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Parmalat ? Connais pas !

Publié le 27 avril 2011 par Malesherbes

Le 25 mars 2011, lors du Conseil européen à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a donné une conférence de presse. Vers la fin de celle-ci, un journaliste de la télé italienne 7 s’est adressé ainsi à lui, en français : « Monsieur le Président, quelle est votre opinion sur les mesures du gouvernement Berlusconi contre Lactalis à propos de l’affaire Parmalat ? ». Notre Président prend l’air perplexe, affiche une moue très marquée puis esquisse un sourire gêné. On entend des rires dans l’assistance. Nicolas Sarkozy se livre alors à quelques grimaces, du genre : « Ah ben là, tu m’en bouches un coin ! ». Il se reprend puis commence : « J’aimerais bien avoir une conviction mais, écoutez, bravo ! et un zéro pour l’Italie, c’est incontestable. »

Rien à redire, si l’on veut admettre que la pitrerie initiale est une manifestation d’humour. Nul ne peut tout savoir, si ce n‘est qu’on a le droit d’être un peu plus exigeant envers un président omniscient qui se plaît à décider et trancher de tout. Mais il poursuit : « Vous m’avez posé une colle. Je n’ai pas de position parce que je connais très mal et j’aurais peur de dire une bêtise et, si vous voulez bien revenir en deuxième semaine, j’aurai travaillé le sujet ». Le voilà qui suit l’exemple de son frère Lagardère qui, interrogé par la Commission des finances de l’Assemblée, s’était dérobé en disant : « J’ai droit à l’appel au public, à un coup de fil à un ami ? », sans s’attirer la moindre remarque des parlementaires présents. Mêmes références télévisuelles, même noblesse d’expression.

Mais, alors que l’admission de cette ignorance était amplement suffisante, Nicolas Sarkozy croit bon d'en rajouter : « Je m’attendais à tout, sauf à cela. Ce n’est pas du tout preuve de désintérêt, mais je n’ai pas travaillé ». Et, se prenant toujours pour une réincarnation de Louis de Funès, il continue son numéro : « Vous téléphoner à vous ? Hein ? Vous voulez me téléphoner ? Bon, pourquoi pas ? Téléphonez à ma femme alors plutôt, en italien. Parce que moi je ne sais pas. »  Quand on entend préserver sa vie privée, à quoi rime cette référence à l’épouse ?

Finalement, notre président conclut : « Bon, j’crois qu’il est temps que j’abrège cette conférence de presse. Ça devient trop dangereux. Bon week-end à vous. Merci ». Cet intermède comique a apparemment eu une conséquence heureuse : notre président a bûché ce sujet important, et pourtant vieux de plusieurs mois, qui lui avait échappé. Nicolas a ainsi pu en discuter avec son ami Silvio lors de leur récente rencontre destinée à faire vivre le mythe d’une prochaine révision des accords de Schengen.


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