C’est un fait, en France, les chaines de télévision se contrefoutent d’Halloween. Pas moyen donc de s’offrir une soirée cinéma riche en frissons sans piocher dans sa vidéothèque ou en se tournant vers la VOD. Car, quoi de mieux en effet, que de se caler dans son canapé et de se payer un marathon d’épouvante, toutes lumières éteintes ?
À On Rembobine, les films d’épouvante, on adore ça. En toute logique et pour vous accompagner à l’occasion d’Halloween, les rédacteurs du site vous proposent une liste de leurs films d’épouvante préférés. On parle ici d’épouvante plus particulièrement, à savoir des longs-métrages effrayants et pas nécessairement gores. Car ce n’est pas John Carpenter qui dirait le contraire : l’horreur la plus traumatisante est souvent dans la suggestion et non dans la démonstration. Même si parfois, les deux se rejoignent.
Bien sûr, les listes qui vont suivre sont suggestives. Il manque des films et le but n’est pas d’établir un listing ultime des meilleurs films d’horreur de l’histoire. Juste de vous parler brièvement de ces longs-métrages qui continuent de nous filer de belles sueurs froides. Quand la nuit est tombée et qu’aucun bruit ne vient perturber l’avancé insidieuse d’une angoisse rampante et croissante.
Monstres tapis dans l’ombre, croquemitaines qui attendent patiemment sous votre lit ou dans le placard de votre chambre, psycho killers masqués ou esprits frappeurs, l’heure est venue d’ouvrir les portes de vos peurs les plus enfouies. Pour votre plus grand plaisir…
Gilles
Shining (1980)
En s’affranchissant du roman de Stephen King, Stanley Kubrick réalise un monument indéboulonable. Ici, à l’hôtel Overlook, la peur est insidieuse. Elle se fait rampante, resserre son étreinte, s’illustre dans les faits et gestes d’un Jack Nicholson superbement intense, jusqu’au final traumatisant. Parcouru de scènes glaçantes (les flots de sang, les jumelles, les personnes déguisées dans les couloirs), Shining est plus qu’un film d’épouvante. Il incarne la peur.
Ring (1997)
Le cas de Ring est paradoxal. Alors qu’il se traîne un peu à mi-parcours, en s’enlisant dans une intrigue qui peine à progresser (c’est même parfois chiant), le film explose lors de son dénouement, à l’occasion d’une scène absolument terrifiante, qui voit la fameuse fillette aux cheveux noirs s’extraire de la télévision. Certainement l’un des plus grands moments d’épouvante que le cinéma nous ait offert. Rien que pour ça, Ring s’impose sans peine et reste dans les mémoires.
Evil Dead (1981)
Si, à partir du deuxième volet, la saga Evil Dead a brillamment fait fusionner horreur et comédie, le premier épisode est tout sauf drôle. Superbement crasseux, il dénote déjà du talent brut de Sam Raimi. Un cinéaste qui dissout un malaise savamment entretenu, où l’horreur franchit de véritables sommets de violence et de fureur. La musique, les bruitages… et Bruce Campbell font le reste.
Halloween : La Nuit des Masques (1978)
Comment parler de peur au cinéma sans évoquer le classique de John Carpenter ? Dans le genre, et parmi toute la troupe des psycho-killers (Freddy, Jason et cie), Michael Myers est sans aucun doute le plus flippant. Avec Halloween, Carpenter invente un genre à part entière et fait exploser l’image rassurante des pavillons de banlieue aisée. Un chef-d’œuvre crispant, virtuose et indémodable qui bénéficie en outre d’une B.O. dantesque. L’horreur s’invite dans le quotidien.
L’Exorciste (1973)
En ce moment circule sur le web une vidéo du tournage de L’Exorciste qui voit Linda Blair léviter, on ne sait comment, au dessus de son lit. Une preuve, s’il en est, du pouvoir intact d’un long-métrage plus que jamais auréolé d’un mystère pénétrant. Inquiétant, puissant, remarquablement emballé par un William Friedkin au taquet, L’Exorciste n’a pas usurpé sa réputation. Depuis, dans le genre, personne n’a fait mieux. Ni aussi bien d’ailleurs. Et de loin…
Simetierre (1989)
Les bonnes adaptations de Stephen King ne manquent pas (les mauvaises non plus d’ailleurs). Dans le lot, Simetierre se place sans aucun doute parmi les plus effrayantes. Fidèlement retranscrit par Mary Lambert, le roman de King s’illustre ici tout en glauque et en mélancolie. Les thèmes abordés et la façon de traiter l’explosion d’une famille tout en horreur sourde, confèrent à ce film un côté réellement dérangeant, dont certaines images marquent durablement.
L’Échelle de Jacob (1990)
Film d’épouvante au sens non-strict du terme, L’Échelle de Jacob voit un vétéran de guerre s’enfoncer dans la folie. Brillamment incarné par Tim Robbins, le protagoniste principal voit sa réalité partir en lambeaux, au profit de créatures toujours plus cauchemardesques. Le procédé est malin et l’ambiance remarquablement ciselée. Visuellement aussi, le long-métrage s’illustre. Immersif et réservant son lot de surprises choquantes, L’Échelle de Jacob est un chef-d’œuvre encore trop méconnu.
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Audrey
Ça (1990)
Ça s’inscrit incontestablement, dans la veine des films qui ont traumatisé toute une génération. Le clown sanguinaire a laissé une marque indélébile, dans les esprits ainsi que les imaginaires, et par la même occasion donné une image affreuse, à tous les clowns de la terre. Ayant pour décor une ville des plus calmes, j’ai nommé Derry, l’histoire enchaîne pourtant les scènes toutes aussi choquantes et percutantes les unes après les autres. Le film de Tommy Lee Wallace, ou plutôt le téléfilm (intitulé lors de sa première diffusion sur M6, Il est revenu), diffusé en 1990 est un chef-d’œuvre d’angoisse. La musique qui est présente dès le début, est en osmose totale avec le film et contribue au climat de peur qu’il instaure. (L’histoire originale de Stephen King va être réadaptée, cette fois ci au cinéma ! Réalisé par Cary Fukunaga. Cependant il n’y a quasiment aucune autre info qui transparaît, pour le moment.)
Jeu d’enfant (1988)
Chucky, la poupée de cire et de sang, a tout de même un sacré public ! Nombreux sont ceux qui furent traumatisés par les aventures de cette petite poupée maléfique, possédée par l’esprit d’un tueur en série. Le visage tantôt angélique -ce qui accentue encore plus l’angoisse qu’elle génère- tantôt diabolique, elle fut aussi défigurée ! Jeu d’enfant, par la violence de certaines scènes et le choc visuel qu’il impose (une poupée est censée représenter la douceur) a laissé une empreinte forte dans le cinéma d’horreur, bien que maintenant, les répliques vulgaires de la poupée sont vraiment risibles !
À savoir qu’un nouveau film va voir le jour en 2013, réalisé par Don Mancini, il s’intitulera Curse of Chucky.
La Tempête du Siècle (1999)
Imaginez-vous une petit île, éloignée du continent, aux apparences des plus calmes, qui soudain bascule dans la terreur. Faisant partie des téléfilms (adapté d’une histoire de Stephen King) de très bonne qualité, La Tempête du Siècle offre son lot de peur, d’angoisse, de stupeur glaciale.
La réalisation brillantissime, créée un sentiment d’oppression sans pareil et l’interprétation des acteurs est au poil. Puis tout réside dans le final, d’une puissance incroyable, qui sonne le glas d’un terrible et froid dénouement.
Ring (1998)
Un des chef-d’œuvre du cinéma fantastique-horreur japonais, celui là même, qui cartonne depuis de nombreuses années. Ring, réalisé par Hideo Nakata, sorti en 1998, reste tout de même la référence du genre. La petite fille aux longs cheveux noirs et à l’œil effrayant, n’en a pas fini de nous faire peur. Ring, grâce à un scénario d’une originalité brillante et une interprétation remarquable, offre du grand cinéma de frisson, et du grand cinéma tout court.
Leprechaun (saga) (1993/2003)
Les leprechauns, ces petites créatures féeriques, issues du folklore irlandais, sont plutôt d’affreux farfadets, dans la saga des six films réalisés entre 1993 et 2003. Le premier, de Mark Jones, a lancé la carrière de la comédienne Jennifer Aniston. Bien qu’aujourd’hui ces films apparaissent plus burlesques qu’effrayants, ils ont tout de même marqué leur époque, dans le genre du film d’horreur. Ces petits personnages mauvais à la voix tortueuse, ancrés dans une noire fantasmagorie détournée des contes pour enfants, ont eu leur heure de gloire dans les années 90 et sont restés dans de nombreuses têtes…
Scream (1996)
Le film culte de la fin des années 90 s’inscrit dans le genre de l’horreur, et en a renouvelé le thème du serial killer masqué. Cultivant le suspense jusqu’à la toute fin, la réalisation de Wes Craven est devenue célèbre ! Donnant lieu à plusieurs suites, plus ou moins bonnes. En tout cas, aucune qui n’égala le coup de génie du premier opus, oppressant, ingénieux et touchant un public adolescent en grande majorité ! Le célèbre masque devenu culte, a tristement inspiré des tueurs en séries dans la vraie vie…
L’Exorcisme d’Emily Rose (2005)
On peut dire que les thèmes des exorcismes, des esprits, des revenants, bref appelez-les comme vous voulez, possèdent un sacré historique dans la colonne cinéma ! Ceci dit, sans comparaison avec d’anciens films cultes du même thème, certains arrivent à se démarquer. C’est le cas du film de Scott Derrickson, inspiré d’une histoire vraie, qui aujourd’hui sème encore le doute et la terreur dans les esprits. C’est la douloureuse vie de la jeune Emily qui nous est contée ici. Certains passages vous filent la chair de poule et vous perturbent profondément ! C’est sans compter le talent de l’actrice Jennifer Carpenter dans le rôle principal. Le film est devenu un incontournable du genre !
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Daniel
Shining (1980)
Froid et hallucinatoire, le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick n’effraie pas à cause de ses fantômes, même si de nombreuses scènes (en particulier cette vague inoubliable de sang qui inonde le couleur et qui fut l’objet de l’une des meilleures bandes-annonces de tous les temps) donnent encore la chair de poule. Non, l’horreur se trouve réellement dans la folie qui sévit au cœur du long-métrage. Quelle version des évènements est fiable ? Peut-on faire confiance aux personnages ? Le drame s’est-il vraiment passé ? Peut-être que la démence ne vient pas du film, mais du réalisateur…
La Maison du Diable (1963)
Une des meilleures histoires de fantômes du cinéma se déroule dans l’un des endroits les plus clichés du cinéma d’horreur : une maison hantée. Mais c’est justement cela qui fait de La Maison du Diable un film brillant : la maison est la vedette du spectacle. Avec sa simplicité, son insistance sur la suggestion et un mélange dérangeant entre horreur paranormale et psychologique, ce film culte de Robert Wise perfectionne le concept de la peur de l’invisible. Même l’intensité des acteurs est effrayante. Dommage pour le remake Hantise, qui reste encore aujourd’hui un acte cinématographique impardonnable.
Alien (1979)
Ouais, ouais… « Dans l’espace, personne ne peut vous entendre crier » blablabla, etc.…Alien se revoit encore et encore, mais pourtant, il reste toujours quelque-chose de fondamentalement terrifiant dans l’œuvre sci-fi de Ridley Scott. Est-ce la scène légendaire avec John Hurt ? Est-ce la manière dont les personnages se font tuer un par un, façon slasher ? Est-ce la dernière demi-heure du film ? Mystère. Disons que c’est la même angoisse que l’on ressent dans Les Dents de la Mer ou Massacre à la Tronçonneuse.
The Descent (2005)
Peut-être le meilleur long-métrage de Neil Marshall, The Descent enfreint toute une poignée de règles hollywoodiennes : un film à la moralité ambiguë, avec un casting entièrement féminin, et qui se déroule dans l’obscurité totale. Certains le trouveront plus divertissant qu’effrayant, mais pour moi c’est une phobie personnelle : 1h30 de claustrophobie, de la violence éprouvante, des personnalités instables et des monstres carnivores. Dans une grotte. Dans le noir. Même l’idée fait froid dans le dos. Et en bonus, c’est beaucoup mieux que Sanctum !
Audition (1999)
On pourrait citer The Grudge (mais alors quelle version ?) ou encore Ring comme exemples maîtres d’horreur japonaise, mais c’est ce classique de Takashi Miike qui se démarque du lot (en même temps, Miike pourrait remplir cette liste à lui seul avec sa filmographie aussi perverse que macabre). Rempli d’images dérangeantes et une scène de torture presque insoutenable, Audition est une combine de maître, entre violence horrifique et d’agonie psychologique. Âmes sensibles, s’abstenir.
Halloween : La Nuit des Masques (1978)
Big John a enchaîné pas mal de tours de force dans le domaine de l’horreur, mais Halloween reste l’œuvre la plus importante. La naissance officielle du slasher commence avec le personnage effroyable de Michael Myers et la pensée cauchemardesque de le voir débarquer chez soi pour nous massacrer. Après, il y a eu des suites aussi nombreuses que nullissimes, un remake fascinant de Rob Zombie, et des inspirations (ou copier/coller, c’est discutable) comme Vendredi 13. Mais l’original est immortel.
L’Exorciste (1973)
Il n’y avait pas vraiment de doute là-dedans. L’Exorciste est, sans aucun doute, le meilleur film d’horreur de tous les temps (et certains seraient prêts à l’affirmer qu’il est l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma). À chaque fois qu’on le revoit, c’est un film différent. À chaque fois qu’il se termine, on a vraiment l’impression d’avoir vécu quelque-chose d’extraordinaire. À côté, tous les autres films d’exorcisme (Le Rite, L’Exorcisme d’Emily Rose, Le Dernier Exorcisme, etc.) font pâle figure. Il y a plein de frayeurs à citer dans le chef-d’œuvre de William Friedkin, mais pour ma part, ce qui me hante encore, c’est le poster. Non, vraiment.
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Sacha
The Thing (1982)
Une véritable tuerie orchestrée par un Carpenter en état de grâce. Les effets-spéciaux de Rob Botin sont toujours aussi scotchants malgré les 30 ans du chef-d’œuvre. Le tout au service d’une intrigue simple et forte, basée sur la survie et la paranoïa rampante d’une créature génialement métamorphe.
Silent Hill (2006)
Meilleure adaptation d’un jeu vidéo au cinéma à ce jour. L’atmosphère glauque et dérangeante de la série est remarquablement retranscrite par une excellente direction artistique. Un scénario quelque peu obscur mais qui aura réuni fans de la licence et nouveaux venus (c’est paradoxal, mais ça marche!!) en espérant que la suite relève le défi.
L’Orphelinat (2007)
Un film hispanique génial dans son traitement d’un sujet bateau, l’orphelinat hanté. De bons acteurs au service d’un scénario qui réserve sa part d’angoisse et de moments émotionnellement indéfinissables, comme le final superbe et désarmant. Oubliez REC, la nouvelle vague du cinéma fantastique ibérique est ici…
La Nuit des morts-vivants (1968)
Naissance du zombie moderne, film utra-méga-über culte qui a inspiré des générations de réalisateurs et effrayé/amusé autant de spectateurs. Romero grave son nom dans le marbre et le lie irrémédiablement à la figure du mort-vivant putride.
Massacre à la tronçonneuse (1974)
Un autre immense classique qui a fait de Tobe Hooper une institution. Enchaîné à une réputation sulfureuse assez exagérée (Saw est infiniment plus gore et surtout stupide). On plonge au plus profond du monde tourmenté du Sud profond. Le style documentaire est utilisé avec une intelligente brutalité, grâce à un grand pouvoir de suggestion. On suit un schéma classique aujourd’hui, mais à ses prémisses à l’époque, et on découvre un tueur d’anthologie en la personne de Leatherface !!
The Devil’s Rejects (2005)
Le chef-d’œuvre de Rob Zombie, gore, référencé et esthétiquement soigné. Un manifeste en faveur des tueurs sudistes à tendance psychopathe. Un casting de rêve (repose en paix Matthew McGrory…) Une bande-son du tonnerre ponctue les moments forts, noirs et bourrés de répliques qui tâchent… Un must pour les amateurs de ciné bis.
@ La Rédaction