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Si fragile Laïcité

Publié le 21 mars 2014 par Rolandlabregere

C’était une des promesses. En 2012, François Hollande, candidat de la rupture des années 2007-2012, si douloureuses et si brutales, endossait le costume de protecteur des références et des valeurs constitutives de la République. Sans détermination et sans rigueur, rien n’est cependant plus volatile que des propos salués par l’applaudimètre.

 Les principes de la Laïcité figurent au premier rang des renoncements et des relâchements qui s’observent dans la vie publique. Ils sont les symptômes d’une crise des valeurs des institutions qu’une part des responsables et des élus ne porte plus. Deux faits semblent le montrer. En premier lieu, certaines conclusions du rapport sur la « Refondation de la politique d’intégration » remis au Premier Ministre et en second lieu, le rapport demandé au Sénat sur le thème « Collectivités territoriales et financement des lieux de cultes » soulèvent de nombreuses questions. Ces diverses consultations pourraient faire craindre l’hypothèse de profondes modifications de la loi du 9 décembre 1905 dans son principe et dans son application. La réflexion sur la Laïcité doit être permanente afin de rappeler que nul ne peut s’en emparer à des fins partisanes. C’est toute la collectivité qui est concernée par la démarche de Laïcité. Le principe de Laïcité garantit à chacun la liberté de conscience et à tous un « vivre ensemble » apaisé.

 Dans le contexte de l’interrogation du devenir laïque des institutions, le chef de l’Etat reste le garant de la définition constitutionnelle de la République Française « laïque, démocratique et sociale ». De ce fait, le chef de l’Etat ne peut que se conformer à une relation de stricte neutralité avec les cultes présents sur le territoire. Il est le garant de la liberté de conscience et de la liberté des citoyens de se reconnaître ou non dans un culte. En toute circonstance, il appartient au chef de l’Etat, par ses gestes et par ses attitudes, de se montrer à égale distance des cultes. Les rencontres du Chef de l’Etat et des responsables politiques avec les représentants des cultes ne devraient pas avoir lieu ailleurs que dans des locaux publics (ministères, préfectures…). S’afficher dans une réception cultuelle officielle fragilise les garanties de neutralité de l’Etat vis-à-vis des cultes. C’est aussi oublier qu’une visée morale peut être en embuscade derrière une autorité religieuse.

 L’école doit être en première ligne pour que la Laïcité, véritable ciment social et principe fondateur, reste un point de repère qui permette à toutes les composantes de la société de coexister au sein du modèle républicain. La Charte de la laïcité, désormais présente dans les écoles et les collèges, apporte une réponse de premier niveau. Sans un accompagnement de la communauté éducative, cette initiative ne pourra que révéler les questions soulevées par le communautarisme. La laïcité ne peut être réduite à une somme d’interdits.

 L’absence de réaction de la ministre concernée vis-à-vis de la proposition de la FIFA, d'approuver le port du voile islamique et du turban sikh sur les terrains de football souligne, à titre d’exemple, que les pouvoirs publics ne prennent plus la Laïcité comme une question prioritaire. Les seules réactions françaises viennent de la société civile. Une douzaine d’organisations féministes et citoyennes ont affirmé le choix de la neutralité dans la pratique sportive.

 L’article 1 de la Loi du 9 décembre 1905 assure un cadre protecteur à chacun : « La République assure la Liberté de Conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public ».


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