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Deux jours, une nuit

Publié le 01 juin 2014 par Lorraine De Chezlo
DEUX JOURS, UNE NUITdes frères Dardenne
Drame - 1h35
Sortie salles France - 21 mai 2014
avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, ...
A peine Sandra reprend-elle son emploi après une longue absence, qu'elle apprend qu'un vote a eu lieu dans l'entreprise suite à une décision du directeur : ou bien les employés renoncent à leur prime de 1000 euros, ou bien le poste de Sandra n'est pas reconduit, elle serait licenciée. C'est ce qui est ressorti du vote. Son mari souhaite qu'elle se batte de toutes ses forces pour conserver son travail et son salaire, indispensable à leur foyer. Alors, grâce à l'insistance de Juliette, le directeur accepte que les employés votent de nouveau, lundi matin. Le week-end a démarré, elle a donc 2 jours pour aller frapper aux portes de ses 17 collègues, pour tenter de les convaincre un par un, eux qui sont très majoritairement près à la voir licenciée.
Un thriller social, un film ancré dans une réalité du monde du travail actuel. Les frères Dardenne ont déroulé avec brio ce fil rouge ouvert dès le départ : un marathon des collègues, un enchaînement des visites avec cette force qu'il faut trouver pour aller mendier son salut, la perte de l'emploi se ressentant comme une mort sociale, comme la fin d'une vie familiale. A chaque pas en avant, des pas en arrière qui attendent Sandra. Car ils sont si nombreux à vouloir compter sur cette prime de 1000 euros promise, due même. Ils sont nombreux à avoir des conjoints au chômage, des enfants à nourrir, des terrasses à finir. Alors mettons nous à leur place. Pourquoi se mettre à la place de Sandra ?
DEUX JOURS, UNE NUIT
Avec Sandra, à ses côtés, dans son dos, on la suit chez tous. Elle se prend des vents, des claques, des refus. Parfois, elle reprend espoir, elle se relève quand des promesses lui sont faites de la soutenir. Bien sûr, le vote sera serré. Et l'issue pas celle qu'on pense.
DEUX JOURS, UNE NUIT
La réalisation du film est classique, le temps, lui, est compté. Marion Cotillard joue cette femme sur le fil, en équilibre, fragile mais soutenue, isolée mais prise dans l'engrenage. Elle vacille plusieurs fois, elle gobe ses cachets de Xanax souvent, elle fait la forte devant ses enfants, et puis elle veut dormir et tout lâcher. Fuir toute violence.C'est un film âpre, dur, noir même si le soleil du Nord inonde ce week-end. Un film où l'on sent le poids inouï de la précarité sociale sur les personnes. De leurs emprisonnements. De leurs égoïsmes. De leurs fiertés et de leurs hontes. De leurs fortes dépendances et de leurs solidarités fragiles.Un film qui tient debout, derrière une femme qui manque de tomber.
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