Duane Hanson : statues hyperréalistes

Chers fidèles et nouveaux venus,

Grosse lubie en ce moment : l’art en 3D dans tous ses états. Vous savez que je fonctionne par obsession, et bien cette semaine, mon syndrôme se réfugie dans l’art un peu space. Et j’avoue qu’hier, votre enthousiasme sur Julian Beever et ses trottoirs trompe-l’oeil m’a donné envie de vous en redonner encore. Pour toi public, voici l’histoire de Duane Hanson.

Encore une fois, ne rêvez pas. Ne frottez pas vos yeux pour savoir si c’est un vrai bonhomme ou un fake. C’est bien un sacré fake ! Et croyez-moi les amis, le musée Grévin n’est que l’ombre de cet art. Encore plus réaliste et plus génial que les statues de cire, Duane Hanson, grand sculpteur américain des années 60 à 80, créé un monde parallèle.

Je l’ai découvert il y a quelques temps, lors d’une exposition au Parc de La Villette. Son travail portait sur la société américaine. Plusieurs américains, en statues donc, trônaient ça et là dans une grande salle d’exposition toute blanche. Nous pouvions déambuler au milieu, ce qui rendait l’histoire encore plus intriguante. Les visiteurs se confondaient aux personnages, personne n’osait vraiment les approcher de près. Cela peut paraître un peu bête, mais leur réalisme nous faisait peur. Freak art, isn’it ?

Duane Hanson aimait raconter la tristesse, la solitude, le désespoir des gens. Mais aussi le racisme, les femmes battues, la pauvreté. Il pointait du doigt la société et créait ses doubles. D’abord passionné par la politique (regardez la scène d’arrestation) il se pencha vite sur la vie au quotidien et le malheur des classes moyennes. Il déclarait : « Le peuple, les ouvriers, les personnes âgées, tous ces gens que je vois avec de la sympathie et de l’affection. Ce sont ces gens qui se sont battus avec les affres de la vie et qui laissent apparaître la frustration et le dur labeur. Il s’agit de l’activité humaine, la vérité et nous en arrivons tous là. »

Une de ses oeuvres la plus connue : un policier blanc frappant un Afro-Américain après l’assassinat de Martin Luther King. (ci-dessous)

Sa technique : Il réalise des moules sur des personnes vivantes puis les remplit de matière synthétique. Certaines de ses sculptures sont également moulées en bronze. Il peint ensuite ses oeuvres en prenant soin de retranscrire chaque grain de peau, chaque veine, ride ou petit bouton. Il couds les cheveux et s’attèle au choix précis des vêtements et habille ses personnages grandeur nature comme l’on habillerait des poupées géantes.