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MARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur

Publié le 29 août 2011 par Venetiamicio

On ne quitte pas si facilement l'univers de Mariano Fortuny...
MARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur©Mariano Fortuny y Marsal le vendeur de tapis 1870aquarelle sur papier, 59x85 cm.Donation J.Sala Ardiz. Montserrat
MARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur©Mariano Fortuny l'odalisque 1861
Je suis allée voir l'exposition "L'orientalisme de Delacroix à Matisse" à la Vieille Charité de Marseille où j'ai vu de très beaux tableaux, mes préférences vont vers les oeuvres de Jean-Léon Gérôme, Jean Lecomte de Noüy, Jean-Auguste-Dominique Ingres...mais malheureusement je n'ai pas eu la chance de voir ces deux merveilleux tableaux de Mariano Fortuny.Le numéro des dossiers de l'Art paru en mai au moment de l'évènement de cette exposition, qui vient de se terminer, nous fait découvrir malgré tout un article sur le palais-musée Fortuny."Un musée très discret", soie, velours et pigments : dans l'antre vénitien de Mariano Fortuny, créateur d'étoffes aux réminiscences orientales.(par Eva Bensard).

MARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur©Museo FortunyMARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur©Museo Fortuny
Ce type de robe, créé par Mariano Fortuny, autour de 1907, a été baptisé Delphos.Breveté en 1909, le modèle Delphos sera répété, à peine soumis à quelques variantes, jusqu'à la mort de Mariano Fortuny. Inspiré du chiton grec porté jusqu'au 1e siècle avant Jésus-Christ, sa structure repose sur un simple rectangle de tissu qui s'appuie sur les épaules pour tomber librement. Ce modèle libère explicitement le corps féminin, à tout ajustement et chaque modèle est unique puisque c'est la silhouette de la femme qui la porte qui dessine la forme de la robe.(sources spainsculture)
MARIANO FORTUNY Y MADRAZO, le peintre et le créateur©Sacha Van Dorssen, éditions du regard
Byzance et la Renaissance hantèrent Fortuny
En 1900, Fortuny a vingt-neuf ans, son beau visage clair-obscur semble procéder de la pénombre d'un tableau du Greco. Dédaigneux du présent, il n'est épris que d'un lointain siècle d'or qu'il prétend faire revivre pour son plaisir. Il lui faut un lieu où faire triompher ce goût d'un sublime anachronique. Il traverse quelques ponts, jusqu'au palazzo Orfei. Cette ancienne demeure du XVe siècle ne retient plus grand chose des fastes praticiens de jadis. Les salles d'apparat ont été loties et cloisonnées en petites pièces où des artisans ont leurs ateliers. C'est dans l'une d'elles que Fortuny s'installe d'abord. Peu à peu, il reconquerra tout le palais, abolira les ajouts disgracieux infligés par deux cents ans de décadence. Fortuny déploiera son génie pour faire du palais qui porte aujourd'hui son nom, un univers selon son coeur.Dans le grand salon-atelier qui prend jour par des fenêtres en ogive, une lumière argentée pénètre. Les murs disparaissent sous les damas mordorés et les brocards sombres parcourus de guirlandes couleur de lune. Fortuny compose ses étoffes comme un joaillier ses parures, il choisit des gemmes aux miroitements nuancés et les allie les unes aux autres : l'opale exalte l'améthyste, un ruban d'or gris souligne l'éclat d'une topaze fauve, la matité du jaspe relance les feux du grenat...(les Venises de Mariano Fortuny, texte François-Olivier Rousseau).
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... Avec sa femme Henriette il installe un prodigieux atelier, plus proche d'un athanor d'alchimiste (qu'il est d'ailleurs), d'où naîtront non seulement d'incroyables costumes de scène mais surtout des robes à l'Antique adaptées à l'impératif d'une seule mode ; qui libère les formes sans contraindre le mouvement, qui associe les couleurs les plus inédites au plissé éternel de "l'Aurige" de Delphes. Les fameuses "Delphos" sont nées avec leurs accessoires les "Knossos", les "Rhodos", et elles ne finissent pas d'apporter la perfection de leur élégance aux femmes des quatre coins du monde. Pour réaliser un plissé permanent, le "Petit Léonard", comme le taquinent certains en accolant cette formule pourtant méritée à son patronyme, conçoit une machinerie tout à fait révolutionnaire utilisant une technique ancienne mais qu'il n'applique qu'à un certain type de soie du Japon. Aucune robe n'est semblable à une autre, elles diffèrent soit par la forme soit par la couleur, mais chacune est sans défaut. C'est là le label Fortuny qui rend fou de jalousie un couturier aussi génial que Poiret qui fait pourtant mine de l'admirer...(Les plissés du temps par Edouard Leo).

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