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Dosage sur (dé) mesure

Publié le 04 janvier 2008 par Raymond Viger

Gorge sèche. Un verre d’eau peut-être ? Ça ne passe toujours pas. Et pourtant Jean-Claude St-Onge le maintient : s’il contractait «une infection bactérienne menaçante», il ne se gênerait pas pour avaler une pilule. Mais mieux vaut prévenir que guérir ! Un adage que ce professeur de philosophie au Collège Lionel-Groulx a fait sien. À l’en croire, on pourra bientôt lire «Se soigner peut tuer» sur les emballages de produits pharmaceutiques.

En 2004, ce philosophe, qui enseigne à ses heures perdues l’économie, avait défrayé la chronique en sortant un livre sur les véritables dessous de l’industrie pharmaceutique. «L’envers de la pilule», un livre de chevet qui trône désormais sur toute bonne armoire à pharmacie digne de ce nom. À grand renfort d’exemples relevés dans l’actualité, il y démontre aussi comment les multinationales du médicament gonflent les coûts de recherche et de développement pour justifier la mise en marché de nouvelles pilules «miracle» qui s’avèrent généralement plus chères et moins efficaces que les bons vieux remèdes. De quoi faire remballer à toutes les grand-mères leur bicarbonate de soude.

C’est donc gyrophare hurlant qu’il est venu administrer une petite piqûre de rappel aux participants de l’École d’été de l’Institut du Nouveau Monde, comment l’anti-inflammatoire Vioxx, présenté comme une révolution médicale, a tourné au cauchemar humain et financier ; comment l’utilisation de l’Avandia pourrait être liée aux 60 000 à 100 000 infarctus depuis sa mise sur le marché il y a huit ans. «Une déception sentimentale ou la timidité sont devenues des pathologies mentales, conséquences de la phobie sociale. Et quand ce constat est énoncé par un cadre de chez GlaxoSmithKline, je crois qu’il faut s’interroger», ajoute-t-il. Des questions sans réponses.

Face à lui, une cadre de chez Sanofi-Adventis, Joëlle Sissmann, rappelle à qui veut bien l’entendre la mission première de la recherche clinique : contribuer à l’allongement de l’espérance de vie. «C’est une industrie qui gère les risques et les patients, mais c’est aussi une industrie à risque» explique-t-elle, avant d’ajouter «Et comme le risque zéro n’existe pas…» Gloups!


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