Magazine Culture

[notes sur la création] Christian Gabriel Le Guez Ricord

Par Florence Trocmé


Gilbert Pastor 

Ici, c'est au cours du songe que sont prises les décisions véritables. Ainsi de ces figures comme teintes de la lumière des limbes et des tendresses perdues. Elles semblent ne pas vouloir cesser d'apparaître, glyphes mêmes de la solitude et du désir. Ces êtres consentent à l'irrémédiable, à un désarroi innomé et ils sourient ou appellent de l'œil. Les tons sont délavés, il n'y a plus de temps pour la souffrance et pourtant ces êtres veulent parler, nous parler comme s'ils détenaient un secret. La sphère qu'ils occupent est sans adresse comme l'irrévélable. 
II 
Une peinture qui est aussi ce qui reste d'un récit aujourd'hui disparu, né parmi les fétiches, les reliquaires indéfinis, les emblèmes, les livres anciens et les retables d'une petite demeure dont la configuration n'a pas d'autres référents que les strates sans définition de ce qui est perdu. 
L'atelier de Gilbert Pastor est en fait un Mutus Liber. Gilbert Pastor aurait donc transcrit les notes du voyage interdit, celui où l'on pourrait citer la mort de mémoire. Ainsi de ces scènes qui ne correspondent plus à un inconscient mais à une dramaturgie constituante qui définirait plutôt un calcul caché, et peut-être tragique : cette certitude que l'au-delà et ses ombres ne seraient pas au-delà, mais simplement dans la pièce d'à côté. Gilbert Pastor a oublié son secret parce qu'il a voulu le garder comme un tableau que l'on a détruit, que l'on a maudit et qui était pourtant la clef de cet à-côté-absolu. 
Christian Gabriel / le Guez Ricord 
Lire cet article d’Alain Paire sur Gilbert Pastor.

[choix d'Alain Paire]


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines