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Zodiac

Publié le 17 juin 2013 par Dukefleed
ZodiacFincher: serial thriller
Zodiac, c’est le pseudo sous lequel sévit un tueur en série en Californie fin des années 60. Tiré de faits réels, ce tueur en série a totalement affolé la population en exigeant que des pictogrammes soient publiés dans la presse, que certaines menaces soient diffusées à la télé à heure de grande écoute. Il prit en otage la presse qui joua un double rôle : servir le tueur pour protéger la population mais aussi profiter de l’aubaine financière dû à la publication des messages. Dans ce film, on va suivre 3 hommes ayant touché à cette affaire sur plusieurs décennies : un journaliste, un dessinateur de presse et un enquêteur. Là où on pensait que David Fincher allait effectuer un « Se7ven » bis (1995), il prit tout le monde à revers. Oui, il s’agit d’une histoire de serial killer, mais c’est le seul point commun. Le côté manipulateur, thriller et suspense à outrance de Seven est ici relégué au second plan pour donner une place de choix à des histoires humaines. Fincher décrit surtout comment ces 3 hommes vont être hantés pendant 30 ans par cette histoire essayant de résoudre ces meurtres ou de les oublier. Fincher décortique déjà de manière très documentée cette histoire sordide et l’enquête, mais surtout il y adjoint avec talent une description méticuleuse de la spirale psychotique dans laquelle se sont engouffrés tous ceux qui ont touchés à cette enquête. Donc c’est bien un film complémentaire à « Se7ven » et non une redite d’un film ayant fait un carton. Même si le film démarre comme un classique du thriller : deux très jeunes gens, amants illégitimes (elle est mariée), cherchent en voiture un endroit à l'abri des regards. Un homme approche et sort une arme. Le garçon en réchappera, pas la fille. Lefilm prendra vite un autre tour, la majeure partie des scènes se déroulant dans des bureaux.Il décrit très bien aussi la difficulté à mener une telle enquête se déroulant dans plusieurs comtés et monopolisant différentes équipes à une époque où l’informatique n’existait pas. Un vrai travail de souris avec en plus des tonnes d’infos et de suspects à traiter.Fincher arrive bien à restituer le temps qui passe et l’enquête qui balbutie. Mais que c’est touffu. Il fait de ce film un « Se7ven » sans artifice et plus adulte centré sur son récit ; en cela il ressemble à certains grands films US des 70’s. Mais voilà il manque un peu d’âme tout de même à son film et un grain de folie, trop proche des grands classiques, trop sage à mon goût. 2 scènes très intéressantes pour incarner le temps qui s’étire : la tour que l’on voit se construire en accéléré pour symboliser le temps qui passe mais surtout un long fondu au noir durant lequel s’enchaine les tubes des années concernées.Stéphanie Belpêche dans le Journal du Dimanche : « David Fincher (...) préfère sacrifier le suspense pour filmer une chronique sur trois décennies, avec un souci du détail qui relève du documentaire (...) Pas de sensationnalisme, mais le parti pris, assumé, de l'ultraréalisme, de la densité. » Mérite grandement d’être vu comme tous les films de David Fincher.
Sorti en 2007

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