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EBOLA: La nouvelle souche circulait depuis décembre 2013 – NEJM-OMS

Publié le 18 avril 2014 par Santelog @santelog

EBOLA: La nouvelle souche circulait depuis décembre 2013 – NEJM-OMSAu 17 avril, le virus Ebola a déjà fait plus de 220 cas suspects en Afrique de l’Ouest, dont 114 confirmés en laboratoire et a déjà entraîné 138 décès, selon le bureau africain de l’OMS. Le premier rapport d’analyse de la souche responsable révèle une espèce d’Ebolavirus encore inconnue en Guinée, «  Guinean EBOV  », très probablement introduite chez l’Homme dès décembre 2013. Depuis cette introduction du virus, de nombreuses chaînes de transmission auraient donc eu le temps de se former.

Au 17 Avril 2014,

·   En Guinée, c’est un total cumulé de 202 cas suspects, dont 108 confirmés cliniquement de maladie à virus Ebola et 125 décès qui sont signalés dans 5 districts de Guinée dont la capitale Conakry. Près de 400 patients sont en observation à l’Hôpital Donka de Conakry.

·   Au Libéria, 27 cas suspects dont 6 confirmés en laboratoire ont fait au total 13 décès.

·   Au Mali, 6 cas suspects viennent d’être testés négatifs.

·   En Sierra Leone, des rumeurs de cas circulent, ayant motivé une recherche active de cas et la formation de 75 cliniciens.

EBOLA: La nouvelle souche circulait depuis décembre 2013 – NEJM-OMS
Ébola est l’un des virus les plus mortels au monde : Capable de provoquer de graves flambées épidémiques de fièvre hémorragique virale chez l’homme, son taux de létalité qui peut atteindre 90%, dépasse selon ces dernières données, dépasse les 60%. Depuis sa première apparition, en 1976, le virus a fait plus de 1.300 décès pour 2.000 cas environ recensés. Après une incubation de 2 à 21 jours, le virus provoque une fièvre brutale, des maux de tête, des douleurs musculaires, une conjonctivite, une faiblesse générale puis dans un deuxième temps des vomissements, des diarrhées et parfois une éruption cutanée, puis des hémorragies internes et externes dans près de la moitié des cas.

Il s’agit d’une nouvelle souche : Un premier rapport d’analyse du virus, publié dans l’édition du 17 avril du NEJM démontre l’émergence d’une nouvelle souche EBOV nommée «  Guinean EBOV  » (Voir visuel souche ci-contre- barre d’échelle, 100 nm). Alors que les Ebolavirus comptent 5 espèces connues, Bundibugyo (BDBV), Ebolavirus Reston (RESTV), Ebolavirus Soudan (SUDV), Ebolavirus Forêt de Taï (Taï Forest TAFV) et Ebolavirus Zaïre (EBOV), cette nouvelle souche serait le fruit d’une évolution spécifique, en parallèle à celle des souches EBOV du Congo et du Gabon, à partir d’un ancêtre commun. La souche semble commune à tous les patients, et avoir été au départ, introduite une seule fois chez l’Homme, aux environs de décembre 2013, précisent les chercheurs.

L’enquête épidémiologique doit encore identifier la source animale de l’épidémie. Le virus, écrivent les auteurs, aurait ainsi été transmis durant des mois avant la détection de l’épidémie, une épidémie devenue évidente avec l’apparition de grappes de cas dans certains hôpitaux guinéens. Depuis l’introduction du virus, précisent-ils, de nombreuses chaînes de transmission ont eu le temps de se former (cliquer sur schéma ci-contre).

Les professionnels de santé encourent un risque élevé d’être exposés au virus lors des soins dispensés aux sujets infectés car la plupart des infections résultent d’un contact direct avec des fluides corporels ou des sécrétions de personnes infectées, en particulier dans les hôpitaux (transmission nosocomiale), de l’utilisation de dispositifs médicaux contaminés (aiguilles et seringues notamment) ou de l’exposition sans protection à des fluides corporels contaminés. Les soignants doivent donc porter un équipement de protection individuelle, notamment des gants, et appliquer strictement les précautions recommandées de lutte contre l’infection. L’OMS évalue en revanche le risque très faible pour les voyageurs qui évitent tout contact avec une personne infectée et, à ce jour, ne recommande aucune restriction des déplacements ou du commerce.

A ce jour, l’Agence de surveillance européenne, ECDC, confirme l’absence de cas constaté chez des voyageurs en Europe. En France, si le Ministère de la santé juge qu’  » il n’y pas de raison de s’inquiéter particulièrement  » des procédures d’alerte, d’information et d’information aux professionnels de santé ont néanmoins été engagées et la DGS a précisé la conduite à tenir face à un patient suspect.

Sources:

NEJM April 16, 2014DOI: 10.1056/NEJMoa1404505 Emergence of Zaire Ebola Virus Disease in Guinea — Preliminary Report

OMS Regional Office for Africa Ebola Virus Disease (EVD) in West Africa,17 April 2014

OMS Afrique de l’Ouest – Maladie à virus Ebola

DGS Conduite à tenir autour des cas suspects de maladie à virus Ebola


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