Détrompe toi! On n’échange pas nos enfants pour allaiter. No way! Il s’agit là d’un témoignage un peu particulier, un partage d’expérience sous forme d’interview.
Maman sur Terre, tu connais ? C’est un blog de maman (tu t’en doutais) dans la tendance bio et nature.
Depuis 8 mois maintenant, elle goûte aux joies (et aux aléas) de l’allaitement. Récemment elle a ouvert son blog aux témoignages d’allaitement d’autres mamans.
Avec mon allaitement, comment dirais-je….houleux, j’ai voulu y participer et mettre un point d’honneur à l’information. Pour toutes celles qui hésitent, celles qui doutent lors de la mise en route, celles qui ne savent pas. Je me suis, plusieurs fois, demandée comment tourner mon histoire pour quelle soit bénéfique aux autres mamans.
Le plus simple était d’en parler avec Mamansurterre et d’échanger nos propres expériences…
Maman sur terre : Tu t’es décidée quand exactement à allaiter?Pétoulette : Je ne me suis pas levée un matin en me disant, allez hop, aujourd’hui, c’est décidé, tu allaites! Non, je crois que je n’ai pas eu à prendre cette décision, c’était ancré en moi. Ca t’a fait ça toi aussi ?Adolescente je disais que je ne pourrais pas allaiter (oui j’y pensais déjà à l’époque car je veux un bébé depuis que j’ai 5 ans et demi environ). De nature pudique je ne pensais pas être capable de faire cela en public.Lorsque ma sœur a eu son premier enfant j’avais 16 ans. Je l’ai vue l’allaiter et j’ai trouvé ça très naturel.
Des années plus tard, étant bien renseignée sur la question (j’ai parcouru les sites et forum grossesse/bébé bien avant d’être enceinte !) l’envie d’allaiter a fait son chemin. Et lorsque j’ai appris ma grossesse, c’était déjà une certitude que je souhaitais allaiter.Moi au contraire, j’ai vite compris que les forums me feraient flipper plus qu’autre chose alors je n’y ai pas trop trainé. Tu ne me feras pas croire que les forums t’ont aidé à trouver des vraies solutions adaptées?Si j’ai trouvé quelques personnes qui m’ont donné de précieux conseils. Je savais que l’allaitement pouvait être difficile et je voulais me préparer pour ne pas le foirer. J’ai donc lu en détail le site de la Leche Ligue et des guides de l’allaitement.Avec le recul, la Leche Ligue m’aurait bien aidé. Mais je ne me suis pas vraiment renseignée. Ni auprès de mes amies, qui sont plutôt dans le trip afterwork, carrière et voyages au bout du monde. Pas facile quand tu es la seule à t’être tirée une balle dans le pied (à avoir eu un enfant). Ni auprès de ma famille… à 800 bornes de distance, ça ne facilite pas les échanges. A cette époque, je ne connaissais pas la leche ligue et pensais naïvement qu’il suffisait de le vouloir pour allaiter. Erreur de débutante ! D’ailleurs des erreurs de débutantes, j’en ai fait à la pelle dès la naissance avec des conséquences douloureuses (crevasses, épuisement, angoisse…) pas toi ?J’ai été plutôt bien conseillée. A la maternité, je souhaitais mettre ma fille au sein dès sa naissance, avant ses soins. J’ai eu de la chance, je n’ai pas eu à me battre pour cela et ma fille était déjà au sein alors qu’on était toujours à me recoudre.
Pas de crevasses pour moi, j’ai eu de la chance !Moi aussi, j’avais trouvé une maternité pro-allaitement, je pensais être tranquille. La première tétée s’est super bien passée. Ca m’a rassuré. Mais c’était pas gagné ! J’ai dû attendre 6 jours que le lait veuille bien monter. Heureusement (ou pas d’ailleurs) j’étais bloquée à l’hôpital pendant 10 jours pour la jaunisse de ma fille. Je me suis battue contre les pédiatres (oui tu as bien lu, les pédiatres) pour que ma fille ait un complément à la pipette et non au biberon pour éviter la confusion sein/tétine. J’ai fait confiance à mon instinct et je pense que ça a sauvé le démarrage de mon allaitement. Sans ça, aucun conseil, j’étais livrée à moi-même. Je regrette de n’avoir eu personne pour m’aider à ce moment-là.Ma pauvre, ça a du être difficile et tu as du avoir beaucoup de périodes de doutes ! On m’a prodigué quelques bons conseils à la maternité mais voyant comme j’étais à l’aise tout de suite, le personnel m’a laissée tranquille. Les jours suivants j’ai posé quelques questions lors des visites des sages-femmes et on m’a plutôt bien répondu. Elles m’ont notamment appris à « exprimer » mon lait, ce que je n’arrivais pas à faire manuellement.Donc finalement le démarrage s’est bien passé pour toi. Tu n’as donc pas eu l’impression de mener une grande bataille comme moi. Seule contre tous ! Heureusement que le padré n’était pas contre, j’aurai pu mordre pour continuer d’allaiter ! On en a simplement parlé, histoire qu’il soit prévenu. Je n’allais pas lui faire un allaitement dans le dos!Moi aussi, bien sûr je lui ai demandé son avis mais la discussion a été très rapide puisqu’il n’y voyait pas d’inconvénient. La seule condition posée était que je le fasse discrètement car il n’aurait pas été à l’aise que je déballe mon décolleté à tout va sans pudeur. Comme je l’ai déjà dit je suis pudique donc cette condition je me l’étais déjà imposée personnellement.Je me suis vite rendue compte que le papa avait une place super importante dans l’allaitement. Quel rôle a-t-il joué chez toi?
Le premier mois j’ai énormément souffert de ma déchirure du périnée et j’étais incapable de bercer ma fille alors qu’elle souffrait de coliques. Son papa s’est donc chargé de la bercer en la promenant dans tout notre appartement, me l’amenant pour les tétées.
La chance ! Il me l’a apporté qu’une toute petite une semaine. Après il ne l’entendait plus ! Mais oui, c’est ça, prends moi pour une conne ! Tous les voisins l’entendent pleurer sauf toi ! C’est donc moi qui me levais TOUTES les nuits pour la ramener dans notre lit. Et la répartition des tâches alors ?Il compensait par autre chose peut être ? Le mien s’est tout simplement occupé de « faire tourner » la maison. C’est lui qui s’occupait des courses, de me faire à manger etc…Aujourd’hui encore, lorsque je rentre de mon travail et que j’allaite notre fille (elle réclame toujours une tétée lorsque nous nous retrouvons le soir), il prépare le dîner pour que je ne sois pas stressée par le temps.Veinarde ! Je crois que je me suis fait avoir sur la marchandise ! Le plus dur c’est effectivement quand j’ai repris le travail, je voulais tout maîtriser : les repas à préparer la veille pour la nounou, tirer mon lait, faire les courses, le ménage… C’est normal que mini pétoulette n’ait pas accepté être sevrée à ce moment-là. J’étais beaucoup trop stressée ! Avec le recul, je suis contente qu’elle ait refusée à 6 mois. C’était mon seul moment de détente de la journée. Mes journées avec elle se résumaient à 15min pour la tétée du matin et 30 min le soir pour le bain et la tétée du soir. Sans ça, j’aurais certainement pété un câble ! Et le sevrage t’en es où ?Contente pour toi que tu aies pu garder ces tétées.
Ici le sevrage n’a pas encore eu lieu et n’est pas encore prévu.
Ayant repris le travail aux trois mois de ma fille, j’étais persuadée que mon lait allait tarir très rapidement (allaitement mixte) et j’espérais de tout cœur au moins tenir jusqu’aux 6 mois de ma fille. Finalement elle a désormais 8 mois et j’ai une lactation automatique bien installée et je ne pense pas que mon lait se tarisse de lui-même désormais.
En fait, l’allaitement avant 6 mois c’est assez « hard » et maintenant c’est devenu tellement facile et agréable que je n’ai aucune envie de tout arrêter.C’est ce que je me suis dit aussi quand j’ai repris le boulot 6 mois après. Maintenant que je suis lancée, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin. J’ai donc continué en mixte pendant 3 mois supplémentaires (sans avoir à tirer mon lait au boulot, ça c’est une bonne nouvelle). La 2ème tentative de sevrage a eu lieu 2 mois après. Mais elle avait toujours besoin de la tétée du soir. Et enfin, la 3ème fut la bonne (un sevrage en 2 mois finalement). Pour Noel, j’avais dit à ma fille que ça serait un très beau cadeau de la voir grandir et de pouvoir lui donner son premier biberon (jusque-là elle n’acceptait que son père ou la nounou). Et la veille du réveillon on a fait un pacte toutes les deux, ça a marché ! J’ai pu me bourrer la gueule … Deux coupes de champagne ont suffit après 18mois d’abstinence. Youhou !
Pendant toute cette période, j’en ai entendu des conneries plus grosses les unes que les autres. La perle c’était « tu devrais la sevrer vite, sinon tu ne pourras plus t’arrêter » ! Etonnant de connerie ! Ce sont surtout des femmes qui n’ont pas allaité qui m’ont dit ça ! Ce serait-ce par jalousie ? Alors pour toutes celles qui hésitent, se posent des questions, quel conseil tu pourrais leur donner ?Je leur conseille d’essayer. Ca serait trop dommage de ne pas au moins tester pour voir si cela leur plait. Je connais trop de femmes qui regrettent de ne pas avoir au moins essayé au début. A celles qui souhaitent allaiter et qui se posent 1000 questions, je leur conseille d’aller se renseigner sur le site de la Leche Ligue et même de contacter une conseillère en lactation pour pouvoir poser toutes leurs questions. Mais surtout : faites-vous confiance et faites confiance à votre bébé !! Merci Mamansurterre de t’être prêtée au jeu! Voilà 2 ans que mini pétoulette est parmi nous, et un peu plus d’un an que j’ai arrêté de l’allaiter. Malgré les moments difficiles, je reste nostalgique de ces échanges particuliers avec ma fille, voici une petite photo que je ne me lasse pas de regarder!
Et toi, tu en es où avec l’allaitement?