Magazine Cinéma

Les noces rebelles (vost)

Par Clemiclem
Les noces rebelles (vost)
Sam Mendès est bel et bien une pointure! Devenu spécialiste dans la critique de l'american way of life, il pointe du doigt les banlieusards comme personne avec un style qu'il assume pleinement depuis le fabuleux American Beauty. Sa suprématie esthétique est telle qu'il parvient même à faire d'une simple histoire de couple anodine une romance incroyablement belle. Il faut dire que le réalisateur s'en est donné les moyens. Il reforme le combo magique de Titanic en mettant côte à côte Leonardo Dicaprio et le fantasme de 90 % des ados nés dans les années 80, l'entière Kate Winslet sans son coeur de l'océan qui n'est autre que sa femme! Il s'octroie qui plus est à nouveau les services du compositeur Thomas Newmann sans qui le film ne serait qu'un vulgaire bijou sans l'écrin qui va avec!
Mais revenons à l'histoire somme toute assez sommaire. April et Frank Wheeler représentent le parfait petit couple d'une banlieue américaine qui n'est pas sans rappeller une certaine Wisteria Lane. Erreur! Nous sommes trés précisement sur Revolutionary Road dont le nom servira de titre dans la version originale du film. Encore un raccourci des producteurs outre-atlantique qu'on a du mal à s'expliquer...bref! Alors qu'ils semblent en parfait harmonie, le couple se pose énormément de question sur leur devenir, ce qu'ils sont et ce à quoi ils aspirent. Enfermés alors dans une routine qu'ils s'étaient jurés de fuir, ils prennent alors la décision de repartir à zéro et poser leurs bagages en France pour démarrer une nouvelle vie pleine d'espoirs. Malheureusement, ils ne poseront jamais le pied à Roissy, incapables l'un comme l'autre de changer leur destinée et un quotidien qui les a clairement bouffé!
Si le fond de l'histoire sonne finalement assez creux, la forme en justifie largement l'intérêt. La photographie est juste incroyable à travers des plans tout droits sortis des plus grands catalogues de déco des années 50. Certains crient au classicisme du réalisateur mais ne peuvent qu'être ébahis devant tant d'application à sublimer son oeuvre. La pellicule devient alors lisse, presque aussi vide que l'idée du couple que se font nos deux toutereaux. Ils sont cependant bien aidés par un casting efficace et mûrement réfléchi à l'instar de Michael Shanon qui sous ses faux airs de Javier Bardem campe un magnifique psychotique comme on aime à les cacher dans les banlieues chics de l'oncle Sam. Au final, impossible de ne pas penser à American Beauty et indirectement à Lester Burnham qui contrairement à Frank Wheeler se décide un beau jour à les sortir pour les poser sur la table de l'idylle familiale et se remettre en question! Inutile d'être plus explicite, je pense que tout le monde aura compris!
Vous l'aurez compris, j'ai du mal à m'emballer malgré tous les arguments dans la balance. Impossible de remmettre en question le travail abattu par Sam Mendès pour faire de ce film un concurrent sérieux aux oscars. Je n'ai juste pas été emballé par le scénario comme cela s'était avéré le cas pour Away we go lorsque je l'avais chroniqué. Inutile de vous préciser que je retenterai tout de même l'expérience dans quelques temps, bien décidé à me convaincre que le film ne se résume pas à un bel écrin certi d'une contre-façon. Dommage!
Extrait musical

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Clemiclem 305 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines