Cette étude menée par des chercheurs de Cleveland montre à quel point, l'exposition à la violence durant l'enfance peut perturber les habitudes de sommeil de l'enfant et son développement. Son impact est mesurable et peut durer dans le temps selon la gravité de la violence subie ou vécue. L'étude, présentée au 26è congrès Sleep 2012, montre aussi l'association entre la gravité de l'événement violent et l'impact sur la qualité de l'enfant et la quantité de sommeil de l'enfant.
En particulier, être victime ou témoin d'un homicide aura d'énormes effets sur la qualité et la quantité de sommeil des enfants exposés- on s'en doutait-. Et lorsque la violence détruit l'univers de l'enfant, l'anxiété se poursuit durant le sommeil. Plus la violence subie ou vécue est grave, plus le sont les troubles du sommeil. Si les troubles du sommeil comme les cauchemars et l'insomnie ont ldéjà été associés à l'exposition à la violence, cette étude de Cleveland révèle que selon ses caractéristiques, la violence va impacter différents aspects du sommeil de l'enfant. Des enfants victimes de violence dorment moins et d'un sommeil moins « profond » que les enfants qui ont assisté à l'événement violent, sans en être les victimes. Les enfants témoins d'homicide perdent en qualité de sommeil et de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe.
«L'expérience d'un enfant, qu'il soit victime ou témoin, et même d'un seul événement violent, peut influencer son sommeil de différentes manières mais de manière, en tous cas, à nuire significativement à sa santé et à son développement », commente le Pr James Spilsbury, auteur principal de l'étude. D'une manière générale, l'insuffisance de sommeil nuit aux bons développement et comportement de l'enfant, rappelle-t-il. Un mauvais sommeil est également associé à un certain nombre de risques sanitaires graves dont l'hypertension artérielle, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la dépression, le diabète, l'obésité et les accidents.
L'impact de l'événement récent : Le Pr Spilsbury et ses collègues de l'Université Case Western Reserve et de la Cleveland Clinic ont, pour arriver à ces conclusions, évalué le sommeil de 46 enfants, ici âgés de 8 à 16 ans, d'origine ethnique mélangée, en majorité défavorisés et vivant en milieu urbain, qui participaient à un programme social destiné aux enfants exposés à la violence. Les mesures de sommeil ont été recueillies durant 7 jours par capteur porté par le patient pour mesurer l'activité cérébrale. Après ajustement avec d'autres facteurs tels que l'âge, le sexe, le revenu familial et l'exposition à la violence l'année précédente, les chercheurs ne peuvent que constater l'impact d'un événement récent de violence, vécu ou subi sur la quantité et la qualité de sommeil des enfants.
Source: Sleep 2012 « New research showing how real-life exposure to violence disrupts a child's sleep habits” (Visuel © detailblick - Fotolia.com)
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