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Dead Set (Yann Demange, 2008)

Par Doorama
Dead Set (Yann Demange, 2008) Alors que la télé-réalité de Big Brother retransmet sa grande soirée du Prime, l’Angleterre sombre dans le chaos sous une attaque de morts-vivants. Le studio de la chaîne est dévasté par l'attaque, seul les "lofteurs", enfermés dans leur appartement, sont épargnés... Lorsque Kelly, une stagiaire, se réfugie dans le loft, ils apprennent enfin ce qui se passe à l'extérieur... La show commence !
Coup de coeur ! Avant l'excellente série The Walking Dead, c'est la télé anglaise qui a fabriqué cette mini-série de morts-vivants, ultra efficace et gore, idéalement positionnée entre 28 Jours Plus Tard et Zombies, en 5 épisodes trop courts (2h20 au total). Enfin visible en France grâce au DVD sorti chez Koba Films (merci !), Dead Set ne révolutionnaire pas le genre, mais livre une oeuvre jouissive, parfaitement réussie, et qui laisse littéralement "sur le cul" lorsque on pense que c'est une chaîne de télé qui à commandé ça pour sa grille de programme...
En fait, au vu du résultat final et de sa durée cinématographique, Dead Set est à considérer comme un long métrage, fini et abouti, plutôt que comme la mini-série sous laquelle il se présentait. On marche à fond dans ce croisement hybride et très efficace entre la critique satirique façon Zombies et les infectés sur-vitaminés de 28 Jours Plus Tard, à tel point que Dead Set vient se placer dans la fourchette haute des plus belles réussites du genre. Il y a d'abord son angle d'attaque. Là où Zombies de Romero s'enrichissait d'une lecture critique de la société de consommation (ses morts qui errent au centre commercial par réflexes... c'était nous !), Dead Set nous balance en pleine gueule que les morts qui assiègent le studio de l'émission Big Brother (l'équivalent du Loft Story chez nous...), qui rêvent d'y entrer, c'est nous ! Après "le consommateur est un mort-vivant", Dead Set propose son "téléspectateur est un mort-vivant" qui loin de n'être qu'un simple alibi de respectabilité, apporte réellement une dimension supplémentaire à cette invasion de nos amis affamés...
Ensuite, il y a ce qu'est Dead Set... Un énième film de macchabées, certes, mais remarquablement bien écrit, diablement efficace, bien gore et parfaitement rythmé. En terme de qualité, Dead Set s'inscrirait sans démériter, à aucun moment, dans la série des 28 Jours ou 28 Semaines Plus Tard (dont il emprunte d'ailleurs une ballade en barque...). Haletant, sans temps morts et en entretenant une excellente tension tout du long, Dead Set créée la surprise alors qu'une série de morts-vivants, produite par la télé anglaise et qui se passe dans un Loft pouvait tourner au naufrage le plus total, même si Danny Boyle avait, c'est vrai relancé à lui seul la mode du mort-vivant ! En plus d'être proche du zéro faute, Dead Set possède aussi l'immense qualité de ne pas se prendre au sérieux. Film de genre assumé, s'il a su rajouter une lecture critique de la télé à ses nombreux atouts, il ne tente jamais de nous faire croire que c'est son intention première, ou qu'il est un film de genre "avec du fond". La critique contenue dans Dead Set est un vrai bonus, gratuit, une cerise sur le gâteau, et non une carotte ! Elle est incluse dans Dead Set parce qu'elle sert réellement le scénario et les personnages, plutôt que pour s'excuser d'être un film de genre, comme on le voit si souvent dans d'autres projets ! A la rédaction, nous avons bien senti cette "sincérité" là, et on adore quand c'est fait comme ça !
Résumons-nous... C'est une série télé, mais c'est génialement foutu... Ca charcle, mord, éventre, bouffe de la carotide et du téléspectateur à tout va... c'est rythmé, tendu et prenant... Ca se fout gentiment de la gueule de la télé-réalité et détourne le concept avec pas mal d'intelligence... Ca se termine mal (ben oui, un film de morts-vivants quoi !)... franchement, on a beau chercher, on ne voit pas comment on pourrait bouder ce plaisir coupable et de haute volée ! Alors oui, bien sûr, on aurait aimé que la caméra soit un peu moins secouée durant certaines scènes d'action... Oui, bien sûr, on aurait aussi aimé un davantage encore d'originalité, pour dépasser la simple transposition... On aurait effectivement pu souhaiter encore plus... Mais croyez-nous, Dead Set est bien au delà de tout ce que nous étions en droit d'attendre... Mieux encore, il entre directement dans les "must-see" du genre, tout auréolé de sa parfaite exécution. Excellent, saignant et jouissif ! 
Dead Set (Yann Demange, 2008)

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