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Flexisécurité à la française

Publié le 17 mars 2013 par Copeau @Contrepoints

Grèves et manifestations timides contre la flexisécurité à la française n'ont pas pris. Et maintenant ?

Un article de l'Aleps.

Flexisécurité à la française
Avant la présentation des accords passés entre patronat et syndicats « réformistes », la Gauche de Jean-Luc Mélenchon, la CGT et FO voulaient une grande journée de grèves et manifestations. Ce fut un flop. Est-ce la promesse d’un total succès pour ces accords ?

A coup sûr, ils ont le mérite d’associer étroitement compétitivité et flexibilité du marché du travail, suivant le « modèle allemand » des lois Schröder – Hartz. Cette législation repose sur trois pièces maîtresses : la facilité de licencier, qui permet d’embaucher sans crainte, le chômage partiel, qui adapte la masse salariale aux aléas conjoncturels sans pour autant diminuer les effectifs, la libre négociation entre personnel et direction au niveau de l’entreprise, qui échappe ainsi aux rigidités des négociations collectives de branche ou nationales. Les récents accords n’ont pas retenu, ou pas ouvertement, ces trois éléments et y ont adjoint la promesse d’une extension des complémentaires santé pour les PME (sans craindre pour leur financement) et la présence syndicale dans les entreprises de moins de 50 salariés, qui pouvaient jusque là s’en passer, et au conseil d’administration des entreprises de plus de 5.000 salariés. Enfin, les CDD seraient « taxés ».

En réalité, on observe de sérieuses failles dans ce texte. D’une part, rien de précis n’a été retenu en ce qui concerne la définition du licenciement « économique » et les procédures n’ont pas été modifiées. D’autre part, la libre discussion au sein de l’entreprise est suspendue au bon vouloir des « centrales » syndicales, or les leaders des grandes « confédérations » n’ont ni l’intérêt ni l’intention de laisser les salariés régler leurs affaires avec leur patron.

Madame Parisot s’est réjouie de voir le dialogue entre partenaires sociaux enfin renoué sans intrusion de l’Etat (à ce jour) mais cette nouvelle harmonie (relative d’ailleurs) n’entrera pas dans les mœurs aussi longtemps que les leaders syndicaux garderont leurs privilèges, leurs finances (tenues secrètes évidemment). Aucune réforme du marché du travail ne sera efficace tant que la réforme des syndicats ne sera pas réalisée, dans le sens de la liberté, de la concurrence et de la transparence. La France attend des syndicats participatifs et dépolitisés.

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