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Jeune fille en dior – annie goetzinger

Par Carnetdelecture

Cover Jeune fille en dior.jpgLe 12 février 1947, à une époque où le charbon manque et où la nourriture est rationnée, la bourgeoisie parisienne se presse au premier défilé d’un couturier alors inconnu : Christian Dior. Les restrictions laissent place à des envies de couleurs, de légèreté et de beauté. Le jeune styliste l’a bien compris et offre à ces dames des robes qui leur redonnent gout à la vie mondaine.

Grand amoureux de la nature, Christian Dior s’inspire des jardins pour dessiner ses robes à la fois cintrées et au jupon ample, qui vaudront aux femmes le qualificatif de « femmes-fleurs ». On retrouve évidemment ses couleurs fétiches, le rose et le rouge, présentent dans de nombreuses collections, dont cette première ligne « Corolle », qui l’a lancé. J’ai été étonnée de découvrir un homme très seul, qui se retire à la campagne pour imaginer ses futures collections, mais aussi un homme affable, généreux et profondément humain.

Par l’entremise d’une chroniqueuse de mode, nous découvrons les coulisses d’une maison

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de Haute Couture. Du processus de création, nécessitant une multitude de petites mains expertes, à l’effervescence qui règne autour des « jeunes filles » (nom donné aux mannequins au sein de la Maison Dior) à l’approche des défilés. Ce roman graphique nous initie au vocabulaire de la mode tout en douceur mais nous montre également un monde définitivement perdu. Car l’évolution, si on peut l’appeler ainsi, a fait tomber bien des barrières. Fini l’époque où les vêtements étaient directement ajustés sur les mannequins. Actuellement, ce sont aux modèles à sculpter leur corps conformément aux demandes des créateurs, qui produisent des vêtements aux tailles standardisées, nous imposant des défilés de jeunes filles aux corps anormalement filiformes et étrangement identiques.

Je trouve néanmoins que le scénario de cette bande dessinée est un peu léger et convenu. Alors que le lancement d’une nouvelle Maison de Haute Couture ne s’est sans doute pas fait sans encombre, au lendemain d’une guerre dont les effets se font encore sentir au quotidien, cet aspect ne transparait absolument pas. J’ai eu l’impression d’un scénario idéalisé, un peu trop lisse pour être vrai. Le graphisme de ce très bel ouvrage, en revanche, nous plonge admirablement bien dans l’époque et dégage un agréable parfum de nostalgie. Le souci du détail, les pleines pages consacrées aux créations de Dior en font un très bel objet entre le roman graphique et le livre d’art.

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Remerciement aux Editions Dargaud et à Babelio pour cette immersion dans le monde de la mode.

Jeune fille en Dior – Annie Goetzinger – Editions Dargaud – 2013 


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