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[Rock'n Talk] Luce : « Un bon doigt dans le cul ça fait du bien. »

Publié le 17 août 2011 par Nowplaying
Luce - Festival FnacLive 2011 (Paris)

Copyright 2011 D. Hion

Le rock, ce n’est pas qu’une question de musique, c’est aussi une question d’attitude. Luce, loin de faire du rock, a pourtant une attitude décalée et presque trash dont certains auto-proclamés rockeurs devraient s’inspirer. En pleine promotion de son album, et entre deux réflexions sur les futures mises en scène de sa tournée qui débutera en septembre, elle a participé au Festival FNAC Live de Paris Plages, catégorie « Rebelles ». C’est à peine sortie de scène que j’ai pu échanger quelques mots avec elle…

Tu sors de scène, comment c’était ?

C’était super cool. C’est toujours très agréable de pouvoir chanter devant un public motivé. C’est un concert gratuit, mais c’est sympa justement dans ce cadre là. Quand je suis sortie de scène j’avais super chaud, j’étais un peu en panique parce que mon guitariste a cassé une corde pendant le show… et 10 minutes avant de monter sur scène on n’avait pas les bandes son qu’il fallait. Donc j’étais un peu stressée mais c’est toujours un super partage.

Quels artistes du Festival t‘ont plu ? 

C’est pour moi un festival de qualité. Catherine Ringer et les Brigitte sont des personnes que j’aime beaucoup écouter. J’ai découvert Lisa Portelli dont j’ai bien aimé le timbre de voix. C’est un festival de découverte, puisqu’il y a parfois des passants qui s’arrêtent et découvrent. Et d’autres viennent pour certains artistes spécifiques et découvrent les autres. J’aime ce genre de festival.

Pourquoi avoir appelé ton album « Première phalange » ?

Parce que j’avais envie de dire en interview qu’un bon doigt dans le cul ça fait du bien, et qu’une première phalange ne peut pas faire de mal. (rires) C’était mon envie dès le début mais il y a plusieurs raisons… Je fabrique beaucoup de choses avec mes mains, je suis très tactile, ça vient un peu de ça aussi…

Parle nous des « Jeudis de Luce »

Sur Internet, on ne voulait pas présenter l’album banalement et juste poster de la musique. Du coup, on a tourné avec Najar et Perrot qui sont les réalisateurs des Jeudis de Luce. Ce sont des scénettes décalées avec beaucoup d’humour noir, parfois presque à la Ionesco. Sans prétention mais on s’en est inspiré car j’aime son humour. C’était aussi pour montrer que dans la continuité du travail on ne partait pas que de la musique. Qu’il allait y avoir aussi du théâtre.

Donc la comédie est une passion ?

La comédie c’est important pour moi. J’ai fait beaucoup de théâtre quand j’étais jeune, et un bac Littéraire option théâtre, puis un an au conservatoire. C’est une passion de monter sur scène et d’interpréter. Jouer un rôle ça m’attire beaucoup, d’ailleurs je ne faisais que du théâtre avant. Je n’ai jamais fait de chant.

Et justement, comment tu vis ces concerts alors que tu n’as jamais pensé devenir chanteuse ?

Maintenant je les vis très bien car je commence à me dire que ça peut devenir mon métier, même si je n’oublie pas l’école d’infirmière… J’y vois un avenir, pourquoi pas. Je me dis que si les portes restent ouvertes, pourquoi pas y évoluer si je me sens épanouie dans ce milieu. Si je peux en vivre et en faire mon métier je serai ravie, mais si ça ne marche pas ma vie d’avant m’allait bien aussi.

Qu’est ce qui te manque de ta vie d’avant ?

Beaucoup de choses, mais j’y trouve des contreparties. Avant je ne faisais pas autant de scènes, je ne passais pas des journées entières à travailler de la musique, des accords… C’est un changement radical de vie mais je m’y retrouve.

Tu participes à la composition de tes chansons ?

Je ne sais pas composer… Je joue à l’oreille, je ne sais pas lire les notes. Je crois qu’on peut composer, par exemple, à partir du piano si on ne connaît que quelques accords. Moi je ne connais pas ça… Mais j’ai participé à l’écriture. J’avais mon langage à moi en musique. J’ai travaillé avec des personnes qui étaient ouvertes et ne me disaient pas « alors ce ré mineur est-ce qu’il te plaît ? ». On a beaucoup discuté assez simplement. Moi qui n’ai jamais fait de musique, en étant bien entourée j’ai réussi à faire un album.

Donc tu ne joues d’aucun instrument…

De la flûte à bec. J’en ai fait pendant 13 ans, et je suis spécialisée en flûte traditionnelle irlandaise. Je joue avec mon rectum en plus ! Non ce n’est pas vrai (rires) mais j’ai vraiment fait 13 ans de flûte à bec, donc j’en joue très bien. Pourquoi pas l’intégrer quelque part dans mes prochaines chansons ? C’est une idée…

Qui t’influence dans tes écrits, tes mises en scène… ?

J’ai toujours des noms qui me reviennent : Boris Vian, Ionesco, Philippe Katerine, Rita Mitsouko, -M-, Thomas Fersen… J’allais dire qu’ils ne sont pas si décalés que ça mais en les énumérant je me rends compte que si ! (rires) Tout ça se complète bien.

Quels sont tes projets ces prochains mois ?

Dès le 22 août on va travailler en studio avec les musiciens pour répéter les lives. Continuer la promo et sortir le second single. On va chercher à insérer dans tous les concerts de la mise en scène, du théâtre, du décor… Et on part en tournée dès le 10 septembre.

Tu confirmes les rumeurs de Shirley & Dino à la première date de ta tournée ?

Ça ne se fera pas… mais ça devait se faire. Je les ai rencontrés, on s’est très bien entendus, mais c’était plus une question de budget malheureusement. Parce que les gens qui par exemple travaillent sur les Jeudis de Luce sont payés. Mais quand mes tourneurs ne sont pas en accord avec ceux qui vont travailler avec moi, le travail ne se fait pas. Moi je n’y peux rien, j’aurais beaucoup aimé travailler avec eux. Autant en tant que duo que metteurs en scène. Ils ont beaucoup de culture en théâtre et ça m’aurait plu de les avoir à mes côtés.

Pour terminer, as-tu une devise ?

Non. Par contre je peux te dire ce que ma mère me disait quand j’étais petite. Quand elle me couchait et qu’elle passait la porte je lui disais « bonne nuit, fais de beaux rêves, pas de cauchemar, et dis à papa de pas fermer ma porte ». Parce que le matin quand je me réveillais, ma porte était fermée et tous les deux disaient que ce n’était pas eux… Ce n’est pas une devise mais c’est tout ce que j’ai ! (rires)

Dans l’objectif de mon Pola : mon avis subjectif

Luce

Tous droits réservés : Azulita / Emilie Fleutot

Du haut de sa petite robe orange, c’est un rayon de soleil qui m’accueille. La bise, « bienvenue, moi c’est Luce »… Vieux réflexe d’une luciole encore inconnue il y a quelques mois. L’ancienne candidate qui a mis le feu au pavillon Baltard ne manque pas de couleurs. Tout n’est pourtant pas tout rose, puisque son album ne décolle pas… M’est avis que cette petite fleur est de celles dont il faut voir faire le show pour adhérer à l’univers. C’est ce qui s’est passé pour moi, et ses concerts sont aussi addictifs que le doux parfum d’une rose rouge. Comme la couleur de ses joues lorsqu’elle sort des sentiers battus et s’ose à honorer La Fessée en chanson. Dans une mise en scène digne des plus grands à leurs débuts, la jeune femme dépeint les couleurs de la vie. La sienne qui pourrait être la nôtre… de notre amour à manger des crustacés à la cigarette, en passant par l’Alzheimer de notre grand-mère… Bouleversant. Mention spéciale à une luciole aux chansons touchantes. Elle a tout de ceux qui par leur décalage ont mis du temps à percer, mais ont marqué l’histoire… Une Artiste.

Les Jeudis de Luce / Les couleurs de Luce / La page Facebook

Merci à Paris.fr pour avoir organisé cette rencontre.


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