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ADDICTION au JEU: 3% de la population touchée avec les jeux en ligne – The Lancet

Publié le 29 mai 2011 par Santelog @santelog

ADDICTION au JEU: 3% de la population touchée avec les jeux en ligne – The LancetLes troubles liés au jeu affecteraient aujourd'hui jusqu'à 3% de la population selon cet article du psychologue David Hodgins de l'Université de Calgary publié dans l'édition en ligne du 18 mai du Lancet. Des troubles en augmentation avec la prolifération des occasions de pratiquer les jeux de hasard, en particulier en ligne, ce qui commence à inciter les scientifiques et les médecins à mieux identifier, diagnostiquer les troubles de l'addiction au jeu. Suivra la recherche de traitements médcamenteux déjà en marche avec de premiers essais thérapeutiques. Point sur l'état des connaissances.


Le Pr. Hodgins, directeur du laboratoire sur les comportements addictifs de l'université, rappelle que l'addiction au jeu a de nombreuses similitudes avec d'autres troubles de la santé mentale et d'autres troubles liés aux abus de substances illicites. "La plupart des progrès réalisés dans la reconnaissance et la compréhension de ces troubles liés au jeu ont été réalisés au cours des 25 dernières années (…) Notre connaissance continue à évoluer en parallèle avec une disponibilité en plein essor des jeux d'argent. Les jeux sur Internet, qui offrent un accès à domicile jour et nuit à plusieurs types de jeux à un nombre croissant de personnes à travers le monde nous permettent aujourd'hui une meilleure compréhension de ces troubles."


La prévalence des troubles de l'addiction au jeu est très variable selon les régions du monde, allant de 1 sur 500 personnes en Norvège pour atteindre 1 sur 20 personnes à Hong Kong. Aux Etats-Unis, environ 1% de la population sont des joueurs pathologiques et 2% des joueurs compulsifs. Les troubles liés au jeu sont souvent accompagnés d'autres comportements à risque ou maladies. Les joueurs pathologiques ont 4 fois plus de risque d'abus d'alcool, jusqu'à 6 fois plus de risque de consommation de drogues et 4 fois plus de risque de troubles de l'humeur.


Un certain nombre de centres dans le cerveau sont impliqués dans le développement des troubles liés au jeu, dont les zones d'apprentissage et de récompense. Les facteurs génétiques jouent aussi leur rôle, avec des résultats de précédentes études menées sur des jumeaux suggérant un certain degré de partage des risques entre vrais jumeaux. Enfin, les facteurs environnementaux ne sont pas étrangers au risque avec, tout simplement, la facilité d'accès au jeu, l'emplacement et le type d'établissement de jeux. L'exposition des enfants avec des parents joueurs affecte également leur comportement plus tard dans la vie.


Seul 1 joueur sur10 cherche à se traiter: La honte, le déni, et le désir de régler le problème par soi-même décourage 9 joueurs pathologiques sur 10 “de se faire soigner”. Des enquêtes montrent qu'environ un tiers des joueurs compulsifs récupérent “leurs esprits” au cours de leur vie, et que cette addiction est transitoire et épisodique dans de nombreux cas. Beaucoup de joueurs choisissent ainsi l'auto-assistance en s'organisant des activités incompatibles avec le jeu et en évitant les établissements de jeu et l'exposition aux tentations.


La thérapie cognitivo-comportementale s'avère être 60% plus efficace qu'aucun traitement. L'accent est mis sur le rétablissement des perceptions déformées par le jeu, dont la surestimation de ses chances de gagner, l'illusion du contrôle sur le résultat d'un pari, la conviction que la victoire est certaine après une série de pertes et le préjugé d'une mémoire infaillible. D'autres thérapies, comme les Gamblers Anonymes, dpar exemple, souhaitent favoriser un objectif et une compréhension de groupe pour consolider l'abstinence. Cependant, certaines études suggèrent que l'adhésion à ces sessions, peut être inefficace. La thérapie familiale, dans laquelle les membres de la famille proche contribuent à soutenir leurs proches, peut avoir des effets positifs, mais peut aussi être difficile à gérer sans l'aide directe d'un thérapeute.


Aucun traitement médicamenteux n'est actuellement approuvé pour la prise en charge des troubles liés au jeu, mais de nombreux essais ont été réalisés, en particulier avec des médicaments utilisés principalement dans le sevrage à l'alcool et à l'héroïne.


"Bien que des progrès substantiels aient déjà été réalisés –explique le Pr. Hodgins- cette visibilité accrue sur les troubles liés au jeu compte-tenu du nombre important de joueurs encourage la recherche à progresser dans le développement de nouveaux traitements”.


Source: The Lancet2011; DOI: 10.1016/S0140-6736(10)62185-X Gambling disorders.


ADDICTION au JEU: 3% de la population touchée avec les jeux en ligne – The Lancet
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