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Travailler

Publié le 30 mars 2011 par Hunterjones
TravaillerL'autre jour, à l'école de mes enfants, il y avait une journée "spéciale parent".
Un membre de la famille était invité à se pointer dans la classe de son enfant afin de parler de l'époque où lui ou elle était allé à l'école au même âge.
Un mercredi matin...
Je ne sais trop comment pensent ses gens, mais bon... j'y reviendrai.
TravaillerNous n'étions pas plus que 6 dans la classe de ma fille. Moi parce que je suis traducteur, travaillant à domicile et que mes heures sont flexibles. Un grand-papa et quatre mamans, toutes italiennes. Nous étions invités à nous présenter et à nous raconter un peu pour les mousses. Le grand-papa a vite pris le plancher et a raconté presque toute sa vie occupant, comme tout bon boomer, l'espace des autres. Il a entre autre souligné plusieurs fois qu'il avait quitté l'école avant la fin de sa sixième année mais qu'il avait été un fier directeur de compagnie d'imprimerie qui avait eu beaucoup de succès (pour le plus grand plaisir de son petit-fils, Antoine). J'ai laissé, par courtoisie, parler les quatre femmes avant moi. Elles ont toutes dit qu'elles n'avaient pas été au CEGEP ou à l'université et qu'en somme, elles ne travaillaient pas. Elles ont raconté leur pirmaire à elles. Elles irradiaient le bonheur devant ses petites faces à l'écoute. Quand est venu mon tour, je leur ai parlé de mon travail de traducteur. Je les ai fait rire en disant que j'étais même capable de traduire les rires et les éternuements dans toutes les langues. Ils se sont roulés par terre quand j'ai fait semblant que je parlais italien.
Travailler
Ce n'est qu'après que j'ai réalisé que j'étais le seul qui avait eu un parcours scolaire et universitaire étoffé. Le seul qui travaillait encore aussi.
Dans la classe de mon fils, nous étions 7. J'étais encore le seul papa. 4 des femmes avaient aussi eu des parcours scolaires arrêtés précocement ou ne travaillaient tout simplement pas.
TravaillerQuand j'ai lu dans le journal qu'une école primaire de Répentigny organisait une soirée poker de célébrités afin de lutter contre le décrochage scolaire je me suis esclaffé de rire. J'ai même cru à une blague. Une soirée de poker, why not? Mais pour LUTTER CONTRE le décrochage scolaire? de toutes les activités possibles? le poker?
En l'espace de quelques jours je venais d'avoir en pleine face, moi et un paquet de petits mousses, des exemples criants que décrocher, c'est pas le démon annoncé.  Voilà qu'une école organisait une soirée poker, "sport" dont le le plus riche et meilleur joueur au monde est un décrocheur multimillionnaire bien de chez nous.
J'ai essayé un instant de me mettre dans les souliers de mes enfants. Quels signes enregistrent-ils?
TravaillerFrédéric Plante, animateur de RDS, nous parle à la télévision de son décrochage et demande aux jeunes de tenir bon et de lui parler de "leur histoire" à eux.
Quelle histoire sommes nous en train de leur raconter nous?
Des balivernes?
Alors que les réseaux sociaux sont à leur apogée, qu'être "taggé" dans l'album facebook de chose devient la référence populaire et un gage de succès, comment reçoivent nos enfants ce message de Frédéric Plante?
Ne pensent-ils pas légitimement, "ben y a réussi pareil, i' est à' télé!"
Nous leur racontons nous une histoire pleine de fautes?
Je suis sévère avec les enseignants car, très souvent je les corrige leurs fautes. Pas dans une commande de métier. Je corrige les fautes dans les notes écrites dans la marge!
TravaillerSouvent je suis carrément enragé quand leur syndicat semble dicter leur comportement. Sur 5 dans ma famille ils étaient 4, dont la moitié sont encore enseignants. Dans ma famille élargie, chez les oncles, les tantes, les cousines une douzaine à aussi faire le métier.
Il n'est pas interdit de croire non plus que j'y toucherai aussi un jour, on me trouve toute sortes d'aptitudes à enseigner le hockey aux jeunes.
Quand ma famille me parle de son métier, le syndicat y est toujours évoqué.
"Pas question que je reste! je vas en parler à ma représentante syndicale!"
Se battre pour ne pas travailler.
J'aime le football entre autre parce que chaque fois que les athlètes sont présentés, on nomme l'Université ou le Collège qui les as accueillis.
Travailler...ou laissé partir.
Qu'ils aient réussi, fréquenté juste une semaine, que l'école ai triché les notes scolaires pour les faire jouer au football m'importe peu. C'est le problème de conscience de l'institution scolaire.
Mais je trouve ce maquillage sain
Au moins le message envoyé est "L'école  X  peut te mener ici"
Si tu travailles.
Quelque chose que nous faisons, nous les grands, de moins en moins bien.
Un exemple? c'est pas la secrétaire qui jouait dans les films pornos qui s'est fait limogé d'une école secondaire, c'est l'élève qui l'a dénoncé...
Tirez sur le messager qu'ils devaient dire dans les livres d'enseignants j'imagine.

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