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Traitez-moi d’imbécile heureux et vous ferez mon bonheur

Publié le 05 février 2011 par Desfraises

Traitez-moi d’imbécile heureux et vous ferez mon bonheur
Ecoutez Mr. Scruff – Music Takes Me Up (feat. Alice Russell)
Partis pour un plateau-télé à la maison, nous devisons gaiement autour d’un Chinon, de tomates cerises et cubes apéritifs au fromage et basilic, du film de Pierre Etaix que nous nous apprêtons à visionner, nous bifurquons vers autre chose. Mon amie et moi échangeons à propos de cours de théâtre qu’elle donne avec ferveur à ses primaires ou à des adultes socialement décalés qu’elle appelle tendrement ses « grands timides », de musique, de cinéma, des chemins qu’elle ou moi empruntons. De pragmatisme, de légèreté, de nos joies de nos peines. Du verre que je m’échine à toujours considérer à moitié plein. L’optimisme chevillé au corps n’empêche ni l’empathie ni la conscience de la détresse. Fort de mes échecs, de mes déboires, de mes blessures, je chaparde çà et là, jour après jour, un sourire, un regard, un geste, un parfum, une impression, un écho de rire, et j’y puise le parfait antidote à la morosité de notre époque. Traitez-moi d’imbécile heureux et vous ferez mon bonheur. Etaix, encore lui, est de ces artistes qui accompagnent, de loin en loin, ma joie de vivre. Bouleversé hier par un de ses dessins que je ne connaissais pas : un portrait de clown où l’œil est un oiseau et la larme une plume. Invité par tilly à écouter Marcel Zanini ce mardi au Petit Journal de St. Michel, j’ai le secret espoir d’entendre de nouveau la voix flûtée d’Etaix me dire bonjour, et d’écouter Odile Etaix posant son âme joueuse sur le jazz de Zanini et compagnie. C’est aussi la musique qui nous a transportés, hier, mon amie et moi, vers cette autre chose que nous n’avions ni préparée ni envisagée. Cette chanson incroyablement énergisante, ci-haut : Mr. Scruff et la voix d’Alice Russell dans un « Music Takes Me Up » (vidéo), délicieux objet du délit :
- Oh, ça fait tellement longtemps que je ne suis pas allée danser, dit mon amie.
- Toi et moi n’avons jamais été en boîte de nuit ensemble !
- C’est vrai, ça ! On ira un de ces quatre, hein ?
- Pourquoi pas ce soir ?
Et nous voilà, bras dessus bras dessous, portant nos pas vers un de ces dancings dont Paris a le secret. D’abord attablés, nous avons contemplé garçons, garçons et filles se frottant aux danses de salon. Georges nous a présenté sa Valérie. Nous avons picolé, nous avons guinché.

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