Daniel Impératori a eu la gentillesse de nous adresser la photo d'une sculpture en pierre de tuffeau visible sur la façade d'une maison de Montlouis (Indre-et-Loire), au lieu-dit "La Barre". Elle date vraisemblablement de la seconde moitié du XIXe siècle.
© Daniel Impératori, D.R.
Il s'agit d'un fût et d'une doloire. Ce dernier outil est une hache particulière, à lame rectangulaire, longue en général de 35 à 38 cm et large de 17 cm. Elle ne comporte qu'un seul biseau à droite et seul le tranchant est en acier. Elle est pourvue d'une douille où l'on fixe un manche en frène, déporté sur la droite et tourné vers le bas ; son poids doit équilibrer celui de la lame. L'ensemble pèse de 4 à 6 kg et mesure environ 65 à 70 cm. La doloire servait à refendre dans le sens du fil du bois les planches dégrossies ou merrains, en chêne, acacia ou châtaignier. L'opération se faisait sur un billot (chapuis ou ours), où le doleur posait la planche. Tenant l'outil au niveau de la douille, l'extrémité du manche appuyé sur son aine, le doleur abattait la doloire sur le bois tenu en main gauche et la transformait peu à peu en douelle. Elle était finie à la plane, sorte de couteau à deux manches.
La doloire est l'outil emblématique des compagnons doleurs du Devoir, qui se dénommèrent à la fin du XIXe siècle "tonneliers-doleurs". Elle est associée au compas à secteur dans leur blason.
On la rencontre souvent sur les anciens ateliers et les habitations de tonneliers, qui étaient parfois aussi vignerons et marchands de vin. Ce type d'enseigne, en pierre ou en bois, semble particulièrement répandu en Val de Loire, où les tonneliers, notamment les compagnons, étaient très nombreux jusqu'au début du XXe siècle.
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)
Jeu de briques
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