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Ontologie du marché

Publié le 21 septembre 2013 par Christophefaurie
Après guerre, le maître mot semble avoir été « humanité ». En réaction à la barbarie que l’on venait de connaître, on voulait fournir à l’homme des conditions dans lesquelles il puisse s’épanouir. Hannah Arendt me semble très bien parler de ce souci. On croyait aussi à la technologie. Et on a construit une société technocratique et planificatrice. Elle devait faire notre bonheur.
Eh puis est arrivé le marché. Je crois que c’est Ayn Rand qui présente le mieux son « ontologie », son explication de la raison d’être du monde. C’est le remplacement des valeurs par la valeur. Le marché répartit l’argent selon le mérite. Dans ces conditions l’impôt, c’est le vol. L’histoire est maintenant comprise comme une lutte pour gagner de l’argent. Après guerre, les pauvres ont pris le pouvoir et fait payer les riches. Aujourd’hui, les riches retrouvent leur dû. Morale de rentiers ? Pas étonnant que l’on parle de néoconservateurs ?
Le modèle du marché est en crise. Peut-on imaginer une ontologie pour des jours meilleurs ? Quid de L’art d’aimer d’Ovide ? C’est en prenant au sérieux les faiblesses de l’homme que l’on fait émerger ce qu’il a de bon. (Et que l’on parvient à l’amour véritable.) C’est en dépassant le monde d’Ayn Rand que l’on parvient à celui d’Hannah Arendt. Le maître mot devient « complexité ». L’homme n’est ni bon, ni mauvais. Il peut être dangereux. Mais il est capable de grandes choses.


Modèle technocratique Modèle du marché Prochain modèle ?

Principe Humanité Valeur Complexité

Nature de l’homme Technicien Egoïste Complexe

Dirigeant Apparatchik Créateur de valeur Navigateur

Penseur Hannah Arendt Ayn Rand Michel Serres



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