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Les anges meurent de nos blessures de Yasmina Khadra

Par Labibdadi

Les-anges-meurent-de-nos-blessures_2675Titre: Les anges meurent de nos blessures

Auteur: Yasmina Khadra

Edition: Casbah éditions Algérie (403 pages)

Date: aout 2013

ISBN: 978-9947-62-008-3

Quatrième de couverture: "Il se faisait appeler Turambo, du nom de son village qu’un glissement de terrain avait rayé de la carte. Il était né dans l’Algérie coloniale des années 20, et son destin était écrit d’avance : il serait misérable. Mais il était beau, vigoureux, ardent et doté d’un trait de caractère assez rare : la candeur. Cette fraîcheur lui attirait des sympathies immédiates et, grâce à ce don, il put franchir les portes du monde des Français, interdit aux Arabes. Car il possédait de plus une force surprenante dans le poing gauche, capable d’allonger d’un coup ceux qui se trouvaient sur son passage. C’est ainsi qu’il attira l’attention des professionnels de la boxe. Ses succès sur le ring lui apportèrent gloire et argent. Mais comme tous les coeurs purs, il détestait la violence et rêvait d’amour. Dans sa culture, une femme heureuse était une épouse fidèle, féconde et dévouée. Il nourrit d’abord une passion secrète pour sa cousine Nora, la première femme de sa vie. La deuxième, Aïda, une prostituée, l’initia aux plaisirs de la chair. La troisième, Louise, était la fille de l’homme d’affaires qui comptait l’emmener jusqu’au titre de champion de France de sa catégorie. Puis surgit Irène. Femme libre, indépendante et fière. Elle lui apprit que la vraie passion ne pouvait s’épanouir que dans la confiance absolue et le respect mutuel. Mais comme toujours chez Yasmina Khadra, la vie ne rend pas toujours justice à ceux qui s’aiment… Dans une superbe évocation de l’Algérie de l’entre-deux-guerres, Yasmina Khadra met en scène, plus qu’une éducation sentimentale, le parcours obstiné d’un homme qui n’aura jamais cessé de rester fidèle à ses principes, et qui ne souhaitait rien de plus, au fond, que maîtriser son destin."

Avec ce roman, je me réconcilie un peu avec Yasmina Khadra. Mes amis et mes lecteurs savent combien j’apprécie cet auteur, que je considère être des plus grands, dans son domaine. Il faut dire qu’un L’Olympe des infortunes, L’Equation africaine et son recueil de nouvelles Les Chants Cannibales, j’étais resté sur ma faim, je n’avais pas retrouvé ce truc qui fait qu’on ne lâche pas le livre de la première à la dernière phrase.

Avec Les anges meurent de nos blessures, Yasmina Khadra renoue avec son inspiration, semble avoir retrouvé son livre de recette qui fait que la mayonnaise prend. L’histoire se passe à l’ouest algérien, dans cette partie de l’Algérie que l’auteur connait bien, pour y avoir grandi, dans une période que l’auteur semble apprécier beaucoup, celle de l’entre deux guerres.

Comme à son habitude dans ce type de roman, l’auteur met du temps à planter le décor, à construire ses personnages, à tisser les liens entre eux, à les aimer ou les détester, et c’est un peu sa force à Khadra, que de nous influencer, en nous faisant aimer, à nous attacher à ces personnages. Il nous emmène dans l’univers de la boxe, là par contre, je me suis demander pourquoi, mais bon ça n’a rien de péjoratif en soi. J’ai trouvé ça juste un peu insolite.

Sinon, le livre est plein de sensualité. L’amour et l’amitié occupent une grande place dans le livre, comme dans l’œuvre de l’auteur. Trois femmes occupent successivement le cœur du personnage, à des degrés croissants, et avec chacune d’elles, Turambo le boxeur va faire son apprentissage de la vie amoureuse. Turambo, qui n’est que la manière algérienne de dire Arthur Rimbaud, va naitre dans la bassesse, côtoyer les hauteurs jusqu’à flirter avec les étoiles, pour faire une chute icarienne. Khadra qui nous avait habitué à des fins tragiques fortes, y est allé un peu avec le dos de la cuillère cette fois, la fin que je trouve trop facile, manque de recherche et d’originalité.

Le plaisir que m’a rapporté ce livre, a été aussi un peu « gâché » par une sortie médiatique pour le moins insolite de son auteur, et qui concerne sa candidature à la présidentielle algérienne, prévue si tout va bien en avril 2014. Il a tout a fait le droit de s’y présenter, la constitution l’y autorise, mais… le mais est grand, je pense qu’il va falloir que j’y réfléchisse un peu.

Vous l’aurez plus au moins donc compris, je ne vous dirais pas votez Khadra, mais au moins, prenez le temps et le plaisir de le lire. Son travail romanesque lui, vaut très bien le détour. Son travail politique reste à découvrir, pour le moment, ses sorties médiatiques ne nous apprennent pas grand chose de ses orientations politiques, et ça manière d’en parler laisse croire qu’il n’en a pas, d’orientations politiques. Bon, je m’arrête ici, je n’aime pas faire des préjugés, attendons de voir!!

yasmina khadra


Classé dans:actualité, Algerie, analyse, Critiques, Culture, littérature, Livres, reflexion, roman, Yasmina Khadra Tagged: Algerie, arthur rimbaud, auteurs algeriens, boxe, Culture, insolite, les anges meurent de nos blessures, littérature, Livre, turambo, yasmina khadra

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