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Critique : Trop loin pour toi (par Chewie)

Par Jango

Critique : Trop loin pour toi (par Chewie)

Synopsis :

Erin et Garnett sont très bien ensemble, même quand ils ne le sont pas. Lorsqu’Erin, jeune étudiante en journalisme, part pour San Francisco terminer ses études ; son petit ami Garrett, jeune découvreur de talents musicaux, reste à Manhattan poursuivre ses ambitions dans l’attente d’une promotion qui lui a été promise. Grâce à la connexion d’une webcam et le programme miles "grand voyageur", ils avancent tous deux leurs pions naviguant au travers des pièges et problèmes de communication de leur amour Est-Ouest, évitant les mauvais conseils d’amis et de certains prédateurs célibataires pour qui "je suis pris" n’est pas un obstacle. Mais, lorsque leur attente semble tirer à sa fin, Erin décroche le job de ses rêves en Californie, tandis que la carrière de Garrett s’emballe à New York. Les grandes retrouvailles tant attendues pourraient les séparer pour de bon…à moins que leur amour ne tienne bon.

Critique :

Et ça continue encore et encore... Chaque film promettant d'être sympa sans forcément accoucher d'un chef d'oeuvre en cette année 2010 débouche sur une cruelle déception. Et après les daubes Salt, Piranha ou Le bruit des glaçons, c'est au tour de Trop loin pour toi de se classer au rayon des navets.

D'une comédie romantique on attend de l'originalité, tant le genre est usé jusqu'à la corde. (500 jours ensemble était le dernier excellent exemple de franche réussite en date.) Or le film de la novice Nanette Burstein en est dénué. On reprend tous les bons vieux clichés tout moisis de la rom com de base (le héros habite New York en colloc dans un studio branché avec des affiches de film au mur, il va boire des coups dans son bar fétiche avec ses deux meilleurs potes, le genre moins beau que lui, célibataires, ringards mais au top de la vanne, et toujours prêts à donner le bon conseil au bon moment pour que ledit héros prenne la bonne décision). Pour la fille on prend une trentenaire décomplexée qui ne cherche pas le prince charmant et picole volontiers, avec évidemment une grande soeur mariée et hyper protective chez qui elle ira pleurer de temps en temps et se convaincre que la vie conjugale c'est pour les vieux blasés de la vie.

Drew Barrymore. Warner Bros. France
Justin Long et Drew Barrymore. Warner Bros. France

Dans les rôles principaux on nous colle Justin-regardez-comme-je-suis-cool-Long, qui nous sort son éternel rôle de mec censé être drôle et rigolo sans oublier de faire le beau gosse de temps en temps, sans convaincre. Ce mec est décidément meilleur en side kick qu'en tête d'affiche. Et cette bonne vieille Drew Barrymore, 35 ans au compteur, qui vient encore nous rejouer la jeune femme à la recherche de l'amour, le seul rôle qu'elle sache jouer de toutes façons, du genre je suis belle mais je suis avant tout cool et abordable. Ouais sauf que c'est comme pour Cameron Diaz dans Night & day, il arrive un moment ou l'âge commence à se voir, et on n'y croit plus, d'autant plus qu'elle n'a jamais été très belle la Drew. Mais elle y croit! Et il faut avouer que sa prestation est assez honteuse, notamment le passage obligé de la scène "bourée", où Drew joue l'ivresse avec une finesse pachydermique, on a envie de crier "actor's studio"!

Charlie Day et Jason Sudeikis. Warner Bros. France
Justin Long et Drew Barrymore. Warner Bros. France

Mais de manière générale, la direction d'acteurs du film est inexistante : les personnages secondaires sont transparents (les deux potes jamais drôles, Christina Applegate toujours aussi mauvaise actrice dans le rôle bien cliché d'une mère au foyer coincée et névrosée), les gags ne sont jamais drôles mais poussifs (le coup de la cabine de bronzage déjà vue dans Friends, les blagues sexuelles bien lourdes). Mais surtout, le film veut plaire, quitte à racoler un max dans le genre je cite des références cinématographiques dans le film (pratique qu'Apatow utilise très bien) ici forcées au possible pour donner un bon coup de coude aux geeks "eh vous avez noté la référence". J'imagine la réunion de production :

"-Eh les mecs! Faudrait que Justin aime un film de mecs, mais du genre dont on peut se moquer tu vois, un peu ringard tout en étant culte...

-Bah ya Top Gun!

-Oh ouais Top gun, ça sera hyper original de dire que ce film avait des relents gays! Et pour Drew bah il faudrait un film culte mais dont on ne pourrait pas se moquer. Par contre pas Dirty dancing, c'est culte mais déjà utilisé.

-Bah attends c'est facile, on va regarder sur google si ya un sondage sur le film préféré des gens à travers le monde... A bah c'est Les évadés! On a qu'à dire qu'elle est fan des Evadés!

-Euh ouais ok mais comment on place une référence fine en clin d'oeil sur Les évadés?

-T'inquiètes on va pas se faire chier on va les faire réciter une réplique du film et basta. Et puis pour Dirty dancing on s'en fout, on mettra quand même une chanson du film ça fera bien"

Bref un faux esprit geek qui ne passe pas du tout.

Charlie Day, Justin Long, Drew Barrymore et Jason Sudeikis. Warner Bros. France

Mais pire que tout ça réuni, le film est d'une prévisiblité affolante, de celles où l'on devine ce qui va se passer la scène d'après ou bien quel rebondissement va intervenir.

Trop loin pour toi est donc un film bannal et sans intérêt, qui pourra divertir un minimum tout de même les moins regardants.

P.S : j'ajoute quand même pour la défense du film qu'un visionnage en v.o aurait peut être adouci la critique car le doublage vf est absolument infâme.

 

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