C’est devant un congrès des HLM hostile que le secrétaire d’Etat au logement Benoît Apparu a pointé du doigt la contradiction évidente entre la finalité des logements dits « sociaux » et leur gestion par les organismes HLM. Rejoignant les observations faites en mai 2008 par l’Institut français pour la recherche sur les administrations publiques (Ifrap), Benoit Apparu a mis en évidence que les HLM, qui coûtent cher à la collectivité, sont détournés de leur fonction première. Les quatre millions de HLM en effet accueillent trop souvent des ménages appartenant à la classe moyenne supérieure. Cette perversion du système est d’autant plus grave que les loyers sont souvent sous-évalués par rapport aux revenus des locataires.
Le secrétaire d’Etat au logement a souligné également que les mesures censées faciliter l’accession sociale à la propriété sont loin d’avoir été efficaces. Depuis 2008, entre 4000 et 5000 logements ont été vendus à leurs locataires. L’accord passé entre les organismes HLM et le gouvernement prévoyait la vente de 40 000 logements. Le contrat, on le voit, n’a pas été respecté.
En outre, si des fonds seront nécessaires pour construire, Benoit Apparu n’a pas manqué de souligner que les organismes HLM n’utilisaient pas tous leurs capitaux. Dans certains cas, ce sous-emploi du capital s’explique par l’absence de besoins : dans certains endroits en effet, plus de 10% des logements sont inoccupés. Dans d’autres cas, c’est un simple manque de volonté. Quoiqu’il en soit les « dodus dormants » devront rendre les capitaux non utilisés.
Ces incohérences pointées par le secrétaire d’Etat au logement appellent une réponse pertinente du gouvernement et des organismes HLM pour mettre fin à la perversion d’un système censé permettre aux ménages modestes d’être enfin propriétaires.
(Source)