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La sélection de la semaine : Ariol, Tout va bien !, L’étranger, Carthago, Clandestino et Baron Rouge

Par Casedepart @_NicolasAlbert

SelectionSemaine18mai

Afin de combler au mieux votre long week-end de la Pentecôte, Case Départ vous propose de découvrir sa sélection parmi les dernières nouveautés : un album jeunesse Ariol, Où est Pétula ?, Tout va bien ! : un recueil de dessins de presse, une très belle adaptation du roman d’Albert Camus L’étranger, le dernier tome du premier cycle du thriller écolo Carthago; Clandestino un album sur le sort des clandestins aux Etats-Unis et la vie en bande dessinée du Baron Rouge. Une copieuse sélection. Bonnes lectures !

Où est Pétula ? Un sympathique album pour enfant

Ariol

Où est Pétula ? est la première histoire complète de la série Ariol de Marc Boutavant et Emmanuel Guibert. Dans cet album jeunesse, les auteurs mettent en scène Pétula, la jolie vachette dont Ariol, le petit âne, est amoureux.
Cette série tendre, drôle et avec de multiples rebondissements ravira les enfants à partir de 7 ans. Bien construite, elle permet aux plus petits de se projeter au travers des héros et plus particulièrement à travers Ariol, timide, maladroit mais très sincère.
Pétula… Il suffit que son nom soit prononcé pour qu’Ariol ne sache plus où il habite. La petite vachette de ses rêves l’invite pour jouer avec elle pendant tout un après-midi. Imaginez le trouble immense qui l’envahit. Mais entre le moment où il doit appuyer sur la sonnette avec ses deux cadeaux, et celui où son père vient le chercher, rien ne se passe comme il le souhaiterait.
Non seulement Pétula ne se montre ni tendre ni compréhensive vis-à-vis du timide ânon, mais surtout, elle passe son temps à disparaître, laissant Ariol en proie aux autres membres de la famille, Pancrace Mâchicoulis, le père, gigantesque taureau irascible et amateur de cloches de vache, ou Waring, jeune veau un peu punk en pleine crise d’adolescence et enfin Mortille, la maman aimante et protectrice. Au milieu de tout ça, difficile de profiter de ces quelques heures avec son adorée.

Après 8 albums construits sur des mini-gags en quelques planches, Emmanuel Guibert et Marc Boutavant ont décidé de se lancer dans le grand bain. Ariol va vivre des aventures sur tout un album. Les futurs albums seront concentrés sur l’un des amis du petit ânon. Où est Pétula ? est un album drôle grâce aux personnages dont les caractères sont bien cernés. La confrontation d’Ariol avec la famille Mâchicoulis est savoureuse, pleine de tendresse et de quiproquos qui prêtent à rire. Le trait de Marc Boutavant accentue ces divergences drolatiques. Ses planches sont bien adaptées au public et le festival de couleurs en mettra plein les yeux des enfants.

  • Ariol : Où est Pétula ?
  • Auteurs: Emmanuel Guibert et Marc Boutavent
  • Editeur: BD Kids Bayard – Milan
  • Prix: 9.95 €
  • Sortie: 2 mai  2013

Tout va bien ! : un manifeste pour la liberté

tout va bien couverture

Tout va bien ! est un recueil de dessins de presse de l’iranien Mana Neyestani. Opposant au régime des mollahs iraniens, il décline sous sa plume la répression des peuples par des régimes dictatoriaux. Ce livre est empreint d’un grand pessimisme mais aussi de lueurs d’espoir vis-à-vis des prisonniers politiques ou des peuples opprimés.
Auteur d’Une Métamorphose Iranienne, qui a reçu le Prix International du Dessin de presse en 2012, Mana Neyestani est aussi dessinateur de presse depuis l’âge de 16 ans. D’abord en Iran, pour des journaux réformistes puis gouvernementaux, jusqu’à ce dessin qui provoquera son emprisonnement et sa fuite à l’étranger, (il a osé mettre dans la bouche d’un cafard, des mots interdit par le régime iranien), puis en Malaisie, entre 2006 et 2011, et enfin en France, où il vit en tant que réfugié politique.
Son travail d’illustrateur pour des sites dissidents iraniens a connu un énorme retentissement à partir de 2009 et des mouvements de contestation d’une partie de la population iranienne. Certains de ses dessins, très critiques envers le régime, étaient utilisés par les manifestants et le mouvement vert. Il est depuis devenu l’un des porte-parole de la contestation du régime théocratique et tyrannique de la république islamique d’Iran.

L’album livre uns vision notamment sur la situation politique en Iran et dans d’autres pays du Moyen-Orient (Syrie, Israël, Palestine…). Ce recueil rassemble près de 200 illustrations.

tout va bien pied
Tout va bien ! est un ouvrage magnifique et percutant. Le trait de Mana Neyestani est proche de celui de Serre ou de Topor, fait de fines hachures en noir et blanc et quelques fois légèrement colorisé pour rendre le dessin encore plus séduisant et persuasif. Un très beau livre pour clamer haut-et-fort son désir de liberté.

  • Tout va bien !
  • Auteur : Mana Neyestani
  • Editeur: ça et là & Arte Editions
  • Prix: 22 €
  • Sortie: avril 2013

L’étranger : une très belle adaptation

du roman d’Albert Camus

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Jacques Ferrandez s’attaque à un chef d’œuvre de la littérature française en adaptant en bande dessinée le roman de Camus, L’étranger. Ce texte, qui a fasciné plusieurs millions de lecteurs dans le monde, est porté magistralement par l’auteur de Carnets d’Orient.

Le jour où sa mère mère est morte, Meursault a remarqué qu’il faisait très chaud dans l’autobus qui le menait d’Alger à l’asile de vieillards, et il s’est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c’est avec une conscience aiguë du soleil qui l’aveugle et le brûle que l’employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable.

Dans son roman, Albert Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort. En décidant d’adapter le livre, Jacques Ferrandez, réussit admirablement son projet. Il le met en scène au moment où le roman fut écrit par Camus ; c’est-à-dire, dans l’Algérie française des années 30 et reconstitue parfaitement les ambiances de l’époque. Spécialiste de cette période coloniale, il restitue fidèlement la dramaturgie du récit. Ses décors sont riches, ses aquarelles lumineuses et ses cadrages formidables.

  • L’étranger
  • Auteur : Jacques Ferrandez d’après l’oeuvre d’Albert Camus
  • Editeur: Gallimard
  • Prix: 22 €
  • Sortie: 12 avril 2013

Carthogo : la suite très attendue

du thriller écologique

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Le monstre de Djibouti est le dernier tome du premier cycle de la série Carthago de Christophe Bec et Milan Jovanovic. Dans cet opus, Donovan et Kim sont toujours à la recherche d’un des derniers spécimens de mégalodon mais les dirigeants de la Carthago essaient par tous les moyens d’étouffer la révélation stupéfiante de la survie du monstre préhistorique au yeux du monde.

Lors d’un forage dans une caverne sous-marine censée receler des ressources énergétiques, des scaphandriers sont attaqués par un fossile vivant, un mégalodon. Ancêtre préhistorique du grand requin blanc, il est le plus grand prédateur des mers et des océans que n’ait jamais connu notre planète. C’est un monstre de 25 mètres, une vraie machine à tuer. L’océanographe Kim Melville découvre que des spécimens ont survécu dans un dédale de grottes sous-marines alors que les mégalodons sont censés avoir disparu depuis 5 millions d’années. Une découverte scientifique qui pourrait remettre en question l’équilibre écologique de la planète et la survie même de l’humanité. Un contre la montre s’engage entre la firme, prête à tout pour protéger ses intérêts, et le groupe d’activistes écologiques de Falco, bien déterminés à publier les preuves qu’ils ont subtilisé à Kim.

Christophe Bec, qui a basé son scénario sur le suspense et le thriller, livre ici un récit classique pour cette fin de cycle. Maître du genre, il mêle le fantastique au réel, l’anticipation à l’époque actuelle, en nous faisant découvrir une spécialité scientifique peu connue : la cryptozoologie (la science des espèces animales éteintes). Le rythme efficace de l’histoire aide beaucoup le dessinateur Milan Jovanovic, qui succède honorablement à Eric Henninot après les deux premiers tomes. A noter qu’il existe une série parallèle, Carthago Adventures du même scénariste et Jaouen.

  • Carthago, tome 3 : Le monstre de Djibouti
  • Auteurs: Christophe Bec et Milan Jovanovic
  • Editeur: Les Humanoïdes Associés
  • Prix: 14.20 €
  • Sortie: 17 avril 2013

Clandestino : un plongée dans les bas-fonds

de la clandestinité

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Clandestino est la nouvelle série de Richard Marazano qui s’est adjoint l’italien Ennio Buffi pour les dessins. Dans Noël au paradis, le premier tome de ce triptyque, nous découvrons les affres de la vie de Gabriel et Maria, clandestins vénézuéliens aux Etats-Unis.

Maria et Gabriel sont enfermés dans le container d’un navire voguant vers les Etats-Unis. Comme les autres vénézuéliens de ce container, ils sont surpris par le puissant Service d’immigration du pays. Pour leur échapper, les jeunes héros plongent dans les eaux glacées. Ils sont recueillis par Redmond, un agent sans envergure de ce service. Ce dernier les emmène à l’hôpital pour soigner Maria, souffrant d’hypothermie. En attendant dans les couloirs de l’établissement, Redmond propose à Gabriel de l’aider dans son futur projet de trafic d’armes en Amérique du sud, en échange d’un visa pour sa petite sœur et l’assurance de lui trouver une famille d’accueil. Gabriel n’a pas d’autres choix que d’accepter cet affreux deal.

Le récit de Richard Marazano est efficace, agréable à la lecture. Le thème original permet au scénariste de creuser plusieurs idées intéressantes (la clandestinité, la corruption, les trafics d’armes, la pauvreté au Vénézuéla…). Le dessin dynamique et réaliste d’Ennio Bufi est très efficace.

  • Clandestino, tome 1 : Noël au paradis
  • Auteurs: Richard Marazano et Ennio Bufi
  • Editeur: Bamboo, Grand Angle
  • Prix: 13,90 €
  • Sortie: 10 avril 2013

Baron rouge : une belle série sur l’aviation

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Pluie de sang est le deuxième tome de la série Baron Rouge de Pierre Veys et Carlos Puerta. Cette série est une fiction inspirée de la vie de Manfred Von Richtofen dit Le Baron Rouge, se déroulant pendant la Première Guerre Mondiale dans le domaine de l’aviation. Elle raconte la lente ascension de l’officier, pilote émérite de la Luftwaffe.

Blessé et frustré après son premier combat aérien, Manfred Von Richthofen, qui était mitrailleur sur un biplace, décide d’apprendre à piloter. Il veut mener ses prochains duels à sa façon, en pilotant et en tirant, décidant seul de la tactique de combat. Pour cela, il décide de placer sa mitrailleuse au-dessus du plan supérieur de son Nieuport. Cette invention change son pilotage et sa façon de mener les combats.

Le scénario de Pierre Veys est une adaptation très libre de la vie du Baron Rouge. Efficace, il impose peu de temps morts à son héros. Son récit fait la part belle aux avions et aux combats aériens. Pour renforcer les combats aériens, les cases sont vierges de texte. Le cheminement de Manfred est très intéressant, passant de petit soldat à un as du pilotage prêt à en découdre avec les pilotes alliés. Le dessin de Carlos Puerta est peu conventionnel, proche des peintres figuratifs, ses couleurs sont lumineuses même lors des duels aériens.

  • Baron Rouge, tome 2 : Pluie de sang
  • Auteurs: Pierre Veys et Carlos Puerta
  • Editeur: Zéphir BD
  • Prix: 14 €
  • Sortie: 26 avril 2013

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