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Comment j'en suis arrivée à être en manque de hipsters

Publié le 13 avril 2011 par Teazine
Comment j'en suis arrivée à être en manque de hipstersGAROROCK 2011 
Que les choses soient bien claires avant que je me fasse virtuellement lyncher par une horde de roots et un gang de teenagers : 1. Non je ne suis pas une grande chochotte, j'ai déjà fait pas mal de festivals et donc de campings, je suis habituée à dormir par terre, à mal manger, à attendre des heures pour pouvoir prendre une douche dans une cabine qui ne ferme pas, etc. Et généralement, je le vis plutôt bien. 2. Non je ne suis pas une connasse intolérante, par exemple, j'aime bien Sean Paul en soirée. C'est dire mon ouverture d'esprit. 3. Non je ne suis pas une vieille aigrie de 30 ans qui ne sait pas s'amuser. Et je n'ai même pas envie de justifier cette déclaration tiens. 
Voilà, ces petites précisions faites, nous pouvons commencer. Ce weekend, je suis allée à Garorock, un festival à Marmande, à une heure de Bordeaux, dans ce bled paumé (20 000 habitants, ok) du Lot-et-Garonne, qui est un peu la Mayenne du sud ouest. J'étais plutôt contente parce que je n'avais pas fait de festival depuis fin août, et puis j'étais accréditée, et la programmation, quoique pas sensationnelle, avait quand même quelques noms sympas. On m'avait bien dit quand même qu'il y avait plein de dreadeux là-bas, que c'était une ambiance assez malsaine (attention je n'ai pas dit que c'était de la faute des dreadeux susmentionnés, ils se retrouvent juste dans la même phrase), et que tous les ans, des gens se faisaient voler des affaires, mais que cette année le camping était payant et plus surveillé normalement. Mais moi j'y allais pleine de bonne volonté. Bon, un peu en touriste étant donné que j'avais à peine potassé la programmation, néanmoins, je n'allais pas à reculons à Marmande, non non.
En sortant de l'autoroute, nous nous sommes fait contrôlés par la police. Mit Alcotest et surtout Hund qui te renifle pour voir si tu n'es pas un camé. Ca annonçait la couleur. Lecteur, comme tu peux le voir, je suis une fille sage, je ne me suis pas faite arrêter. Bref, on s'installe au camping, il fait gavé chaud, tous les spots avec des arbres sont pris... un festival comme j'ai pu en voir ailleurs. Personne ou presque ne se lève le derrière pour aller au festival vers 17h, tout le monde préfère prendre l'apéro, ça aussi ce n'est pas exceptionnel. Il y a un stand sauvage qui s'appelle "prévention drogues" mais la nappe est en poils jaunes, les flyers ont une écriture trop psyché et il y a deux petites filles à côté. Ca c'est moins normal. En quelques heures, j'ai pu découvrir la faune de Garorock, que j'ai décidé de partager en trois catégories :
-Les roots
Population majoritaire du festival, ils sont super équipés niveau campement. Les plus forts ont un hamac. Ils commencent à fumer de l'illicite dès le petit déjeuner et on se demande comment ils arrivent à trouver la navette pour aller voir des concerts. C'est à cause d'eux que tu ne peux pas faire vingt pas tranquilou sans sentir une vague odeur de Marie Jeanne. Le bon côté de la chose, c'est que ça les rend super accueillants. Le mauvais côté, c'est qu'ils peuvent aussi être super teubés. Mais le pire dans les roots, c'est qu'ils arrivent, par la force de je ne sais quel esprit, à être encore en forme en rentrant à quatre heures du mat pour continuer la fête et passer du vieux reggae. Je déteste le reggae. Je n'aurais jamais dû aller à Garorock. Ce sont aussi les roots qui te réveillent à 9h, toujours en musique.
-Les beaufs et autres bolosses 
Ils sont un peu comme les roots mais ils boivent plus qu'ils ne fument. Ils aiment le reggae mais aussi l'electro qui passe au Garoclub et Massilia Sound System. Ils ont un (non) style vraiment incroyable, c'est ce qui fait toute leur importance. Je n'avais jamais vu autant de tongs hors plage de ma vie. Je déteste les tongs. Ils connaissent aussi PLEIN de chansons paillardes qu'ils chantent en choeur à deux dans les navettes bondées du retour. Les beaufs en concert te regardent en rigolant et te font signe de sourire parce que t'as pas l'air heureuse. Normal connard, t'as vu un peu à quel concert pourri on est ? Et puis le problème des bolosses c'est qu'ils sont quand même gentils parfois et te font donc culpabiliser de dire du mal d'eux.
-Les teenagers
C'est leur premier festival, ils sont trop contents. Ils ont acheté un pack de bières pour six, ils ont de belles tentes toutes neuves, et ils ont mis leur plus beau tee shirt Pacman pour l'occasion. Ils sautent partout pendant les concerts, ils vont à tous les concerts d'ailleurs. Ils filment le live de leur groupe préféré (Jamaica) et font pipi culotte à l'idée de voir Busy P mixer. Ah, et ils regardent d'un air mi-envieux mi-intrigué les joints des roots. En fait il y a toujours des teenagers dans les festivals, et ils ne sont jamais très intéressants.

Les éboueurs pirates bénévoles de Garorock 
Oui, le public de Garorock suffit à lui seul à ne pas te faire aimer un festival. Parce que voilà, face à ça, je me suis juste sentie out. Je n'appartiens pas au même monde. J'ai soudainement eu l'impression d'être une sale hipster connasse. Cette pensée s'est confirmée dès le deuxième jour, quand j'ai limite pleuré de joie en voyant une chemise de bûcheron sur un mec aux tempes rasées : j'étais en manque de hipsters. Oui. J'ai beau me moquer d'eux, je crois bien que j'en fait un peu partie. En tout cas je me sens davantage dans mon élément avec des hipsters qu'avec des roots. Et comme il y a deux chances sur trois pour que tu sois un peu comme moi lecteur, note bien dans ta tête que Garorock ce n'est pas ton univers, pas ta maison. Tu es un étranger là-bas. Va acheter ton pass pour la Route du Rock ou le MIDI festival.

Ci-dessus, le seul témoignage vidéo que j'ai fait d'un festivalier. Après j'ai perdu la motivation. Mais par respect pour l'enthousiasme de Pierre-Antoine, j'ai tenu à publier cette vidéo de piètre qualité où la fille qui pose les questions a une voix pourrie.
Maintenant que j'ai bien été méchante avec le public, je vais en rajouter un peu en énonçant pêle mêle d'autres trucs qui ont fait que je suis rentrée un jour plus tôt du festival (bouh la petite joueuse) :
-Le camping, c'est un zoo en fait. Et non pour une fois je ne parle pas des gens, mais des araignées et des souris qui te tiennent compagnie la nuit.
-Y a des petits bouts de forêt les tentes des fois. Ce serait super chouette si ce n'était pas caca-land.
-La nourriture est chère, mais c'est un peu partout pareil.
-La programmation n'est quand même vraiment pas gégène si on y réfléchit bien.
-Cette année, ils ont bien renforcé la sécurité, mais pas encore assez, dans notre campement, il y a eu une tente pillée et une autre éventrée au couteau, et c'est vraiment ça la grosse touche négative du festival.
Et comme je ne suis pas là non plus pour démonter un festival qui a eu la gentillesse de m'accréditer, j'ai quand même trouvé certaines choses cool :
-A l'espace presse, il y a des Macs avec des écrans de 36000 pouces.
-A l'espace VIP, il y a un super jeu dont je vous parlerai la prochaine fois.
-J'ai aimé certains concerts dont je dirai quelques mots aussi plus tard.
-Le festival n'est pas trop grand donc tu ne fais pas des kilomètres pour aller d'une scène à l'autre, et ça c'est appréciable.
-Au camping, tu peux jouer à Abalone et au Jungle Speed et à d'autres trucs trop chouettes.
En bonus pour conclure cet article pas très gentil mais qui sort du fond du coeur, deux preuves que je me suis bien ennuyée :
Comment j'en suis arrivée à être en manque de hipsters
On a fait un photobooth à l'espace pro pour garder un souvenir
Comment j'en suis arrivée à être en manque de hipsters
Je m'amusais plus avec mes BN à la fraise qu'à regarder certains concerts

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