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Le top de la crise boursière ?

Publié le 03 novembre 2011 par Chapitre5.com

Depuis 2 ans, notre thème principal: dépression boursière et économique. Même si leurs cycles ne coïncident pas . Les marchés anticipent toujours. La dépression devrait se terminer vers 2015/2016 selon l’ expérience séculaire décrite par les grands économistes depuis Kondratieff et Juglar jusqu’aux prix Nobel d’aujourd’hui. Une dépression dure le tiers de la durée de la croissance séculaire précédente (de 1976 à 2001, prolongée jusqu’à 2007  par les excès du crédit de 2002, voir nos posts précédents) . Pendant ce temps, stagnation du niveau de vie et chômage en Europe et aux USA. Et les peuples râlent au risque de  faire des émeutes ( car quelle révolution, dès lors qu’il n’ y a plus d’idéologie appropriée ? , les têtes changeront, voilà tout).

En conséquence, nos portefeuilles ne contiennent que des actions de grandes sociétés aux bilans assainis, voire très liquides, et des valeurs d’intérêt local , les 2 avec de gros rendements.

Question ce jour: la crise de l’ € peut-elle modifier ces cycles ? Ou même aggraver la situation de l’ économie et retarder la sortie de la crise ? Et justifier une révision de notre stratégie vers plus de liquidités et des titres à revenu fixe mais très faible ?

Réponse: probablement non. Le bruit et l’agitation  autour des malheurs de la Grèce et des inquiétudes sur l’ Italie sont des nuages de fumée pour occuper les opinions publiques en attendant la reprise à l’ échéance ci-dessus.

Analyse: la rivalité est vive entre les deux bords de l’ Atlantique, et on ne se fait pas de cadeaux. Or les USA ont deux problèmes :

1 : La suprématie du $ est menacée par l’ émergence du yen et de l’ € . Or c’est le rôle du $ comme étalon international depuis 1942 ( sinon 1918…) qui garantit  aux USA le financement de leur appareil militaire mondial, et leur protectorat universel, ou presque. Pour le profit de leurs grandes sociétés. et (parfois) de leurs actionnaires.

2 : Le système politique américain est en crise ; il peine se réformer . Le complexe militaro-industriel est plus coûteux que jamais alors qu’il n’y a plus d’ennemi agressif ;  la vie politique est clairement aux mains des grandes banques dont les « contributions électorales » dépassent les records. Il n’ y a pas eu d’amélioration du niveau de vie depuis 11 ans, seule l’abondance de crédits a permis l’illusion de la richesse. La conséquence en est que les budgets publics sont en situation pire que ceux de l’ Europe. Seule une inflation massive permettra d’apurer une partie des dettes publiques, cependant que le consommateur privé se serre la ceinture pour épargner et rembourser les siennes.

Enfoncer l’ Europe est donc une fuite en avant, car elle ne résoud aucun de leurs problèmes, mais politiquement avantageuse.

Les medias, les partis d’opposition , l’ inquiétude bien légitime des salariés du secteur privé: toute cette agitation en Europe , et la paranoïa qui va avec.  Cela pourrait déboucher sur une remise en cause de l’ € et un affaiblissement de l’ Europe. C’est l’ intérêt de la classe au pouvoir aux USA. Et donc l’ objet de sa diplomatie. On comprend que la Chine ne veuille pas s’en mêler.

Mais pour nos placements, les fondamentaux demeurent. On s’approche de la fin du cycle  baissier séculaire. De nouvelles grandes entreprises européennes se sont révélées leaders mondiaux : ce matin, c’ est Sanofi qui devient n° 1 mondial de la pharmacie. BNP révèle un bilan solide malgré 100% de provision sur la Grèce et en ayant réduit ses créances sur l’ Italie . EADS ou Siemens ou Alcatel passent avant leurs concurrents US sur les marchés asiatiques. Ce sont des signes qu’ au delà de la fumée médiatique/politique, la vie continue. Les vrais rapports de force se révèlent. La décision de ce jour prise par Allemagne et France de choisir l’ € contre la Grèce est donc une bonne nouvelle. 

Donc, il faut garder et même  racheter des titres de grandes entreprises internationales, leaders sur leurs marchés;  et ceux qui distribuent de gros dividendes bien assurés pour plusieurs années.

Un  nouveau krach dû  à la sortie de la Grèce ? c’est la diplomatie US qui l’ avait imposée, comme elle a tenté de faire entrer la Turquie ou l’ Ukraine, et les tribus d’ Europe centrale ces jours-ci. Ce serait une simplification pour l’ Europe. En bourse, ce krach serait une belle occasion pour se renforcer à très bon compte. Quand la fin de la dépression sera en vue, les cours flamberont .

Il semble que c’est le message des marchés ce jour … 

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