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La première démocratie caucasienne

Publié le 05 octobre 2012 par Wtfru @romain_wtfru

 La première démocratie caucasienne

Entre l’agitation des élections américaines, les guerres civiles du continent africain et les revendications nationalistes asiatiques tout le monde – ou presque – a oublié de parler de la naissance de la première démocratie caucasienne : celle de la Géorgie. Pour les plus doués d’entres nous en géographie, nous ne parlons pas la Géorgie, état américain, ni de Georgia on My Mind, tube de Ray Charles.

Si ce nom vous dit vaguement quelques chose, c’est qu’en 2008, la Russie a mené une guerre éclaire revendiquant deux régions séparatistes l’Ossetie du Sud et l’Abkhazie. Pour vous la jouer courte, dès la reconnaissance du Kosovo en tant qu’état, la Russie a menacé de faire bouger d’autres frontières. Elle pensait évidemment à la Géorgie et, malgré les condamnations européennes, a sorti les griffes pour récupérer ses deux enclaves. Au-delà de la question ossète, Moscou avait une autre raison stratégique pour s’en prendre à la Géorgie. Ce pays fait des pieds et des mains pour intégrer l’OTAN. Une perspective insupportable pour Vladimir Poutine, resté le véritable maître de la Russie. Une Géorgie déstabilisée serait, à coup sûr, dans l’incapacité de rejoindre l’alliance atlantique. Mikheil Saakachvili président géorgien est profondément pro-européen : chaque administration publique arbore fièrement les étoiles européennes aux côtés du drapeau national. Ce dirigeant a réussi à inspirer à ses compatriotes un souffle européen qui n’existe plus depuis bien longtemps chez ses fondateurs. Le gouvernement géorgien reste convaincu que l’UE et l’OTAN sont à eux deux une couverture idéale contre la Russie.

Bien malheureusement, le problème aujourd’hui reste que l’Europe a bien peu à offrir à la Géorgie. Est-ce parce qu’elle se moque ouvertement de ce qu’il se passe à l’Est laissant le champ libre à la Russie ? On tente, tant bien que mal d’ailleurs, de recoller les morceaux d’une union qui est en péril. L’adhésion à l’UE fut brièvement abordée par ses dirigeants mais quasi instantanément mis aux oubliettes à la vue des enjeux stratégiques et diplomatiques car personne ne veut aujourd’hui indisposer la Russie. Le partenariat oriental est alors une manière de se raccrocher aux branches d’un arbre mal en point. Ce programme est considéré comme le moyen de rapprocher tous les pays de la banlieue lointaine européenne de Bruxelles.

Rompons le suspense immédiatement puisque Mikheil Saakachvili a perdu les élections législatives à la faveur de du parti Rêve Georgien de l’oligarque milliardaire Bidzina Ivanichvili. Il aurait très bien pu, après neufs ans passés au pouvoir, prendre exemple sur ses voisins et noyer dans un bain de sang les opposants du régime, museler les médias et offrir de mutiler quiconque se mettra sur son passage. Il a néanmoins décidé d’appliquer à la lettre ce que la constitution prévoit en cas de défaite du pouvoir en place aux élections législatives, c’est-à-dire une cohabitation pacifique et un passage dans le parti de l’opposition. Alors évidemment, même si sa prestation est constable et contestée, il n’en demeure pas moins que les avancées idéologiques et démocratique du pays en font la première démocratie caucasienne.

La première démocratie caucasienne


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