de vie et de travail des cheminots et des usagers, et probablement comme l'a illustré hélas l'accident de Brétigny/Orge, la sécurité en pâtiront.[2] Avec en prime, la socialisation de la dette et la privatisation des profits !

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Comme d'habitude, hormis L'Humanité [3], les quotidiens et les JT [4]ne diffusent que le discours de l'idéologie dominante selon lequel les grévistes sont forcément corporatistes, rétrogrades, passéistes, voire même privilégiés. [5]

C'est d'ailleurs l'inénarrable Jean-Marie Le Guen qui reprend in extenso et sans complexe cette antienne de la droite et du patronat, fustigeant les cheminots "jamais contents" qui "prennent en otage" ! [6]

Ce secrétaire d'Etat, au curriculum vitae noirci par l'affaire de la MNEF qui luttait contre le déménagement de l'Hôtel Dieu sous Sarko avant de le soutenir sous Hollande, n'en est pas à sa première trahison :

« Pour l’emploi, il faudra que F. Hollande s’attaque à un ultime et redoutable tabou national : celui des rigidités d’un code du travail qui, de protecteur du salarié, est devenu un puissant répulsif de l’emploi. Pour cela, il devra affronter le redoutable consensus d’exclusion dont s’accommode notre pays au prix de coûteuses dépenses sociales, avec pour solde la désespérance des jeunes et des chômeurs. » [7]

Venant d'un homme de droite et d'un membre du patronat, de tels propos revanchards contre les conquêtes du mouvement ouvrier et les syndicats seraient dans l'ordre des choses.

Mais d'un politicien qui se dit de gauche...

Ainsi, le gouvernement et le PS brouillent le clivage gauche - droite, travail - capital. Ce faisant, ils désarçonnent et désorientent les masses dont une partie se réfugie soit dans l'abstention, soit dans le vote d'extrême droite.

Bref, de ce train d'enfer de soumission à la finance et de trahison politique, l'extrême droite risque de rafler la mise. Après tout, le slogan "ni gauche ni droite" du FN qui nie la lutte des classes est bien adapté au discours néolibéral de TINA, si favorable au capital...

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Notes

[1] Pensée libre - une mobilisation nécessaire et légitime !

[2] Révolution et libertés - les cheminots en grève contre la réforme ferroviaire

[3] SNCF : l’autre réforme que défendent les grévistes

[4] Les Vrégens - les raisons de la grève des cheminots

[5] République sociale - vive la grève des cheminots

[6] Les échos de la gauchosphère - les chiens de garde du capitalisme #fauxccialisme montrent les crocs

[7] Partageons l'avis du gouvernement - La tribune imprécise de Jean-Marie Le Guen


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