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Cancellara le gagneur

Publié le 28 juin 2012 par Jeanpaulbrouchon

Fabian_Cancellara__gallery__334x400Malgré les années qui passent et les innombrables réussites qu’il a déjà connues, Fabian Cancellara a toujours soif de victoire. A 31 ans, son tempérament de gagneur est toujours aussi fort. Il l’a confirmé avec un septième titre de champion de Suisse contre la montre et une troisième place en ligne, battu au sprint par Kohler et Albasini.

Après sa chute du Tour des Flandres (quadruple fracture de la clavicule à cause d’un bidon qui a roulé sous sa roue avant !), le Bernois retrouve la forme et cette efficacité qui le caractérise. Mais il a connu quelques complications avec sa blessure et sera-t-il prêt à cent pour cent pour le prologue du Tour de France ? En 2004, jeune professionnel, il n’avait pas raté l’occasion de se révéler, à Liège déjà, en faisant admirer sa formidable puissance et sa souplesse de pédalage. Depuis, le Bernois a multiplié les victoires en ligne (Paris-Roubaix, Milan-San Remo, Tour des Flandres notamment) et contre la montre. Il a trusté les titres mondiaux et olympique. Sur le Tour de France, il a enlevé trois prologues et quatre étapes et passé 21 jours en jaune.

Au delà du palmarès, magnifique, sa personnalité en a fait l’un des patrons du peloton. Au point de pouvoir forcer les organisateurs à neutraliser une étape du Tour 2010 vers Spa, la pluie ayant transformé une descente en patinoire ! Comme beaucoup d’autres, les frères Schleck étaient partis dans le décor. Trop risqué, pour Fabian, très lié aux frangins luxembourgeois. Fin 2010, libéré par Bjarne Riis au lendemain de son retrait de la Vuelta où étaient apparues des tensions au sein de l’équipe Saxo Bank, il les avait suivis chez Leopard-Trek, une nouvelle formation voulue par les deux Schleck et montée par un homme d’affaires italo-luxembourgeois. L’aventure n’aura pas duré plus d’une saison avant que le signor Becca ne se tourne vers le groupe américain RadioShack-Nissan pour soulager son budget ! Un rapprochement inattendu qui a mis l’équipe sous la coupe du sulfureux Johan Bruyneel et jeté le trouble dans les esprits, froissant profondément les frères Schleck et Cancellara.
Nouvelle organisation, nouvel effectif, nouvel environnement et surtout un nouveau manager, avec ses casseroles (mis en cause par l’agence antidopage américaine dans l’affaire Armstrong, Bruyneel a renoncé à être présent sur le Tour) et sa méthode. Le courant passe mal avec les frères Schleck, peu habitués à la rigueur d’un patron qui bouscule leur petit train-train. La pression destabilise Andy et Fränk, en conflit avec le nouveau boss. Blessé, Cancellara passe à côté de ses Classiques. Les résultats se font attendre et les rapports deviennent tendus.
Bien que Bruynell lui ait apporté son appui et lui ait laissé les mains libres pour se préparer et se concentrer sur son métier, Cancellara déplore cette zizanie qui n’est pas, aux dires de certains, sans influence sur le versement des salaires. Pas très bon pour le moral au moment de viser un nouveau maillot jaune, d’autant plus que Fabian a été battu par le jeune et prometteur Sagan au Tour de Suisse. Hormis le prologue de Liège, son réel grand objectif 2012 est toutefois la course sur route des JO de Londres. Il veut la médaille d’or. A plus long terme, c’est le record du monde de l’heure qu’il a en tête depuis quelque temps déjà. Pour prendre place définitivement dans la hiérarchie des grands champions du cyclisme.

Bertrand Duboux


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