Roses d'hiver

©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
"Je crois les sortilèges de Venise difficiles à définir, à capter : on les subit, on y succombe sans en être même conscient. C'est un sentiment d'irréalité proche des fantasmes et du rêve qui crée les enchantements, les mythes, les séductions de Venise.
La rupture avec tant de nos habitudes, la marche à pied "qui coule comme de l'eau", à longueur de journée, mais jusqu'à notre épuisement ; le silence des machines (sauf de temps en temps la pétarade d'un bateau à moteur) ; l'odeur et le bruit léger de l'eau - au total tout un dépaysement physique insidieux qui donne au visiteur - quels que soient ses goûts, ou sa façon de vivre ou sa culture - l'impression de se trouver dans un monde à moitié vu, à moitié rêvé.Le sentiment d'étrangeté, du jamais vu. La chute dans le mal connu. Et comme dans les rêves, le temps à Venise, s'écoule autrement qu'à l'ordinaire".Fernand Braudel de l'Académie Française . In "Venise" 1984.