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Mémoires de nos pères de Clint Eastwood avec Ryan Philippe, Adam Beach, Jesse Bradford, Jamie Bell, Barry Pepper, Neal McDonough

Par Kojimaemi

7 - memoires-de-nos-peres-21287396Durant la terrible bataille d'Iwo Jima, cinq soldats américains sont photographiés en train de hisser le drapeau étoilé sur le mont Suribachi. Malgré eux, la photographie devient un symbole de la résistance face aux japonais durant une guerre longue et difficile dont on ne voit pas la fin venir. Profitant leur célébrité auprès du peuple américain, les trois survivants de la photographie sont renvoyés aux USA vendre des bons pour financer l'effort de guerre.

J'ai hésité à traiter Mémoires de nos pères et Les Lettres d'Iwo Jima dans le même article, mais les deux films sont trop différents. Mémoires de nos pères propose le point de vue américain sur une des nombreuses batailles du Pacifique à travers diverses séquences: la tournée américaine, la bataille et la narration de nos jours.

Globalement, c'est un film très réussi. Dans le détail, il y a tout de même quelques fausses notes. La construction avec ses changements de lieux et/ou d'époque est un peu perturbante et commence par perdre le spectateur avant de devenir un peu plus "logique". Du coup, la cohérence en prend un coup.

Fort heureusement, l'histoire est suffisamment intéressante pour faire oublier le manque de lien des différents moments. D'un côté, il y a l'horreur de la guerre, la nécessité de survivre, la perte de ses amis... D'un autre côté, il y a le soulagement d'être tiré de ce bourbier pour vendre des bons, la culpabilité de ne pas être à sa place et d'être en sécurité quand d'autres meurent au combat,... Et puis, il y a la partie témoignage de vétérans, l'étude plus psychologique des personnages et le dénouement. Ces trois parties montrent les multiples aspects de la guerre et ses conséquences plus ou moins heureuses.

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Des trois personnages principaux (John Bradley, Ira Hayes et Rene Gagnon), un seul se dégage vraiment. Rene Gagnon est sympathique mais il sonne creux. Il est d'abord présenté comme quelqu'un de charismatique mais son personnage est comme un ballon de baudruche qui se dégonfle et à la fin, il est insignifiant. John Bradley est très attachant, beau garçon et droit dans ses bottes. Rien à dire sur la prestation de Ryan Philippe mais il incarne un personnage lisse donc bien moins intéressant que Ira Hayes, jeune amérindien en butte aux critiques, au racisme et à la culpabilité. On retrouve Adam Beach, déjà vu dans Windtalkers, dans un superbe rôle. Travaillé par sa conscience, Ira Hayes devient alcoolique et perd totalement le contrôle de lui même. Il repart au front, fait de la prison, fait des centaines de kilomètres à pieds pour obtenir une sorte d'absolution qu'il n'aura jamais. C'est un très beau rôle, avec des failles très bien exploitées.

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Autour de ces trois personnages gravitent un casting plutôt pas mal avec quelques habitués du film de guerre comme Neal McDonough (Band of Brothers) ou Barry Pepper (Saving Private Ryan), mais aussi des têtes d'affiche comme Jamie Bell qui joue un garçon un peu naïf dont la fin est tragique ou Paul Walker qui fait une brève apparition.

Clint Eastwood est un adepte de la longueur donc c'est parfois un peu pesant. Mais l'image est belle avec des scènes entre le sepia et le noir et blanc, les batailles sont bien faites, et c'est un film plutôt riche, bien plus que son pendant japonais qui sera le sujet de mon prochain article.


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