Dans toute l’Europe se tiendra du 19 au 25 janvier la semaine de prévention du cancer du col de l’utérus initiée par l’European Cervical Cancer Association (ECCA).
À cette occasion, le service de gynécologie du CHRU de Tours, la Ligue contre le cancer et le Centre de Coordination des Dépistages des Cancers se mobilisent en organisant une journée d’information
Mardi 21 janvier à l’hôpital Bretonneau, Tours (Hall de B1A)
Depuis 2010 l’Indre-et-Loire fait partie des 13 départements qui expérimentent un programme intégré de lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Le Centre de Coordination des Dépistages des Cancers (CCDC) est en charge de la mise en oeuvre de ce programme qui s’articule en 3 axes :
- Axe 1 : Dépistage organisé, processus complémentaire au dépistage individuel. Seules les femmes de 25 à 65 ans sans frottis depuis trois ans reçoivent un courrier les invitant à prendre rendez-vous chez leur médecin traitant, gynécologue ou sage femme pour se faire dépister. Le CCDC s’informe auprès de médecins des modalités de prise en charge d’une femme ayant un résultat pathologique.
- Axe 2 : Actions vers les personnes en situation de vulnérabilité
- Axe 3 : Amélioration de l’observance du schéma vaccinal anti-papillomavirus humains (HPV)
Le CCDC est également engagé avec le CHRU de Tours dans des programmes de recherche notamment sur les tests HPV, dépistage alternatif au frottis cervico-utérin.
Les résultats des trois premières années d’expérimentation seront publiés par l’Institut de Veille Sanitaire courant 2014 mais les premiers retours sont très positifs en termes de participation des femmes, d’adhésion des professionnels de santé et de suivi des populations dépistées.
Depuis 2013, le Comité départemental d’Indre-et-Loire s’engage à prendre en charge intégralement le ticket modérateur lors de l’achat du vaccin anti-HPV en pharmacie pour les jeunes filles et leur parents qui ne bénéficient ni de complémentaire santé ni de la Couverture Maladie Universelle. Dans un objectif d’équité sociale et pour rendre la vaccination accessible pour tous, la Ligue et le syndicat des Pharmaciens d’Indre-et-Loire ont décidé de s’associer pour promouvoir la vaccination, sans que les familles aient à supporter un coût financier.
Le cancer du col de l’utérus : un cancer évitable !
- Données épidémiologiques
Le cancer du col de l’utérus reste un important problème de santé publique. Dans l’Union Européenne en 2004 on estimait à 30.400 le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et à 13.500 le nombre de décès par an. La situation est très hétérogène d’un pays à l’autre.
Chaque année en France, il y a environ 3.000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus et 1.000 décès. Ce cancer est responsable d’une mortalité prématurée importante puisqu’il touche des femmes jeunes (un cas sur 2 survient avant 51 ans).
- Le dépistage pour agir précocement
Dans l’Union Européenne, 15 pays ont mis en place un programme régional ou national de dépistage organisé selon les recommandations du conseil de l’UE en 2003.
En France le dépistage du cancer du col de l’utérus est avant tout un dépistage spontané (ou individuel). Les résultats sont largement perfectibles puisque 4 à 5 femmes sur 10 ne réalisent pas ou pas assez régulièrement de frottis cervico-utérins alors que 4 femmes sur 10 en réalisent trop fréquemment.
C’est notamment sur ces constats qu’il a été recommandé depuis plus de 20 ans par de nombreux acteurs de mettre en place un dépistage organisé (conférence de consensus de Lille en 1990, Haute Autorité de Santé en 2010, recommandations du Pr Jean-Paul Vernant pour le 3ème plan cancer). L’objectif du dépistage organisé est notamment d’augmenter la participation, de limiter la réalisation trop fréquente de frottis, de réduire les inégalités d’accès au dépistage et d’améliorer la qualité du suivi.
Si toutes les femmes de 25 à 65 ans étaient dépistées régulièrement, 70 à 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités.
- La vaccination préventive
Les papillomavirus humains (HPV) constituent la cause principale des cancers du col de l’utérus.
Le deuxième moyen d’agir face au cancer du col de l’utérus est la vaccination préventive contre certains types d’HPV.
Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande la vaccination des jeunes filles de 11 à 14 ans avec un rattrapage jusqu’à 19 ans révolus. Le schéma vaccinal comporte trois injections indispensables pour que le vaccin soit efficace.
Comme tout nouveau médicament, les vaccins font l’objet d’un suivi de pharmacovigilance dans le cadre
d’un Plan de gestion des risques qui a été mis en place au niveau national et européen.
En novembre 2013, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rappelé que « les bénéfices de cette vaccination en termes de santé publique sont plus importants que les risques auxquels elle peut exposer les patientes. Cependant, il reste important, pour la jeunes fille ou ses parents, d’en parler avec le médecin qui est le plus à même, en fonction de la situation de chaque personne et des contre-indications possible, d’évaluer l’intérêt de la vaccination contre le HPV ».
Source : Communiqué du 8 janvier 2014, du CHRU de Tours
Contact Presse : Anne-Karen Nancey - 02 47 47 37 57
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