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Urbanisation, corruption et croissance

Publié le 10 octobre 2012 par Robindebrousse @robindebrousse

Pour faire suite à mon article précédent, on a vu que l’urbanisation n’est pas toujours synonyme de croissance dans les pays africains. The Economist explique ceci par le fait par l’absence de politiques qui favorise l’accès des jeunes et des femmes à l’emploi. Par conséquent, beaucoup de ces personnes marginalisées n’ont pas d’autre choix que de se livrer à des activités de l’économie informelle (les call box par exemple) pour survivre. Or, les revenus générés par ce type d’activité ne sont pas comptabilisés dans le calcul du PIB. Mais il existe deux autres raisons pour lesquelles l’urbanisation n’entrainerait pas un effet d’enrichissement en Afrique.

Premièrement parce que les richesses créées ne sont pas distribuées correctement. 

Comment expliquer la performance du géant économique Nigérian? Du Super héro du pétrole de la Guinée Bissau et du géant agricole du Zimbabwe?

Au Zimbabwe, Robert Mugabe a encouragé l’extorsion des terres de propriétaires blancs pour les redistribuer aux agriculteurs noirs qui n’ont pas été en mesurer de maintenir des techniques productives. Résultats : Le secteur agricole – sur lequel se repose le secteur industriel – a été considérablement affaibli. De plus, Mugabe a investi beaucoup d’efforts dans le secteur agricole – au détriment du secteur secondaire – ce qui n’a pas non plus favorisé le décollage du tissu industriel.

La Guinée Bissau, le Nigéria sont des pays riches en matières premières comme le pétrole. Le problème avec ces économies c’est qu’elles reposent essentiellement sur les revenus de ces matières premières et développement ce qu’on appelle des économies rentières. Dans ce type d’économie, la corruption est rampante et la création de richesse est improductive parce que la richesse créée est gaspillée. Les économies rentières se caractérisent par un niveau de corruption important. La corruption empêche la richesse de se matérialiser en amélioration de la qualité de vie des population.

Parce qu’il n’y a vraiment pas de création de richesse.

Il faut cependant noter que les pays d’Afrique ont été sévèrement touchés par la crise de la dette des années 80. Pendant plusieurs années, ces pays ont connu une croissance ralentie de leur PIB et dans certains cas, la croissance du PIB a même été négative. On comprend donc que pendant cette période, ces pays ne générait pas (suffisamment) de valeur. Par ailleurs, des pays comme le Libéria, ont connu des guerres civiles sans précédent. Et la guerre n’est pas bonne pour les affaires, en tout cas pas pour celles des populations qui la subissent.

En définitive, le rat des champs africain qui migre en ville a plus de chances de se retrouver dans une situation comme celle-ci :

Urbanisation, corruption et croissance

Pensez-vous à d’autres raisons qui pourraient expliquer le fait qu’en Afrique, l’urbanisation ne se traduise pas par une augmentation des revenus des populations qui migrent de la campagne vers la ville?


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