Croissance modérée des dépenses liées aux soins de ville (3/10)

Le système de protection social Français est en danger puisque l’Assurance Maladie s’endette de manière exponentielle pendant que les mutuelles santé éprouvent des difficultés de plus en plus grandes à opérer le remboursement des soins médicaux effectués par leurs adhérents. Or en début d’année, les mutuelles santé ont été contraintes de procéder à une augmentation tarifaire parce que la Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2011 a entraîné un recul encore plus intense du régime obligatoire de protection sociale. En conséquence, il appartient aux mutuelles santé de prendre le relai ce qui s’avère particulièrement difficile puisqu’elles existent exclusivement sur le fondement des cotisations payées par les membres.

A cet égard en 2010, les dépenses de soins de ville, pour le Régime général, ont atteint 60,5 milliards d’euros, soit une progression de 2,8% seulement par rapport à 2009. Il s’agit de l’un des plus faibles taux de croissance enregistrés pour les soins de ville depuis 2000.Le ralentissement des dépenses de ville s’observe nettement depuis 2004, témoignant de l’effet de la loi de réforme du 13 août 2004 et de ses différents volets (parcours de soins coordonné, programme de maîtrise médicalisée, plan médicaments…) .Ainsi, le taux de croissance annuel moyen des dépenses de soins de ville entre 2004 et 2010 (+3,3%) est deux fois moins élevé que sur la période 2000-2003 (+7,6%). Ce recul représente une différence de l’ordre de 2 milliards d’euros de dépenses par an. L’année 2010 se caractérise également, pour la 1ère fois depuis le début de la décennie, par le respect des objectifs de l’ONDAM, à la fois pour les dépenses globales d’assurance maladie et pour l’enveloppe « soins de ville ». Fixés à +3% pour l’ensemble des dépenses et à +2,8% pour les soins de ville, ces objectifs étaient pourtant très contraints. Par voie de conséquence, il faut se réjouir de cette augmentation plus que modérée des dépenses de santé dans les villes parce que c’est la seule véritable solution pour la viabilisation du système médical Français sur le long terme.