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Nous sommes philippides

Par Antoine06 @AVissuzaine

En attendant les marathons de Paris et Milan, je vous propose ce poème que j'ai écrit l'an dernier après le marathon de Marseille. *** Nous sommes peut-être quatre ou cinq mille Nous attendons un coup de feu Le froid nous fige dans la ville Pourtant nous sommes tous heureux Sur le bitume de ce boulevard Quatre épingles fixent les dossards Du néophyte au vieux briscard A huit heures trente c’est le départ Quatre dizaines de kilomètres Jusqu’à l’arrêt des chronomètres Vers nos passions vers nos souffrances Vers la lubie de nos errances Nous sommes peut-être quatre ou cinq mille Prenant d’assaut les rues d’une ville La foule avance vers le même but Lentement  glissent les   minutes Fluidité sans bousculade Les braves sont bons camarades Mètre après mètre la foule s’étire Et peu à peu chacun transpire Enfin se sont dressées les tables Une collation indispensable Bout de banane ou abricot Quelques fruits secs et un peu d’eau Nous réconfortent dans l’effort Redonnent une force à nos corps Simple verre d’eau si bienvenu Que nous buvons sans retenue Et une éponge sur nos casquettes Un peu de fraîcheur sur nos têtes Le but est à demi atteint Encore autant et c’est la fin Parfois le doute s’empare de nous On pense n’en pas voir le bout L’un d’entre nous veut s’arrêter D’un signe on veut l’en empêcher Mais notre rage est intérieure Nous entendons battre nos cœurs Soudain un mur imaginaire S’élève sur nos itinéraires Certains ne le verront jamais Ou même ignore ce muret D’autres si heurtent rendant les armes Chemin de croix et de faiblesse De déception parfois de larmes Ils capitulent avec tristesse Commence alors un long calvaire Comme une descente en enfer Et ceux qui peuvent encore courir N’ont pas pour autant le sourire Les jambes sont si douloureuses Des mécaniques en trotteuses Elles paraissent de plomb et bois Mais elles nous portent et on y croit La volonté prend le dessus On ne s’avouera pas vaincu C’est la tête qui court désormais Comme si elle prenait un relais Plus que deux hectomètres ou trois Le but est là, nous tend les bras Lorsqu’enfin c’est la délivrance Le fruit de la persévérance Certains s’effondrent d’autres jubilent Quel souvenir indélébile ! On nous orne d’une médaille Qu’on gagne ou pas cette bataille On parle enfin de notre exploit A nos amis qu’on aperçoit Nous sommes maîtres du bitume Nous avons décroché la lune Demain matin dans nos familles Nous parlerons de nos prouesses Vu par des yeux d’enfants qui brillent Nous sommes tous des Philippidès NOUS SOMMES PHILIPPIDES
PS : Je souhaite une bonne dernière semaine de préparation à David, Julien, Arno et Sébastien, on se retrouve juste après pour boire un verre à nos prouesses !

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