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La tyrannie du "bisou"

Publié le 13 novembre 2013 par Polinacide @polinacide

« Bisous ». Si la seule sonorité de ce mot suffit à m’exaspérer au plus haut point, son utilisation abusive a depuis longtemps fini de m’achever. Bisous par ci, poutous par là, du zoubis en veux-tu en voilà, jusqu’à l’indigestion et avec toute la bave qui va avec. Beurk. Alors quelle ne fut ma surprise, ou devrais-je dire aversion, lorsqu’en feuilletant un magazine féminin dans le train ce week-end, je suis tombée sur un papier spécial « Bisous ». La claque. En dernière page, pour ne rien gâcher à l’effet de style.

Au risque d’être incomprise, je ne partage absolument pas cet engouement national que la France cultive pour les niaiseries en tous genres depuis maintenant quelques temps. Rien à voir avec du pessimisme, ni une quelconque spirale négative : l’objectivité n’a jamais empêché personne de se montrer philanthrope. Simplement, passé un certain stade, la naïveté devient ridicule et même criminelle. Car si toute personne en ce monde aspire au bonheur et à la joie, se voiler la face à grands renforts de léchouilles ne sert à rien, mis à part s’enfoncer. Les bisounours ne passent pas sur la chaine enfant par hasard.

À l’instar de Catherine Deneuve, je préfère encore de « grands baisers » aux « gros bisous », bien plus distingués à l’ouïe comme au goût. Le sex-appeal en plus, la déformation de la langue en moins. Alors quitte à devoir me taper sur les doigts à chaque fois que je voudrai finir un texto, je dis nonj’accuse et j’insiste : je refuserai désormais de succomber à cette ignoble épidémie visqueuse.


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