Une tribune dans Libé et un nouveau site…
Message reçu hier :
Bonjour,
nous sommes heureux de vous
informer que vient de paraître dansLibérationune tribune intitulée
"L'éducation artistique : c'est
maintenant."
Ce texte est signé par un collectif d'artistes, d'enseignants et chercheurs soucieux de voir se mettre en place une politique nouvelle et cohérente dans le domaine de
l'éducation artistique et culturelle.
Nous vous invitons à retrouver l'intégralité de ce texte sur le blog :
"Pour l'éducation artistique et culturelle"
Vous pouvez y ajouter votre signature, et donner ainsi plus de force à ce document,
en nous adressant un mail en retour à[email protected]
Merci de nous aider à faire connaître cette initiative si vous le pensez utile.
Collectif pour l'éducation artistique et culturelle
Sur le même sujet, le texte initial de Jean-Gabriel Carasso : Pour une éducation créative,
texte qui fait suite à sa participation à la journée de concertation organisée par le ministère de l'Education nationale, dans le cadre des débats sur la Refondation de l'école, le 19 septembre 2012.
Le point de vue d’un autre signataire du texte, François Deschamps.
Refondation de l'école : ne noyons pas l'éducation artistique et culturelle dans un grand fourre tout culturel !
Date de mise en ligne : 07/10/2012.
Rubrique : Edito
Métiers : Culture
Après trois mois de concertation sur la refondation de l'école le rapport issu des travaux a été rendu vendredi au ministre de l'Education nationale par les quatre membres du comité de pilotage (la sociologue Nathalie Mons, la journaliste Marie-Françoise Colombani, l'administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers Christian Forestier, et le président de la Région Centre François Bonneau) avant les premiers arbitrages la semaine prochaine. Mardi 9 octobre, le rapport sera présenté officiellement à la Sorbonne, en présence de François Hollande qui doit fixer ses choix en vue d'une prochaine loi de programmation et d'orientation devant être présentée au conseil des ministres fin octobre.
Dans l'article que lemonde.fr consacre à ce rapport le 6 octobre, on y parle de l'introduction souhaitée de nouvelles pédagogies. L'idée est « de rendre les élèves plus actifs, de les faire travailler en petits groupes et sur des projets». Célestin Freinet, Maria Montessori et les mouvements d'éducation nouvelle (CEMEA, etc.) seraient-ils enfin entendus après au moins 80 ans d'expérimentations ? En revanche, dans cet article, aucune mention du renforcement de l'éducation artistique et culturelle.
Comment celle-ci a-t-elle été traitée dans la concertation ? Elle faisait partie de l'une des quatre grandes thématiques, celle portant sur « la réussite scolaire » (aux côtés de la priorité au primaire, du socle commun ou du décrochage scolaire). Pour le Ministère, « il s'agit de faire en sorte que chaque élève puisse bénéficier d'un véritable parcours culturel, de l'école au lycée ; ce parcours pourrait intégrer simultanément enseignement, pratique et culture de manière à agir au mieux en faveur des publics qui n'auraient pas accès autrement aux œuvres et aux pratiques artistiques ».
On remarque cependant que l'artistique disparait dorénavant du vocabulaire. Le 26 septembre, la rapporteuse de l'atelier sur l'éducation artistique et culturelle expliqua que ce terme, devenu obsolète, était désormais remplacé par celui d'éducation culturelle, qui comprend la culture technique et scientifique, la culture numérique et la culture artistique. Les deux premières me semblent tout à fait honorables, mais avec un terme aussi général et flou, le risque est grand de ne plus voir élever l'éducation artistique et culturelle au rang de priorité nationale, mais dilué dans un vague fourre tout qui serait marginalisé en regard des transmissions académiques.
Par ailleurs, l'appui de l'Etat auprès de l'ensemble des collectivités est nécessaire. Or la fiche réalisée par le Ministère de l'Education nationale est assez maladroite à cet égard. Il est indiqué que les dispositifs développés par les académies s'appuient généralement sur des partenariats entre le ministère de l'éducation nationale et les collectivités locales, et plus particulièrement les Régions. Or les conventions avec celles-ci représentent 12 académies sur 26 (46%), et les conventions avec les conseils généraux sont au nombre de 43, soit près de 45%. Mais tout cela est pour en arriver au fait « qu'une politique d'éducation artistique et culturelle ambitieuse devrait reposer sur un partenariat fort entre l'éducation nationale et les collectivités territoriales - en particulier les Régions». Cela sous-entend-il que les Régions s'intéresseraient dorénavant à l'EAC dans les écoles et les collèges, ou bien, autre hypothèse, que l'EAC serait prioritaire pour les seuls lycées dont s'occupent les Régions ?
Il y a donc de quoi être un peu inquiet, d'autant que la concertation hélas n'a pas été menée de front par les deux ministères (mais pourquoi les services du Premier Ministre ne l'ont-ils pas imposé ?), et que le Ministère de la Culture va maintenant lancer la sienne de façon décalée...
Certaines associations ont apporté de précieuses contributions dans le cadre de cette concertation. c'est le cas par exemple, dans le domaine des arts de la scène, des propositions de l'ANRAT. L'association a suggéré un plan national d'éducation artistique et culturelle garantissant à chaque enfant un volume horaire de 108 h, soit ½ journée par semaine (dont 40h en présence d'un partenaire artistique et/ou culturel), avec un parcours de fréquentation des œuvres + des temps de pratique artistique, ainsi que la mise en œuvre d'un projet artistique et culturel conçu à l'intérieur du temps scolaire. Il est proposé des commissions territoriales pour l'éducation artistique et culturelle, dont les travaux seraient mis en relation par une structure nationale interministérielle. Deuxième pan de cette proposition, une nouvelle définition du rôle de l'enseignant et de ses missions d'éducation et d'accompagnement des enfants, tous les enseignants devant pouvoir concevoir ou porter une démarche de projet et de parcours. Cela ne peut se faire sans un programme national de formation (pas uniquement des enseignants, mais aussi des partenaires artistiques) , ainsi que la production d'outils pour fournir des ressources aux acteurs concernés.
De façon plus générale, une quinzaine de chercheurs et acteurs de l'éducation artistique et culturelle (dont je suis), d'ores et déjà rejoints par d'autres signataires, s'apprêtent à publier dans la presse nationale une tribune (nous en reparlerons ici). Car l'éducation artistique et culturelle, « c'est maintenant » (ou jamais) qu'il faut la promouvoir pour qu'elle soit prise au sérieux et obtienne droit de cité grâce à une politique forte de l'Etat (bien entendu aux côté des collectivités territoriales, déjà largement engagées dans ce domaine).
François Deschamps
Cet éditorial a été publié sur Territorial.fr
Restent à l’évidence beaucoup d’interrogations sur la possibilité même de « refonder » l’école à la française…
L’école française, qui se targue d’être gratuite, républicaine et égalitaire, avec sa fameuse « méritocratie », serait une des plus discriminantes, et elle est loin d’être parmi les plus performantes. En cause, une pédagogie datant des années 50, un système élitiste de reproduction sociale, une idéologie anxiogène, et des intérêts concertés pour que rien ne bouge.
Louis Maurin est l’un des fondateurs de l’Observatoire des inégalités qui, depuis 2002, met en lumière les failles de la société française. Pour lui, l’école est le premier lieu des souffrances sociales mais aussi humaines : la réforme qu’il appelle profiterait à tous, aux enfants « favorisés », essorés par une pression délirante, aux enseignants, et à un pays qui a plus besoin de têtes créatives bien faites que de têtes bien remplies.
Lire Même à gauche, certains n’ont pas intérêt à changer l’école, l’entretien avec Louis Maurin sur Rue 89.
Analyse confirmée par les chiffres selon Eric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE Le système français est inégalitaire…
Alors certes, le système d’éducation français obtient, dans l’enquête PISA, des performances équivalentes à la moyenne des pays de l’OCDE, mais il est devenu de plus en plus dichotomique : d’un côté, soutenu par ses bons éléments qui représentent environ 1/3 des élèves âgés de 15 ans (contre 28 %, en moyenne, dans les pays de l’OCDE), mais de l’autre, se dégradant par le bas et conduisant chaque année 150 000 jeunes à quitter l’école sans diplôme, et donc à se retrouver en situation d’extrême précarité sur le marché du travail.
Plus encore, le poids des inégalités sociales n’a jamais été aussi fort pour expliquer les performances des élèves de 15 ans et le taux d’échec scolaire est passé, en 10 ans, de 15 % à 20 %. C’est au fond actuellement le chiffre le plus alarmant du système français, celui qu’il convient de corriger car il est anormal que la France (après la Nouvelle-Zélande) soit le pays où la corrélation entre le milieu socio-économique des parents et les résultats des élèves de 15 ans est la plus forte .
Lire la suite sur L’éducation déchiffrée, le blog d’Eric Charbonnier
Ne vous y trompez pas, j’aime l’école, et… qui aime bien châtie bien.
Donc encore une petite pincée de diagnostic pour contribuer à la refondation
Les manuels scolaires professent sexisme rétrograde et discriminations postcoloniales
Telle est la leçon de l’étude portant sur la Place des stéréotypes et discriminations dans les manuels scolaires à laquelle a participé la sociologue
Sabrina Sinigaglia-Amadio, du Laboratoire de sciences sociales (2L2S/ERASE) de l’université de Lorraine
Le rapport de la HALDE publié en 2008 sous la direction de Pascal Tisserant et d’Anne-Lorraine Wagner est accablant : les manuels scolaires français sont empreints de représentations hétérosexistes stéréotypées et discriminatoires. C’est là la conclusion qui s’est imposée aux chercheuses et chercheurs qui ont analysé 29 manuels de disciplines diverses (français, mathématiques, sciences de la vie et de la terre, anglais, histoire/géographie, éducation civique, sciences économiques et sociales) enseignées en collège et lycée, dans l’enseignement général et professionnel.
Lire la suite sur Féministes en tous genres,
un blog du Nouvel Observateur.
Voir aussi : Comment sauver l’école ? Dialogue entre le ministre Vincent Peillon et le sociologue Jean-Pierre Terrail publié dans Télérama
et le blog de Philippe Meirieu
Fils d'actualités très vivement conseillés :
La lettre du réseau culture sur Territorial.fr
Le "netvibes" de l'Observatoire des politiques culturelles
Complément d'objet, la page d'actualités du Ministère sur de développement culturel
Les net-actualités sur le site d'Arteca
Le tableau de bord des Think tank (Netvibes)
Le calendrier francophone en sciences humaines et sociales, Calenda
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