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Pour le ministère de l'agriculture, la biodiversité est importante...

Publié le 02 août 2013 par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Le site du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire a publié ce communiqué...

La biodiversité, pourquoi est-ce important?

Prairies fleuries"La biodiversité est l’ensemble des milieux naturels et semi-naturels (bocages, pelouses, landes, zones humides....) et des êtres vivants qui sont extrêmement variés : animaux, végétaux, champignons, bactéries... C’est le résultat de trois milliard d’années d’évolution, depuis l’apparition du premier organisme vivant sur Terre.

De nombreuses espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction et certaines ont déjà disparu : on dit que la biodiversité s’érode, et les activités humaines en sont en partie responsables. Or ces disparitions sont irréversibles, et les conséquences sont imprévisibles : la disparition des prédateurs (requins) entraîne la prolifération des proies (méduses), la diminution du nombre d’insectes et animaux pollinisateurs (abeilles, chauve-souris...) entraîne une baisse de la fécondation des plantes (qui produisent fruits, légumes, graines, huiles...).

La diversité des espèces permet aussi aux écosystèmes de mieux s’adapter aux changements de l’environnement (notamment climatique) et constitue donc une richesse pour tous les êtres vivants. Enfin, la biodiversité rend des services aux Hommes : approvisionnement en nourriture, filtration de l’eau, production d’oxygène...


Ces questions de protection de la biodiversité sont de plus en plus prises en compte par le monde agricole, à travers le choix des techniques culturales et des modes de production.

Parmi les techniques allant dans ce sens, citons entre autres :

  • le non labour,
  • l’utilisation d’ auxiliaires,
  • le maintien de bandes enherbées et d’infrastructures agro-écologiques (mares, haies, arbres, murets...),
  • la diversification des cultures,
  • l’utilisation et la préservation de races animales ou variétés végétales menacées,
  • la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques..."

Source


Une farce ?

Ces questions de protection de la biodiversité sont-elles vraiment de plus en plus prises en compte par le monde agricole? Je ne vais parler des battues à l'ours, des tirs de loup, de la demande d'effarouchement ou d'éradication des vautours, de l'élimination des renards, des blaireaux, des marmottes qui font des trous dans les alpages..., mais seulement de l'utilisation des produits phytosanitaires ou pesticides.

Plus de 78.000 tonnes de fongicides, herbicides et insecticides phytosanitaires sont utilisées en France par an pour se protéger des insectes ravageur et des champignons dans les cultures agricoles. Le jardinage, les collectivités locales n'en consomment que 10% mais avec des doses bien trop fortes. Résultat : on trouve des pesticides dans 90% des rivières et dans 60% des nappes d'eau souterraines.
Les pesticides en France représente un marché de 1,9 milliard d'euros en 2011 : cela représente 62.700 tonnes et plus de 5 kilogrammes en moyenne de pesticides et matières actives déversés par hectare cultivé et par an.

Une personne qui consomme les 12 fruits et légumes les plus contaminés ingurgiterait en moyenne 10 pesticides par jour !
La consommation mondiale de pesticide est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg/ha en 1961 à 2 kg/ha en 2004. 20% de la surface totale des Etats-Unis, 35% de celle de la France, sont soumis à des traitements.
3 millions de personnes sont intoxiqués au pesticides chaque année. Selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès sont dus aux pesticides chaque année, surtout dans les pays en développement où environ un tiers des pesticides utilisés ne sont pas aux normes de qualité internationales.
Les pesticides et l'eau en France
 
Selon l'IFEN, ce sont 36% des rivières françaises qui comportent des pesticides à un niveau de seuil considéré comme "mauvais" et plus de 90% des rivières françaises qui sont polluées.

  • En 2004, les pesticides ont été présents sur 96% des points de mesure des cours d’eau en France,
  • 61% des points de mesure des eaux souterraines contenaient des pesticides,
  • 27% des points d'en eau souterraine devrait être traités pour éliminer les pesticides s’ils étaient utilisés pour la production d’eau potable en eaux de surface,
  • 49% des points de mesure ont une qualité moyenne à mauvaise

Pesticides et agriculture : des chiffres qui font frémir
Les conséquences sur notre santé ne sont pas à prendre à la légère puisque de nombreuses études ont démontré les effets toxiques des pesticides sur l’homme, en particulier sur la population agricole, la plus exposée : taux de cancers plus élevés, maladie de Parkinson, troubles neurologiques, risque accru de fausses couches.
1 agriculteur sur 6 souffrirait d’effets indésirables liés à l’utilisation de pesticides selon la Mutualité sociale agricole. l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a lié l’apparition de leucémies chez l’enfant à l’utilisation de pesticides dans un rapport datant de 2008.
Même à faibles doses, nous sommes tous exposés aux pesticides puisque ces substances se retrouvent directement dans notre assiettes: 

  • 52% des fruits et légumes dans lesquels nous croquons contiennent des résidus de pesticides, dont 7,6% au-dessus des limites autorisées (LMR)* par la Répressions des fraudes (DGCCRF)
  • 70,3 % des fruits contiennent des résidus de pesticides et en moyenne 8,5 % sont non conformes. Les dépassements concernent essentiellement les fraises, les mandarines et les raisins.
  • 78,2% des céréales et produits céréaliers analysés présentent un taux de résidus non conforme.*

Les limites maximales résiduelles (LMR) sont les quantités maximales de traces de pesticides autorisées dans un aliment donné. Chaque fruit, légume ou céréale a vu sa LMR harmonisée au niveau de la communauté européenne.

La France a fixé ses propres limites maximales résiduelles LMR. Les 7,6% de dépassement des LMR relevés par la DGCCRF ont été calculés selon les LMR nationales : ce dépassement ne concernerait que 3,8 % des produits en ne considérant que les LMR communautaires, plus élevées les LMR françaises.

Ces évaluations ne tiennent pas compte de tous les « cocktails » phytosanitaires existants (seulement 266 sur 6000).
De plus le nombre d’échantillons analysés restent limité à 5412 / an, d’où la possible présence dans nos rayons de certains fruits et légumes contenant des pesticides importés mais interdits ou non homologués en France. 

103 tonnes de pesticides illégaux ont été découverts dans l’hexagone en 2008! Mais ne vous inquiétez pas brave gens, il y a le fauchage tardif (parfois) et le concours des prairies fleuries par ailleurs très jolies...

Source Consoglobe

Lire : Qu'est-ce qu'une LMR et comment la fixe-ton? 

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