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Bourse: Merry crisis and happy new bear 2012 !

Publié le 06 janvier 2012 par Copeau @Contrepoints

Le point sur les marchés en ce début d’année.

Par Loïc Abadie

Malgré mon titre, je souhaite d’abord et avant tout à tous les lecteurs une année 2012 heureuse et prospère, dans un contexte qui devrait être assez turbulent !

Vous l’aurez compris, je garde évidemment une orientation franchement baissière pour cette nouvelle année, faisant comme Charles Dereeper entièrement confiance à nos dirigeants actuels ou à venir pour entretenir et développer la crise, et nous détaillerons ci-dessous les implications associées, et quelques propositions pour que vous évitiez de subir des conséquences néfastes pour votre portefeuille.

Mais commençons par regarder ce qui pourrait mettre en défaut mon scénario baissier. Je ne vois en fait qu’un élément capable de renverser la tendance baissière qui a dominé en 2011, mais il est important : Le comportement des USA.

Ce pays connaît une certaine reprise économique depuis le 3ème trimestre 2011, comme le montrent la bonne tenue des ventes de détail (en monnaie constante) et la reprise observée sur les ventes de véhicules neufs.

Bourse: Merry crisis and happy new bear 2012 !

Autre élément positif aux USA : le crédit bancaire, moteur d’une économie artificielle basée sur la consommation à crédit semble redémarrer (et cette fois, contrairement à ce qui s’était produit au début 2010, il s’agit d’une vraie tendance, et non d’un changement de mode de calcul).

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Est-ce que cette reprise résistera à la crise financière en Europe, au ralentissement des économies émergentes, à l’effondrement des indices de confiance des consommateurs US, et à un début de réduction des déficits US sous l’effet des pressions républicaines dans un contexte d’année électorale ?

Je ne le crois évidemment pas et la logique la plus élémentaire voudrait que l’économie américaine retourne en récession. Mais dans cette économie-Ponzi basée sur la fuite en avant, rien n’est rationnel, et si les investisseurs décident que la dette américaine n’est pas un problème et continuent de prêter à volonté aux USA, rien n’empêchera la reprise de se poursuivre un peu !

On surveillera donc attentivement les indices US dans les semaines à venir. J’ai l’intention de continuer à prendre le risque d’engager des positions baissières sur chaque excès d’optimisme, quitte à y laisser quelques plumes en stop loss successifs dans les semaines à venir, mais évidemment sans m’entêter au delà du raisonnable.

Le retracement de 78% de la séquence baissière de 2011 (1373 à 1075) placerait le SP500 vers 1310. En dessous de ce seuil, le scénario baissier (lancement d’une grande séquence baissière III, correspondant au coeur de tendance de la crise) reste pour moi totalement valide. Il deviendra un peu moins probable au dessus de 1310, et sera invalidé au dessus de 1370.

Comme Claude Mathy l’a signalé à juste titre dans plusieurs articles qu’il a écrits récemment, les US sont en théorie dans une configuration haussière à court terme : le triangle de consolidation a été cassé par le haut, le SP500 forme une tête-épaules inversée, et je pourrais y ajouter une figure en tasse avec anse, sans compter un croisement des moyennes mobiles à 50 et 150 jours.

Bref, tout semble réuni pour un grand feu d’artifice haussier des indices US en janvier vers les sommets de mai 2011, entraînant leurs homologues européens !

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Mais je me méfierai quand même de cette accumulation d’évidences haussières :

- Les cassures à la hausse se sont faites sans volumes, dans un contexte peu significatif de fin d’année, et le chaikin money flow est dans le rouge, alors qu’il était largement positif au cours du rebond de l’automne 2010.

- L’EPCR5j et le nova/ursa ratio sont proches de la zone d’excès d’optimisme, qui sera sans doute franchie d’ici 2 à 4 séances si la hausse se maintient. Les autres indicateurs de sentiment disposent malgré tout d’une petite marge de progression pour une hausse éventuelle.

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- L’euro et l’or n’ont pas accompagné ce début de rebond de fin d’année, et les indices des pays émergents végètent toujours dans un triangle de consolidation.

Alors quelle stratégie générale dans ce contexte ?

Je me place ici dans une optique de moyen terme, avec un horizon de quelques mois à un an.
Une idée d’abord, celle qui a pour moi la meilleure probabilité de réalisation, et qui devrait fonctionner dans de nombreux cas :
misez sur la poursuite de la baisse de l’euro.

En plaçant une partie importante de vos liquidités en dollars US. La raison fondamentale est simple (je l’ai détaillée à de nombreuses reprises) : le dollar US, malgré ses fondamentaux douteux est la monnaie dans laquelle le deleveraging en cours s’opère, et l’euro est affaibli par la crise sur les dettes souveraines en Europe.

L’euro est en train de valider une figure en tête-épaules, d’objectif 1,08-1,10 (il faudra quand même casser un gros support à 1,20 avant cela). De quoi réaliser une plus value de 18% environ (exprimée en euros) en troquant ses euros pour des dollars US, et en les laissant dormir tranquillement (dans une optique de moyen terme, pas plus !) dans un compte à terme ou un fonds monétaire quelconque en dollars US.

Vous pouvez aussi en version plus spéculative opter pour une petite mise sur un turbo-put sur l’euro, comme le J463Z à levier 19 et barrière désactivante autour de 1,39, si vous maîtrisez l’utilisation de ce type de produits (attention, contrairement au compte à terme il y a cette fois risque de perte totale de l’investissement), de préférence à l’occasion d’un rebond de l’euro autour de 1,32-1,33.

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Pour le reste, je conseillerai de rester avec une large dominante en cash, en tout cas tant que le SP500 n’aura pas franchi les 1310 points, voire même les 1370.

- S »il le fait, alors il sera temps de revenir sur certaines small caps décotées (Plastivaloire, Precia, VET, CBo Territoria, Stradim, par exemple, il y en a de nombreuses autres), ces small caps, bien que peu liquides, offrent l’avantage de réagir avec un peu de retard sur les indices, donc de laisser le temps de se placer si la tendance devait s’inverser.

- S’il ne le fait pas (hypothèse pour moi la plus probable), on prendra une position baissière sur chaque excès marqué d’optimisme sur les indicateurs de sentiment, qui sera coupée ensuite.

- Mon opinion reste baissière sur les matières premières et les indices émergents, en raison du ralentissement observé sur les pays émergents et de la chute du harpex index.

- Même chose pour les mines d’or et même les métaux précieux, même si je maintiens mon conseil d’avoir environ 7% du patrimoine en or physique, à titre d’assurance contre la zone euro.

Cependant, il faudra surveiller avec attention l’évolution des taux longs US et allemands, tout passage de ces taux au dessus de 5% serait un signal d’alerte inflationniste incitant à revenir rapidement sur les actifs tangibles (matières premières / or / pétrole / foncières et small caps décotées).

Un petit bilan personnel pour finir sur mon année boursière 2011, que je considèrerai comme mitigé :

Je sais en général faire en situation de marché haussier (avec les small caps que je connais bien), et en marché baissier (avec les indicateurs de sentiment).

Mon principal point faible reste par contre les situations de consolidation horizontale (après une phase de baisse), dans lesquelles les indicateurs de sentiment ont beaucoup de mal à fournir de bons signaux, et où il est trop risqué de se placer sur les small caps, parce qu’on se retrouvera scotché sur des valeurs peu liquides en cas de reprise de la baisse.
La consolidation horizontale de ces derniers mois a ainsi entamé une partie significative de mes performances réalisées en première partie de 2011, si bien que je termine l’année sur un gain d’environ 7,5%.

Pas catastrophique au vu de ce que les indices ont fait, mais nettement moins bien que les 13 à 14% de gains que j’avais acquis avant cette phase de consolidation horizontale. J’espère donc maintenant une vraie tendance pour 2012, peu importe le sens, afin de réaliser une performance égale ou supérieure à 15% !

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