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Le loup n’effraie plus les enfants, il les fascine

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Le loup n’effraie plus les enfants, il les fascine1.475 bambins ont été consultés dans les Alpes-Maritimes. Les garçons pointent ses qualités de prédateurs: "malin, rapide et féroce". Les filles évoquent plus volontiers un louveteau "doux et mignon". 

Si les enfants n'ont plus peur du loup, ils demeurent fascinés par l'animal. Tel est le principal enseignement d'une étude menée par des universitaires de Nice et de Caen auprès de 1475 bambins des Alpes-Maritimes, 677 d'entre eux résidant sur le littoral, 858 dans l'arrière-pays.
Âgés de 6 à 11 ans, ces élèves de primaire ont été consultés dans le cadre scolaire et sur la base du volontariat.
En s'aidant d'un livret en couleurs de seize pages, ils ont répondu à neuf questions relatives au prédateur. Puis ils ont été invités à rédiger leur propre fin de la fable de La Fontaine, Le Loup et l'agneau. Clin d'œil à la situation dans nos alpages, aux attaques en forte hausse de troupeaux ovins qui exaspèrent les éleveurs.
Les enfants, donc, ne craignent plus « le grand méchant loup » des contes et légendes. Rien d'étonnant à une époque où ces histoires sont supplantées par les dessins animés et autres jeux vidéo.

Pas d'angélisme

Pour autant, les bambins ne font pas preuve d'angélisme. Ils se gardent de décrire une créature inoffensive.
« Derrière la figure dominante du beau canidé sauvage, se profile celle d'un redoutable prédateur », résume Anne Lalo, responsable scientifique d'une étude subventionnée par les ministères de l'Écologie et de l'Agriculture. « Les garçons, surtout, pointent les qualités viriles de l'animal, son caractère féroce, courageux et malin. Fidèles à La Fontaine, ils privilégient, pour écrire la fin du conte, le rapport de forces et la loi du plus fort »,poursuit cette chercheuse, maître de conférences en psychologie à l'université de Nice-Sophia Antipolis. « Les filles évoquent plus volontiers un louveteau, doux et mignon. Elles aimeraient trouver un compromis, permettant au prédateur et à l'agneau de cohabiter, voir de devenir amis. »
Sans surprise, les enfants de l'arrière-pays sont beaucoup plus conscients que leurs camarades du littoral de la présence de canis lupus. Surtout dans les vallées de la Vésubie et de la Tinée, où la quasi-totalité des gosses en ont entendu parler. Vraisemblablement en famille ou entre copains, à l'occasion d'attaques de moutons. En forme de première, l'étude fera-t-elle avancer la recherche ? « Ses résultats, indique Anne Lalo, seront prochainement publiés. »

Paroles de gosses

Voici comment certains concluent la fable de la Fontaine.
«Le loup mange l'agneau. Des bergers le tuent. » Morale : « Le plus fort gagne toujours. » (garçon de sept ans demeurant à Saint-Martin-Vésubie)

« Le berger vit le loup, sortit son énorme fusil et tira. Le loup, chanceux, vit la balle passer à côté. Il se cacha derrière l'arbre et ne revint plus jamais. » Morale : « Rien ne sert de s'attaquer aux plus petits. » (garçon de 10 ans à Conségudes)

« Le loup mangea l'agneau et le berger. Et il mourut d'indigestion. » Morale : « Le plus fort peut parfois mourir en mangeant le plus faible. » (garçon de 9 ans à Valdeblore)

« On pourrait devenir amis. Mais que vont dire les autres? Un loup et un agneau, c'est ridicule. Je me moque des autres ! » Morale : «On ne doit pas faire les choses pour que les autres soient contents. L'important, c'est ce que tu penses, toi. » (fille de 11 ans à Nice)

« La mère du loup arriva et lui dit : "Files à la maison!". L'agneau avait fini de se désaltérer et il est rentré chez lui. ». Morale : « Une mère a toujours la solution. » (fille de 11 ans à Valdeblore)
Source Varmatin


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