Zacarias Moussaoui
Le Narbonnais de 43 ans est en prison de très haute sécurité depuis 2001. Sa mère se bat pour son avenir.
Zacarias Moussaoui a plaidé coupable d'avoir aidé à la préparation des attentats du 11 septembre et a vu sa condamnation à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle confirmée en appel au début 2010. Il purge sa peine à l'isolement, dans une prison de très haute sécurité, aux Etats-Unis.
"Mon fils est enterré vivant" mais "je garde l'espoir qu'il ne finisse pas sa vie comme ça", assure Aicha el-Wafi, la mère de Zacarias Moussaoui, condamné à perpétuité aux Etats-Unis comme complice des attentats du 11 Septembre 2001. "Mon fils est enterré vivant. A l'isolement, il vit à six mètres en sous-sol. Il ne peut parler à personne. Sa promenade, il la fait dans quatre mètres carrés. Les gens qui l'ont condamné ne sont pas des humains. Personne ne mérite une condamnation pareille", affirme Mme el-Wafi, qui vit à Narbonne (Aude).
Aïcha El Wafi - mère de Zacarias Moussaoui
"Je garde l'espoir qu'il ne finisse pas sa vie comme ça. Qu'un jour, une personne humaine dise qu'il ne devrait être condamné que pour ce qu'il a fait. Et ce qu'il a fait, c'est juste une association de malfaiteurs", ajoute cette femme de 64 ans, décidée à se battre.
"Il ne faut pas oublier que Zacarias a plaidé coupable mais il n'a jamais été reconnu coupable", assure sa mère, déplorant que "personne n'ait dit au moins une fois" que son "fils n'est pas coupable" alors que le dossier contre lui "est vide".
Aucun contact
"On n'a jamais trouvé une preuve contre lui mais on avait besoin d'avoir un coupable", constate Aicha el-Wafi, consciente que l'attitude de son fils "a facilité sa condamnation" en mai 2006. "Lorsqu'il a lancé: Mort aux juifs, mort aux Américains, je savais qu'il serait condamné", admet-elle.
Depuis ce jugement, Mme el-Wafi n'a plus eu de contact. "J'ai demandé à le voir. On m'a répondu qu'il ne voulait rien savoir de l'extérieur. Mais je ne suis pas l'extérieur, je suis sa mère", dit-elle, refusant de croire les autorités américaines quand elles affirment que c'est son fils qui décline les contacts.
"Je ne sais même pas s'il est vivant. Je ne sais pas s'il a le moral. J'aimerais avoir une lettre écrite par lui dans laquelle il me dit à moi qu'il ne veut pas me voir. Tant que je n'aurai pas ce courrier, je continuerai", insiste-t-elle.
Dix ans après les attentats et "un cauchemar qui n'en finit pas", Aïcha el-Wafi rappelle encore qu'aucun de ses enfants n'avait eu affaire à la police avant Zacarias dont elle n'accepte toujours pas qu'il soit tombé dans l'islamisme radical même si elle le comprend.
"Il a été victime du racisme ordinaire. Il a fait des études qui ne lui ont pas donné de travail. Il a manqué de père à partir de trois ans. Mon fils est un naïf, un idéaliste. Il a accumulé une certaine dose de souffrance", liste cette franco-marocaine qui "aime toujours la France même si elle l'a laissée tomber".