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ÉVOLUTION: Parfois le mâle s'arrange pour éliminer les femelles – Science Express

Publié le 07 décembre 2013 par Santelog @santelog

ÉVOLUTION: Parfois le mâle s'arrange pour éliminer les femelles – Science ExpressChez certaines espèces, la simple présence de mâles raccourcit la durée de vie des femelles, révèle cette recherche de Stanford qui montre que C. elegans mâle, une fois l’accouplement achevé, secrète des molécules de signalisation qui réduisent de manière significative la durée de vie du sexe opposé. Et «  pour la bonne cause  », expliquent les scientifiques dans la revue Science, cette disparition induite des femelles par les mâles aurait deux objectifs : Préserver des ressources précieuses pour la progéniture et diminuer «  l’offre  » de femelles pour les autres mâles. Le parallèle est-il possible chez l’homme, dans certains contextes sociaux ?

Les chercheurs ont suggéré depuis de nombreuses années, que la présence de mâles chez certaines espèces de vers et de mouches peut raccourcir la durée de vie de leurs homologues femelles, mais sans trop pouvoir l’expliquer. Certains ont suggéré que le stress physique lié à l’accouplement pouvait être responsable. Ces scientifiques de Stanford vont plus loin en suggérant la notion d’un calcul au niveau moléculaire pour éliminer, après l’accouplement, la concurrence d’autres mâles et d’autres progénitures.

Lorsque la mère n’est plus utile, le mâle l’élimine : Les chercheurs ont étudié ce mécanisme chez le ver C. elegans. La population C. elegans a quelques spécificités. Longs d’1 mm, ces vers ont une durée de vie de 20 jours environ et un taux de mâles allant de 0,01 à 0,1%, le reste "de la population" se composant d’hermaphrodites capables de s’autoféconder mais à la descendance plus nombreuse lorsqu’ilss’accouplent avec un mâle. Les mâles C. elegans induisent l’expression d’un grand nombre de molécules de signalisation permettant d’induire la disparition prématurée des hermaphrodites et « même sur de longues distances  ». Une fois que le mâle s’est accouplé et que les œufs sont produits, la mère hermaphrodite peut être écartée, expliquent les chercheurs. Le C. elegans femelle ou hermaphrodite n’est pas nécessaire pour soigner les petits vers, elle meurt et aucun autre mâle ne peut récupérer ses gènes pour une autre descendance.

Ainsi, la présence des mâles entraîne chez les hermaphrodites des «  symptômes  » de vieillissement et va raccourcir leur durée de vie moyenne d’environ 20%. Et même lorsque les chercheurs placent des hermaphrodites sur des plats de laboratoire qui ont contenu des vers mâles, ces hermaphrodites montrent une durée de vie raccourcie suggérant que les mâles ont laissé derrière eux ces molécules de signalisation.

Les chercheurs montrent enfin que cette disparition induite par les mâles existe aussi chez d’autres espèces apparentées au ver et envisagent réellement de regarder si le phénomène existe aussi dans d’autres espèces, en particulier chez les mammifères.

 

Source: Science November 29 2013 DOI: 10.1126/science.1244160 Males Shorten the Life Span of C. elegans Hermaphrodites via Secreted Compounds (Visuel © VectorFrenzy – Fotolia.com)

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