Magazine Cinéma

Love is all you need - 7,5/10

Par Aelezig

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Un film de Susanne Bier (2012 - Danemark, France, Italie, Suède, Allemagne) avec Trine Dyrholm, Pierce Brosnan, Molly Blixt Egelind, Sebastian Jessen, Kim Bodnia, Paprika Steen

Ah Susanne...

L'histoire : Copenhague. Ida, la petite cinquantaine, modeste coiffeuse, se soigne pour un cancer du sein, avec un mélange d'angoisse et d'espoir. Lorsqu'elle dévouvre un soir chez elle son mari en train de culbuter une jeune collègue... elle s'effondre. Mais elle fait face. Dans quelques jours, elle marie sa fille, en Italie. Astrid va épouser un charmant Italien. A l'aéroport, seule (son mari voyage séparément avec sa nouvelle compagne), elle fait la connaissance du père du marié, anglo-italien, qui travaille au Danemark. Un type odieux, patron d'entreprise, méchant, froid, qui ne pense qu'à son boulot, ne s'intéresse pas du tout aux autres, et semble ne laisser personne entrer dans sa bulle. Ida arrive dans la merveilleuse maison italienne de la belle-famille. Mais les festivités seront loin d'être sereines... Les plus drôles vont se montrer monstrueux, les plus glaçants montreront leur coeur tendre, quant au futur marié... il n'est plus vraiment sûr de lui et la fiancée se désespère...

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Mon avis : Décidément, troisième film que je vois de la belle Susanne, troisième coup de coeur ! Et je pèse mes mots, tant la réalisatrice est une experte pour disséquer les sentiments et les émotions, sans mièvrerie ni faux-semblants. J'ai adoré After the wedding et Nos souvenirs brûlés, et je rêve de voir son Brothers, dont Jim Sheridan s'est inspiré pour un remake qui, lui, m'a laissée un peu dubitative. Nul doute que chez Susanne, la tension soit plus forte, les non-dits plus retenus, l'explosion plus dévastatrice... Décidément, le cinéma scandinave, en ce moment, nous offre un tas de films de très grande qualité et je deviens de plus en plus fan.

En plus, c'est grâce à Susanne que j'ai découvert Mads Mikkelsen ! Je l'avais aperçu dans Le roi Arthur, où il avait un petit rôle, et j'avais apprécié surtout sa plastique de viking aux pommettes saillantes. Puis je l'ai revu dans After the wedding, rôle principal, et là je suis tombée sur le derrière : un acteur envoûtant, charismatique, excellent ! Merci Susanne.

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Pour en revenir à ce film, la réalisatrice à nouveau se penche sur les rouages de la famille et la confusion des sentiments, et elle fait si ça bien ! On pourrait lui reprocher un tout petit peu certaines séquences un peu convenues... mais non ! Cet air de déjà-vu, c'est parce qu'elle analyse tellement bien les comportements conjugaux et familiaux, de façon si sincère et authentique... qu'on a effectivement forcément déjà vécu l'une ou l'autre des situations : dans nos propres vies ! Vous me direz : ben on croyait que t'aimais pas le "quotidien" au cinéma ! Exact, chers lecteurs. Mais Susanne met du punch, de l'humour, avec une touche d'exceptionnel, alors on n'est quand même pas comme à la maison... Ca oscille toujours entre drame et comédie et pour lier les deux, la réalisatrice utilise des petites scènes cocasses.

Ses personnages sont extrêmement bien campés, leur psychologie et leur histoire parfaitement intégrées (quel génie de faire court mais efficace), alors on s'attache, on s'attache ! Et elle a le chic pour s'entourer d'acteurs formidables ! Ceux-ci, que l'on ne connaît pas (à part Trine Dyrholm, aperçue l'autre jour dans Royal Affair), sont tous plus touchants les uns que les autres, même les plus ridicules (la tantine amoureuse). Et Pierce Brosnan... je l'ai adoré dans ce film ! D'abord à mille lieues de ses prestations habituelles, so british, il joue les méchants avec grandeur, on a envie de le claquer ! Puis il s'adoucit et devient totalement attendrissant. Et quand on sait que l'acteur a perdu sa première épouse, puis sa belle-fille, toutes deux emportées par un cancer du sein, cela a dû être douloureux pour lui... et ça le rend encore plus doux et vulnérable, dans ce rôle d'un homme tombant amoureux d'une femme malade, pas encore certaine de sa guérison.

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Sans compter le dépaysement (enfin pas vraiment pour moi : je connais, mais je ne m'en lasse pas) avec la magnifique baie de Naples, ses charmes ensorcelants, son soleil et ses citrons... et le Vésuve, toujours en arrière-plan, à la fois doux et menaçant, symbole de la nature humaine ! (oui, oui, il explose régulièrement, la dernière fois c'était en 1944 je crois).

Et puis une romance entre quinquas, ce n'est pas courant au cinéma !

J'adore Susanne Bier !

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A noter : le titre choisi par le distributeur français ; d'abord un truc en anglais, on se demande bien pourquoi ; et puis le titre danois, c'était La coiffeuse chauve... bien plus impertinent (faisant référence au métier de l'héroïne et à son crâne lisse pour cause de chimio) ! Egalement une curieuse mise en avant sur l'affiche de l'actrice Christiane Schaumburg Müller, qui a en réalité un tout petit rôle...


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